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Lettre ouverte à NAB : Le Burkina Faso du capitaine Thomas Sankara appartient à des kémites, à des chrétiens, à des musulmans, etc., de diverses ethnies...

Publié le dimanche 18 décembre 2022 à 20h00min

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Lettre ouverte à NAB : Le Burkina Faso du capitaine Thomas Sankara appartient à des kémites, à des chrétiens, à des musulmans, etc., de diverses ethnies...

Le citoyen Mohamed Zangbéwindé Tiendrébéogo adresse cette lettre ouverte à Newton Ahmed Barry par rapport à ses multiples prises de position.

Très cher frère (NAB),

En tant que citoyen et en tant que votre frère de par le Burkina Faso qui est notre patrie commune, je me suis refusé à parler derrière votre dos, comme on le dit communément chez nous. C’est pourquoi votre jeune frère que je suis, Mohamed Zangbéwindé Tiendrébéogo, a décidé en ce jour (14/12/2022), de vous adresser cette lettre ouverte afin de vous faire part de ses opinions ainsi que de ses sentiments (qui, bien sûr, pourraient comporter des erreurs) par rapport à vos multiples prises de position, depuis l’époque du Premier Ministre militaire Isaac Zida. Sans avoir la prétention d’avoir lu tous vos écrits, je voudrais m’adresser à vous suivant essentiellement deux axes.

Les militaires ont aussi le droit d’exercer le pouvoir d’État...

Après vous avoir écouté et lu à maintes reprises, je retiens de vous que les militaires ne sont pas dignes de gouverner même transitoirement le Burkina Faso qui, pourtant, reste un héritage du Capitaine Thomas Sankara. Pour vous, un militaire serait juste bon pour diriger des soldats dans une caserne, faire la guerre et serrer fermement les fesses devant un civil à qui il devrait se contenter de se soumettre, mais sans jamais pouvoir prétendre au pilotage de notre navire commun, le Burkina Faso. Pour moi, un tel raisonnement n’a de sens et de fondement que dans le fait que des nations sensées être des modèles de démocratie nous ont subtilement et pernicieusement imposé ce principe.

Or, faut-il le rappeler, avant de décréter cela, d’abord chez eux et ensuite chez nous, ces Etats que nous tenons malheureusement à imiter ont bel et bien été gouvernés par des militaires après que ceux-ci aient été choisis par voie d’élections dites démocratiques. Je parie que si, dans leur format actuel de démocratie, il restait permis au militaire de se faire élire comme Président de la République, nous n’en serions pas aujourd’hui à exclure nos militaires de la possibilité de se présenter aux élections présidentielles.

Nos militaires sont-ils des sous-citoyens ? Évidemment, non ! Pourquoi ne disons-nous pas aussi que le médecin est dédié à l’hôpital, que le pharmacien est dédié à la pharmacie, que le magistrat est dédié au tribunal, que le journaliste est dédié à la presse, à la radio ou à la télévision et que, de ce fait, tous ces citoyens ne peuvent être candidats à la magistrature suprême ?

Je ne prétends absolument pas que c’est un Président militaire qu’il nous faut. Je ne prétends pas non plus qu’un militaire est forcément un bon Président. Je soutiens juste que, pour ne pas succomber aux velléités de recolonisation dont nous faisons sans cesse l’objet, il nous faut nécessairement chercher à être gouvernés par un patriote exemplaire et intègre, comme le fut le militaire Capitaine Thomas Sankara, par ailleurs, l’un des meilleurs Présidents, sinon le meilleur Président, que notre pays ait connu à ce jour. En tout cas, je le pense !

J’insiste, en dehors de la présélection légale devant exiger l’intégrité et le patriotisme à tout candidat, il faut laisser à nos peuples le soin de sanctionner quiconque n’est pas jugé à la hauteur des ambitions de la majorité du peuple. Que l’on se comprenne, je ne prône pas les coups d’État militaires.

De la même façon, je désavoue de tout coeur les tripatouillages constitutionnels qui, du reste, sont une autre forme de coup d’État, à la différence que ça se fait plus généralement avec la complicité du système international, tout comme d’ailleurs certains coups d’État militaires que ce même système fait subir, lorsque ses intérêts semblent menacés. En permettant les tripatouillages ou la mauvaise gouvernance, on impose aussi les coups d’Etat. Il faut un franc-jeu à tous les niveaux !

Attention aux stéréotypes négatifs …

Cher grand-frère NAB, pourquoi n’avez-vous pas titré votre publication du 06/12/2022 “Le Burkina n’est ni un État islamique ni un Royaume mossi” ? Dans cette publication au titré très osé, “Le Burkina n’est pas un État Islamique”, était-il indispensable d’indiquer l’appartenance, d’une part religieuse et d’autre part ethnique, de ceux-là qui soutiendraient le PF Ibrahim Traoré… ? Était-il judicieux, dans ladite publication, de faire usage d’autant de termes en rapport avec l’islam (État islamique, fatwa, talibés, etc.) ?

En parlant d’État islamique, était-ce pour indiquer que ces personnes qui vous ont ainsi menacé l’ont fait parce qu’ils appartiennent à l’islam ou parce qu’ils entendent obliger tout le peuple à se soumettre dorénavant à la loi islamique (qui, d’ailleurs, s’oppose catégoriquement au meurtre d’innocents) ? En parlant de fatwa, était-ce pour sous-entendre que ces personnes ont agi sur incitation d’une certaine autorité islamique ? En parlant de théocratie avec des talibés, était-ce une manière de faire comprendre que ces mêmes personnes ont agi sur injonction ou en accord avec le PF Traoré qui serait alors leur maître coranique ?

Tout en condamnant fermement tout appel à la haine ou à la violence et en militant pour la critique mutuelle constructive dans le strict respect de la loi, je demeure convaincu que, contrairement à ce que vous imaginez peut-être, à travers une telle manière de dénoncer, vous ne fragilisez que très peu le Président de la transition actuelle, le Capitaine Ibrahim Traoré, comparativement à la nuisance que vous infligez (peut-être sans le savoir) au vivre-ensemble au Burkina Faso.

Pour, légitimement, dénoncer un transgresseur de la loi, on a juste besoin de son identité, en plus de décrire en quoi a consisté le non-respect de la loi. Point besoin d’y ajouter son ethnie (mossi, peulh, etc.), sa religion (islamique, chrétienne, kémite, etc.), sa race (noire, blanche, etc.)... Tout simplement, parce qu’en le faisant, on en n’a peut-être pas conscience, mais insidueusement, on crée la méfiance, la stigmatisation et l’amalgame dans la plupart des esprits au sujet de la catégorie de personnes à laquelle on a rattaché celui qui a eu à violer la loi.

De telles attitudes, naissent lentement mais profondément les stéréotypes négatifs du genre “Musulman = Tueur = Terroriste”, “Peulh = Terroriste”, “Mossi = Tueur”, etc. Cela peut également conduire à des prismes réducteurs et à de dangereux amalgames comme “Soutien de la transition dirigée par PF Traoré = Musulman”. Tout cela n’est évidemment qu’archi-faux, puisque s’il y a bien sûr des musulmans terroristes, l’écrasante majorité des musulmans ne sont ni terroristes, ni partisans du terrorisme. S’il y a évidemment des peulhs qui sont terroristes, l’écrasante majorité des peulhs ne sont ni terroristes ni complices du terrorisme.

De la même façon, s’il y a bien évidemment des musulmans, peu importe leur niveau d’instruction, qui soutiennent l’actuel PF Traoré, non seulement il y a aussi bien de musulmans qui ne le soutiennent pas, mais il y a aussi bien de non-musulmans qui le soutiennent. La preuve en est que, actuellement, son plus proche collaborateur au sommet de l’Etat est le Premier Ministre Kyélem de Tambèla qui, faut-il le rappeler, est non seulement un chrétien mais aussi un ancien séminariste. Bien d’autres ministres de son gouvernement sont indiscutablement chrétiens.

L’un de ses ministres d’État est, me semble t-il, kémite puisqu’il revendique son attachement à la religion de nos ancêtres. Mais, au-delà de tout cela, au risque de me tromper, je me convaincs que quasiment personne ne soutient le PF Traoré du fait que celui-ci serait musulman. Et c’est logique qu’il en soit ainsi. Puisqu’il s’agit de diriger un pays laïc, le Burkina Faso, et non de diriger une mosquée ; l’essentiel est juste de partager avec ce jeune Président de transition des principes et des valeurs nobles telles que le patriotisme, le rejet de l’exploitation de l’Homme par l’Homme et la lutte contre la corruption qui assassine notre économie et nous livre à l’assujettissement, etc.

J’espère, du reste, qu’il travaille véritablement sur ces trois gros chantiers. Autrement, peu importe sa religion ou son statut de civil ou pas, je n’inviterai absolument personne à le soutenir et je me fais le devoir de ne point le soutenir non plus. Pour moi, seul le Burkina Faso doit gagner et, chacun de nous doit être tel que s’il faut qu’il soit enterré pour cela, alors qu’il en soit ainsi.

Honnêtement, je trouve qu’il est très destructeur pour notre vivre-ensemble que de participer à inculquer à nos populations un esprit de soutien basé sur l’appartenance ethnico-religieuse, dans ce Burkina Faso que nous aimons tous tant et qui est menacé de disparition du fait de la corruption généralisée et de la mauvaise gouvernance notoire qui s’observent depuis au moins trois décennies.

J’estime que, sauf par inattention, il est inacceptable que nous nous inscrivions dans cette tendance qui consiste à créer ou à vulgariser des stéréotypes négatifs sur la base religieuse ou communautaire. Là où nous devons, par contre, nous investir pleinement c’est de bien expliquer, à tous, que les terroristes qui nous endeuillent, qui embrasent si souvent notre patrie, et qui prétendent faire tout ça au nom de la religion ; s’ils sont musulmans, alors ils ne sont que des ignorants de leur religion, des hérétiques ou tout simplement des hypocrites qui ne sont dans l’islam que pour pouvoir détruire ou faire détruire l’islam.

En définitive...

C’est simple ! Si quelqu’un, qu’il soit musulman ou pas, a fauté, qu’on l’arrête et qu’on le sanctionne conformément à la loi. S’il a agi sur injonctions d’un leader religieux, que les preuves soient faites et que ce religieux-là soit aussi arrêté et puni conformément à la loi. Mais, de grâce, méfions-nous des rumeurs malicieusement saupoudrées par certains médias dans l’intime intention de nous intoxiquer et de nous diviser (pour permettre de mieux régner sur nous).

Nos differences (sur le plan professionnel, religieux ou ethnique) doivent constituer pour nous une richesse et une redoubtable force contre ceux qui veulent nous arracher aussi cyniquement notre patrie. Travaillons donc en bonne intelligence, main dans la main et arrêtons de nous laisser aller à ces stéréotypes négatifs, à ces prismes négativement réducteurs à ces amalgames détestablement porteurs de germes de guerre fratricide, inter-religieuse ou inter-ethnique. Ne dévalorisons injustement personne et gardons-nous de jeter l’anathéme sur une certaine communauté religieuse ou ethnique. Ça ne pourrait que mettre en péril notre vivre-ensemble déjà si durement fragilisé par ce terrorisme à forte coloration néocoloniale.

Fraternellement,
TMZ

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Vos commentaires

  • Le 18 décembre 2022 à 22:20, par La verite En réponse à : Lettre ouverte à NAB : Le Burkina Faso du capitaine Thomas Sankara appartient à des kémites, à des chrétiens, à des musulmans, etc., de diverses ethnies...

    Bravo pour votre écrit. Vous avez dit toute la vérité. Dans toutes les ethnies, religions, communautés, il y a toujours des gens qui peuvent mal agir mais cela ne veut pas dire que c’est le reflet de toute la communauté. Le mal est dans toute l’espèce humaine : il n’y a pas de catégories d’hommes saints sans défaut. Il faut donc éviter de stigmatiser les communautés ou religions pour le bien être du vivre ensemble.

  • Le 18 décembre 2022 à 22:38, par A qui la faute ? En réponse à : Lettre ouverte à NAB : Le Burkina Faso du capitaine Thomas Sankara appartient à des kémites, à des chrétiens, à des musulmans, etc., de diverses ethnies...

    En tout cas c’est mieux les écrits que les menaces de morts ou les morts.
    - Tout ce qu’on attend de ce régime est qu’il nous démontre qu’ils ne sont pas pour la CORRUPTION : rapport d’Inata qu’ils refusent de publier, ordre contraire à la justice quant à l’arrestation des supporters qui publient des vidéo de menaces de morts, détournements de centaines de millions de nos francs par ... un capitaine du régime en place, ça fait 6 mois que l’état major sait mais ne fait rien, affaire de surfacturation des transports de vivres encore par le régime à peine installé.
    On ne dit pas qu’un militaire ne doit pas diriger, on dit qu’un militaire qui veut diriger dépose les armes dans un premier temps. Vous savez bien pourquoi.
    Quant au régime Sankara vous savez bien que les éliminations d’adversaires qualifiés d’ennemis du peuple ont commencé à se multiplier en cette période sans que ça ne dérange aucun membre du régime. Qui sait si cela n’a pas entraîné l’indiscipline que nous avons actuellement dans l’armée et qui nous affaiblit ?
    - Ne trouvez aucune excuse aux menaces de morts car la force n’est jamais définitivement acquise et ça peut arriver à tout le monde.
    hommes armés au pouvoir : NON et NON. Comment vous discuter avec quelqu’un qui peut vous tirer dessus, or diriger un pays c’est s’exposer à toute sorte de critiques à tort ou à raison.
    Pensée à tous les orphelins du terrorisme et des éliminations politiques qui sont aussi du terrorisme

    • Le 19 décembre 2022 à 10:05, par Malexkaa En réponse à : Lettre ouverte à NAB : Le Burkina Faso du capitaine Thomas Sankara appartient à des kémites, à des chrétiens, à des musulmans, etc., de diverses ethnies...

      Mon type c’est l’aigreur comme ça nous on ne veux pas voir dans ce pays. C’est quelle malhonnête intellectuelle comme ça. Détournement des centaines de millions c’est depuis un ans. Rapport d’Inata ils ont communiqué que par respect aux familles des victimes ils y a des choses dedans vilain a voir. On nous ai montré l’essentielle de ce qui s’est passé. Il faut aller t’engager comme VDP au lieu de la bouche wowawoba😀😀😀😀😀 de je connais tout

      • Le 20 décembre 2022 à 10:14, par Passakziri En réponse à : Lettre ouverte à NAB : Le Burkina Faso du capitaine Thomas Sankara appartient à des kémites, à des chrétiens, à des musulmans, etc., de diverses ethnies...

        Bonjour Malexkaa
        Si vous avez des arguments contradictoires, alors présentez-les au lieu de confondre le forum de lefaso.net à facebook. Votre manière d’écrire vous trahit, parce qu’il révèle un de ces panafricons comprennant à peine leurs propres phrases qui s’evertuent à decortiquer des complexités dans une langue qu’eux-mêmes ne comprennent pas. Sinon, maintenir le rapport d’Inata dans les tirroirs n’est pas pour faire du bien aux familles des victimes. Par contre, je l’ai déja souligné ici, et quelqu’un l’a aussi signalé, les deux coups d’états moyen-ageux de cette années ont toutes été précédés de ménaces de revelations ( Rapport d’inata et conférence de presse qui était prévu le jour du 2e coup d’état). Donc ceux qui sont restés lucides se démandent qui était incriminé dans les deux cas , et si ces coup d’états n’étaient pas juste le moyen de devancer l’iguane dans l’eau. pour dissiper tout soupcon, il serait alors bon de réveler ces deux mystères, parce qu’on ne peut pas être Sankara dans la bouche et Bokassa dans les gestes. Dans ce cas on est tout juste Bokassa.

        Passakziri

  • Le 19 décembre 2022 à 04:01, par De Balzac En réponse à : Lettre ouverte à NAB : Le Burkina Faso du capitaine Thomas Sankara appartient à des kémites, à des chrétiens, à des musulmans, etc., de diverses ethnies...

    Merci pour votre écrit. La plume, si elle est mal utilisée, surtout intentionnellement, comme le font certains journalistes, est plus dévastatrice que l"arme, car elle prépare l’arme à percuter. Radio mille colines en est l’exemple parfait. A lire certains journalistes, malgré leur âge, je suis sûr qu’ils seraient pire que le jeune capitaine s’ils étaient à sa place. Ce que l’on revendique, l’on devrait être en mesure de le donner à l’autre. Or, je doute que notre spécialiste qui se plaît à se victimiser, soit plus patriotique, plus professionnel dans son domaine que celui qu’il critique. Comment être le seul à ne rien voir de bon chez l’autre à chaque fois qu’on n’est pas aux affaires.

  • Le 19 décembre 2022 à 07:56, par Alph@2025 En réponse à : Lettre ouverte à NAB : Le Burkina Faso du capitaine Thomas Sankara appartient à des kémites, à des chrétiens, à des musulmans, etc., de diverses ethnies...

    Merci à l’auteur de cette tribune de s’exprimer à visage découvert, et d’avoir ouvertement exposé son point de vue. Cependant, je ne suis pas d’accord avec lui.

    Il est préférable que les militaires en exercice n’exercent pas le pouvoir d’état. L’histoire récente de notre pays et l’histoire d’autres pays plus ou moins proches le démontre à souhait. Chez les militaires, une des voies de résolution des différends qui semble privilégiée chez beaucoup d’entre eux, c’est le combat, les armes, l’élimination. On l’a vu en Lybie, en Ethiopie. Quand il y a eu des différents au sein des juntes qui avaient pris le pouvoir, il y a eu élimination physique parfois en plein conseil des ministres. Ici au Burkina, le différend entre Sankara et Blaise s’est soldé par un coup d’état-assassinat. Plus tard, on a orchestré l’élimination de Zongo et de Lingani. Oui, les militaires peuvent exercer le pouvoir d’état. Mais pour cela, il faut qu’ils aient quitté l’armée suffisamment de temps à l’avance (prévu dans nos textes fondamentaux). Vous prenez pour référence, certains pays occidentaux qui à un moment ou un autre, ont eu des militaires au plus haut sommet de l’état. Mais à chaque fois, cela correspondait à un moment particulier de leur histoire, que nous n’allons pas refaire ici. Quand au cas de Sankara, il est trop particulier pour qu’en en fasse une généralité, et les conditions particulières qui ont permis l’éclosion de ce phénomène ne sont pas prêtes de se reproduire.

    Abordons maintenant le point relatif au titre de l’article de NAB, "Le Burkina n’est pas un état islamique". Vous semblez oublier que NAB est lui même de confession musulmane. (Et c’est semble t’il à ce titre qu’il aurait été proposé à la CENI). Si vous avez vu la vidéo de ce Monsieur qui menace NAB des pires représailles, dans la manière, il s’agit bien d’une fatwa comme celle qui a été éditée contre un célèbre écrivain qui a du se cacher pendant des années pour échapper à la sentence. C’est cela qui motive le titre de l’article de NAB, du moins, c’est ce que j’ai compris en lisant son article. Pour ma part, je n’ai entrevu à aucun point de son article, les germes de division ethnico-religieuse que vous semblez lui attribuer.

    En définitive, c’est bien vous qui semez des germes de division ethnico-religieuse, quand je constate que quelqu’un s’est empressé d’approuver votre article. Mais la personne a t’elle bien lu l’article de NAB ? et vous même, l’avez vous bien lu ? J’en doute. Sinon, je pense que vous n’auriez pas écrit votre article.

    • Le 19 décembre 2022 à 17:46, par TMZ En réponse à : Lettre ouverte à NAB : Le Burkina Faso du capitaine Thomas Sankara appartient à des kémites, à des chrétiens, à des musulmans, etc., de diverses ethnies...

      A ce que je sache, et jusqu’à preuve du contraire, un talibé, de surcroît approximativement instruit en islam, ne peut émettre une fatwa. Il est "petit" pour ça. C’est une autorité (ou, à la limite, un érudit) qui est habilité à le faire. De mon point de vue, il y a alors (de sa part) soit un abus de langage (inconsciemment), soit une insinuation (sciemment)...

      J’insiste, d’une manière générale, il faut nécessairement faire attention à l’usage des termes, surtout lorsque l’on est très influent et qu’on est dans un contexte avec un vivre-ensemble déjà très éprouvé.

  • Le 19 décembre 2022 à 09:05, par Renault HÉLIE En réponse à : Lettre ouverte à NAB : Le Burkina Faso du capitaine Thomas Sankara appartient à des kémites, à des chrétiens, à des musulmans, etc., de diverses ethnies...

