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CÔTE D IVOIRE : Arrestations et meutres de ressortissants Burkinabè après l’attaque de deux camps militaires

Publié le jeudi 19 janvier 2006 à 08h11min

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De nombreux ressortissants Burkinabè ont été arrêtés et plusieurs d’entre eux ont été tués à la suite d’une mystérieuse attaque lancée contre deux camps militaires à Abidjan au début du mois, preuve que les tensions intercommunautaires sont encore vivaces en Côte d’Ivoire, ont déclaré vendredi à IRIN des diplomates, d’autres sources bien informées.

Selon un diplomate de l’ambassade du Burkina Faso, après l’attaque du 2 janvier, des gendarmes auraient détenu entre 15 et 30 ressortissants burkinabè dans des casernes à Abidjan, la capitale économique du pays.

Les corps de trois Burkinabè fusillés ont été retrouvés vendredi, trois jours après l’attaque contre les camps militaires, a-t-il ajouté. Les trois corps ont été identifiés.

Ces trois Burkinabè, considérés comme suspects par les habitants d’un quartier lagunaire d’Abidjan, auraient été tués par des éléments du CECOS, une unité spéciale des forces de police, a précisé le diplomate.

Depuis trois ans, la Côte d’Ivoire est divisée entre un nord sous contrôle des rebelles et un sud aux mains des forces gouvernementale. Le gouvernement burkinabè, ainsi que l’importante communauté des travailleurs migrants burkinabè vivant dans le pays ont souvent été accusés de soutenir les rebelles.

« Ce n’est pas un phénomène nouveau. Il est depuis longtemps établi que les Burkinabé sont ciblés après une attaque », a déclaré un autre diplomate, évoquant les arrestations et les fusillades.

« Le degré de xénophobie augmente ; il suffit de peu pour que l’un de nos ressortissants se fasse arrêter ».

Selon lui, les deux autres corps retrouvés ces derniers jours n’ont pas encore été identifiés.

L’armée ivoirienne s’est refusée à faire tout commentaire.

Le gouvernement et l’armée n’ont pour l’instant fourni aucune explication sur les circonstances de l’attaque du 2 janvier au cours de laquelle des hommes armés non identifiés ont pris d’assaut deux camps militaires situés dans les faubourgs Est d’Abidjan, tuant 10 personnes.

L’armée ivoirienne a démenti qu’il s’agissait d’une mutinerie, après que des personnes, se faisant passer pour les porte-paroles des soldats mutins, aient revendiqué l’attaque dans des déclarations faites à la presse.

L’armée a indiqué plus tard qu’elle avait arrêté 32 assaillants et la presse a publié des photos de prisonniers nus et ensanglantés.

Mais, s’appuyant sur des témoignages de certains habitants, la presse a indiqué que parmi les personnes arrêtées il y avait des jardiniers, des menuisiers ou des agents de sécurité qui se trouvaient à proximité du camp le jour de l’attaque.

Plusieurs sources ont affirmé que l’un des assaillants tués le jour de l’attaque était un agent de sécurité arborant un T-shirt du parti principal d’opposition, le Rassemblement des républicains (RDR).

« Cet homme était innocent », a déclaré à IRIN Amadou Coulibaly, le porte-parole du RDR. « Il a été arrêté à un barrage alors qu’il se rendait au travail, et exécuté sommairement par les militaires ».

Les travailleurs migrants de pays voisins comme le Burkina Faso et le Mali constituent près de 26 pour cent de la population en Côte d’Ivoire. Beaucoup d’immigrants se plaignent de l’intimidation et du racket auxquels se livrent les forces de sécurité, et les rebelles au nord du pays affirment que les étrangers et les ivoiriens nés de parents immigrés sont souvent traités comme des citoyens de seconde classe.

Plusieurs journaux ont rapporté la semaine dernière que les corps de deux Burkinabè non identifiés avaient été brûlés à un point de contrôle à la périphérie de la ville. Selon la presse, l’une des victimes a été tuée par un soldat et l’autre battue à mort par la foule.

« Malheureusement, il y a une impunité totale en Côte d’Ivoire », a déclaré Amourlaye Touré, du Mouvement ivoirien des les droits de l’homme. « Il est de plus en plus difficile de rassembler des preuves car de plus en plus de personnes refusent de témoigner. De toute manière, il n’y a pratiquement aucun suivi ».

