LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Côte d’Ivoire : Charles Konan Banny pourra-t-il contenir les « extrémistes » du pouvoir ?

Publié le vendredi 20 janvier 2006 à 08h18min

PARTAGER :                          

Laurent Gbagbo et C. Konan Banny

La Côte d’Ivoire sombre et continue de sombrer ! Les manifestations des partisans du pouvoir ont plongé le pays encore dans la crise. Et c’est donc le processus de paix conduit par le Premier, Charles Konan Banny qui se retrouve désormais dans l’impasse ?

La Côte d’Ivoire s’enfonce ainsi donc dans la crise. Brusque détérioration de la situation ! Les partisans du pouvoir manifestent depuis le lundi 16 janvier dernier contre la décision du Groupe de travail international (GTI), chargé du suivi du processus de paix, de ne pas prolonger le mandat de l’Assemblée nationale, dominée par le FPI (Front populaire ivoirien, parti au pouvoir), qui a expiré en décembre dernier.

Après les attaques du camp d’Akouédo, c’est la rue donc qui entre dans la danse à sa manière. Les Pro-Gbagbo voient dans la décision du GTI, »une atteinte à la souveraineté nationale » et réclament le départ des 7 000 casques bleus et 4 000 militaires français. Pis, le retrait du FPI du gouvernement de transition du Premier ministre, Charles Konan Banny regroupant toutes les sensibilités politiques, vient enfoncer le clou. Quelques milliers de jeunes patriotes dévoués corps et âmes au pouvoir sont descendus dans la rue pour disent-ils libérer leur pays.

Des agissements qui laissent croire que c’est la rue qui gouverne à Abidjan. Ce regain de la tension est en passe de plonger la Côte d’Ivoire dans l’engrenage politico-militaire et civil. Gbagbo et ses « miliciens » sont en train d’internationaliser la crise ivoirienne. Comment comprendre que les manifestants s’en prennent aux soldats de l’ONU alors que Koffi Anan est favorable à l’envoi d’un contingent supplémentaire de plus de 4000 hommes en renfort.

De toutes les façons, dans cette crise, la communauté internationale paie les frais de son louvoiement ; elle qui s’est toujours refusée à prendre ses responsabilités en ne tranchant pas clairement la question ivoirienne. Konan Banny saura-t-il déjouer le piège et les subversions du camp Gbagbo ?Jusqu’où iront-ils par leurs actes de « sabotage » du processus de paix ? Face à ce regain d’activité des patriotes avec à leur tête Blé Goudé, que vont faire les Forces nouvelles qui n’ont pas encore dit leur dernier mot ? Dans tous les cas de figure, on a le sentiment d’une Côte d’Ivoire divisée, apaisée d’une part au Nord et agitée d’autre part au Sud.

Pourquoi le FPI s’est-il retiré du processus de paix ? D’ailleurs, certains observateurs perçoivent ce retrait comme un « signe » de défiance à la communauté internationale. D’autant plus que les affrontements entre partisans de Gbagbo et les casques bleus Bangladais auraient fait au moins quatre morts et douze blessés sans que cette communauté ne hausse le ton. Même si Laurent Gbagbo et le Premier ministre, M. Banny ont appelé leurs compatriotes à « se retirer des rues » et à « reprendre le travail », il n’en demeure pas moins que le processus de paix est désormais sérieusement sapé. Ce qui plonge le pays dans l’impasse.

L’on se demande aujourd’hui si la paix n’est pas un vain mot dans le camp présidentiel. Tant Gbagbo et les siens sont passés maîtres dans l’art de rouler la communauté internationale, encline à des déclarations de principe et les Ivoiriens dans « leur farine » ? Même le Premier ministre n’a pas été épargné par les manifestants. Des dizaines de jeunes auraient attaqué son cortège.

Baptême de feu donc pour Konan Banny après les attaques d’Akouédo, qui doit réussir là où son prédécesseur a échoué : organiser des élections à l’échéance prévue du 31 octobre 2006. Konan Banny sur qui reposent les espoirs de la communauté internationale saura-t-il réunir les « frères ennemis » ivoiriens afin qu’ils parlent, enfin, un même langage et tournent définitivement la page de la guerre ?

S. Nadoun COULIBALY (coulibalynadoun2002@yahoo.fr)
Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique