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Affaire "Rapatriés de Côte d’Ivoire" : Le couple incriminé contre-attaque

Publié le vendredi 13 janvier 2006 à 07h42min

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Qui a raison ? Les femmes rapatriées de Côte d’Ivoire ou le
couple de "samaritains" membre de la Fondation Ablass Solo ?
Depuis quelques mois, les deux parties se regardent en chiens
de faïence. Une affaire de "misères", de film, de photos et de
gros sous.

Ils ont filmé les "scènes de misère" des rapatriés de Côte
d’Ivoire, mobilisé des fonds en Europe, mais ils nient avoir
détourné quelque centime que ce soit. Souleimane Simporé et
Diane Lavrijssen brisent enfin le silence. Nous avions tenté, à
maintes reprises, d’avoir leur version des faits. Mais "le Noir et
la Blanche" avaient décliné toutes nos invitations (Voir "Le Pays"
du 6 janvier 2006).

Le 7 janvier cependant, ils ont livré leur part
de vérité, quelques heures avant de s’envoler pour la Hollande.
Ils sont formels : "Ce sont les femmes rapatriées qui nous ont
demandé de filmer et de prendre des photos. Nous avons voulu
les aider en mobilisant des fonds en Europe et en créant, en
leur faveur, de petits projets", raconte Souleimane Simporé. Le
premier jour de "notre rencontre", dit-il, "nous leur avons offert 20
euros, des verres correcteurs et des oreillers". Puis il précise, la
main sur le cœur, que "cet argent-là, je l’ai sorti de mes propres
poches".

Et ce n’est pas tout : "Les femmes rapatriées nous ont
présenté un projet d’une valeur de 40 000 euros". Direction, la
Hollande. Objectif affiché : collecter le maximum d’argent et de
biens matériels. Mais cette sortie, selon le couple de
"samaritains", s’est avérée infructueuse. "Le problème des
rapatriés de Côte d’Ivoire n’est pas bien connu en Europe",
affirme Diane Lavrijssen. Et puis, il y avait à l’époque, dit-elle, la
catastrophe du tsunami "qui était la priorité des priorités à
gérer".

Même la série de concerts entrepris par l’artiste
Souleimane Simporé, dit "Ablass Solo", n’a pas porté fruit, selon
le couple. Des ONG telles que World Child et Plan leur
suggèrent de créer une fondation. Chose faite. Les fonds
commencent à rentrer dans la caisse. D’abord 1 000 euros, 15
machines à coudre et 122 sachets de semences. Promesse
est alors faite aux femmes rapatriées de leur remettre ces biens
"très bientôt".

Les semences ont effectivement été remises.
Mais où sont passés l’argent et les machines ? La question
reste sans réponse pendant près d’une année. En tout cas, les
rapatriés disent n’avoir plus confiance en leurs "samaritains".

Mais la "Fondation Ablass Solo" fonctionne de plus belle. En
décembre 2005, "la Blanche et le Noir" organisent, de concert
avec les femmes rapatriées, une fête en faveur des enfants
démunis.

Souleimane Simporé et Diane Lavrijssen disent avoir,
dans cette optique, remis aux femmes 98 000 F, puis 35 000 F
CFA. Ils affirment aussi avoir effectué plusieurs autres
dépenses. En faisant le petit calcul, ils parviennent à une
conclusion : "Nous leur avons remis au total 510 euros"
(environ 541 000 F CFA).

Hervé D’AFRICK

Le Pays

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