IRIN (http://www.irinnews.org/Frenchfp.asp)

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Vos commentaires

  • Le 20 janvier 2006 à 12:55 En réponse à : > CÔTE D IVOIRE : Arrestations et meutres de ressortissants Burkinabè après l’attaque de deux camps militaires

    Bonjour .

    Je crois que pour la cause de nos compatriotes Burkinabe resident en Cote-d’Ivoire il faut faire quelque chose et tres vite .Il faudra pas croiser les bras face a cette affaire .Sinon un jour ces gens qui tuent nos freres innocents soit disant que ce sont des rebeles finiront tous nos ressortissants et rentreront au Faso pour nous tuer .Je crois que trop c’est trop .Je m’adresse aux autorites de notre cher Faso .Ne regarder pas la France car elle croit que nous les noirs nous n’avons pas de droit .On peut nous tuer comme on veut et il n’y a rien et il n’aura rien.La derniere fois ils ont attaque la base francaise .N’a-t-elle pas reagi ? Si c’est un Burkinabe ou un Malien etc... il s’asseoir parler .On parle avec quelqu’un qui t’ecoute et qui connait ton importance mais ces francais et ces ivoiriens croient que nous les Burkinabe nous n’avons pas de droit .Monsieur le President nouvellement elu et le gouvernement nouvellement installes , svp faites quelque chose pour vos freres qui sont violes , traques, harceles et mourant comme des animaux .

    Un frere de sang a l’etranger .

    • Le 24 janvier 2006 à 15:43, par J merley En réponse à : > CÔTE D IVOIRE : Arrestations et meutres de ressortissants Burkinabè après l’attaque de deux camps militaires

      cher ami,
      je crois qu’il faut faire attention au vocabulaire utilisé. en effet , utiliser le mot france pour désigner une politique peut créer des confusions domageables et eventuellement conduire à une situation de xénophobie telle qu’on peut la déplorer (et le mot est faible) en RCI. car la politique d’un pays n’est pas forcement représentative de l’opinion de ses habitants. Je voudrais rappeller que de nombreux français luttent en france pour une réduction des inégalitées sociales, économiques et politiques entre les pays du nord et du sud. ils s’opposent et contestent certains actes politiques. en france les conciences s’éveillent. N’oublions pas que le peuples peuvent se respecter malgré des politiques parfois incompréhensibles et injustes.
      fraternellement
      jacques M

      • Le 25 janvier 2006 à 11:39 En réponse à : > CÔTE D IVOIRE : Arrestations et meutres de ressortissants Burkinabè après l’attaque de deux camps militaires

        Bonjour Mr Jacques .

        C’est vous qui etes nos pretendus cordons .C’est a dire que vous etes capables de mettre fin a tout ce qui est entrain de passer en RCI et surtout ces meutres a travers nos resortissants.La licorne c’est qui ? c’est la France . Je respecte bien la France mais je sais ce que je dis .Et il faut appeler le chat par son nom comme disait l’autre .Nous savons que vous etes entrain de sauvegarder votre interet la bas mais n’oubliez pas que des populations sont entrain de payer innocemment .Bonne journee a vous.

        Francky

        • Le 7 mars 2006 à 15:04, par Palm Helene En réponse à : > CÔTE D IVOIRE : Arrestations et meutres de ressortissants Burkinabè après l’attaque de deux camps militaires

          Bon Dieu de bon sang ! Les rebelles ivoiriens se pavanent chez nous a Ouaga, au vu et au su de tous...personne n’en dit mot ! Notre Blaise est, a la limite, heureux de sa conivence avec ces rebelles armes ivoiriens...Et nous sommes incapables d’elever le ton contre cela. Je suis desole, mais si un des notres monnaye sa vie contre de l’argent pour attaquer un pays voisin comme la cote d’Ivoire, il sera proprement abattu. De la meme facon, si des etrangers s’amusent a attaquer le Faso, on leurs fera leur fete. Notre diaspora, a l’image du President Compaore que je respecte, a des limites qu’il convient de denoncer ici et maintenant, sans partie pris. Il n’y a pas plus apatride que celui qui met la vie de ses compatriotes en danger...suivez mon regars.

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