    Mon cher, laisser les militaires prendre le pouvoir par la force EST LA PRINCIPALE CAUSE DE LA STAGNATION du Burkina.
    56 ans de coups d’états RIDICULES, un tous les 7 ans en moyenne, font de votre pays une miteuse dictature qui n’a la confiance d’aucun état sérieux. Et un pays déficitaire depuis un bon demi-siècle.
    Les burkinabè ne s’en tireront que lorsqu’il puniront de la prison à perpétuité et de bannissement éternel tout militaire qui a comploté pour prendre le pouvoir, ainsi que tout complice d’un putsch.
    SANS UNE DÉMOCRATIE SOLIDE, LE BF EST CONDAMNÉ À UN ÉTERNEL ÉCHEC, POINT À LA LIGNE.
    Visiblement, c’est parce que vous espérez un gros « cadeau politique » que vous avez pondu ce texte complaisant qui se garde bien d’attaquer le mal à sa racine militaire .

  • Le 19 décembre 2022 à 09:36, par Article 37 En réponse à : Lettre ouverte à NAB : Le Burkina Faso du capitaine Thomas Sankara appartient à des kémites, à des chrétiens, à des musulmans, etc., de diverses ethnies...

    Bravo aux personnes qui écrivent. Il y a des personnes qui refusent de voir la réalité en face. C’est vrai que la pauvre NAB ne peut pas être aimé pour ses opinions. Cela me rappelle Norbert ZONGO.
    Le pouvoir doit-il laisser des personnes le supportant menacer un citoyen de mort. Si c’est la volonté de certains burkinabè, qu’il en soit ainsi.
    J’ai compris que c’est une invite à se taire si on n’a pas une opinion de soutien au nouveau pouvoir. Avec Blaise, les gens se sont tus 27 ans et la suite aussi vous la connaissez.
    Les Burkinabès sont murs.

  • Le 19 décembre 2022 à 09:49, par Yentema Ouoba En réponse à : Lettre ouverte à NAB : Le Burkina Faso du capitaine Thomas Sankara appartient à des kémites, à des chrétiens, à des musulmans, etc., de diverses ethnies...

    Très belle analyse ! le Burkina Faso n’est pas une religion d’État et il est très loin de l’être. Que Dieu nous accompagne dans nos luttes contre le terrorisme !

  • Le 19 décembre 2022 à 11:36, par kwiliga En réponse à : Lettre ouverte à NAB : Le Burkina Faso du capitaine Thomas Sankara appartient à des kémites, à des chrétiens, à des musulmans, etc., de diverses ethnies...

    Hum, pas de stigmatisation, d’accord, en évitant toutefois de tomber dans une forme d’hypocrisie inhérente à une sorte de "politiquement correct", qui me semble davantage émaner du monde occidental, que de nos propres structures de pensée.
    S’il est évident que la grande majorité des musulmans ne sont pas des terroristes et en sont même les premières victimes, chez nous et de part le monde, force est de reconnaitre que les rangs des terroristes ne regorgent pas de chrétiens.
    Il serait négationniste de nier que les gens qui nous massacrent, le font au cri de Allah Akbar, obligeant les survivants au plus strict respect de leur religion.
    Manipulés, égarés, dites-vous, mais égarés sur le chemin d’un faux islam importé, que nos propres musulmans ont laissé s’instaurer, à coups d’aides et de constructions de mosquées.
    Personnellement, je n’appartiens à aucune religion, encore persuadé que je suis, qu’elles sont l’opium du peuple.
    Il m’apparait néanmoins que votre propos : "L’un de ses ministres d’État est, me semble t-il, kémite puisqu’il revendique son attachement à la religion de nos ancêtres", m’apparait comme une lubie d’intellectuel panafricaniste, mes ancêtres n’étant point égyptiens et les pratiques traditionnelles de ma famille et de mes amis étant fort éloignées de celles du Kémitisme.
    Plutôt que de s’accrocher désespérément à un supposé glorieux passé, qui n’est pas forcément le notre (les thèses de Cheikh Anta Diop et autres Ki-Zerbo étant aujourd’hui largement controversées), nos intellectuels d’Afrique sub-Saharienne, feraient bien de s’entendre sur les bases de ce qui fonde nos traditions, nos philosophies, nos religions et de bâtir ensemble un socle commun, qui pourrait servir de base à la construction du panafricanisme.
    Bon, enfin, c’est mon avis,...

    • Le 20 décembre 2022 à 08:09, par TMZ En réponse à : Lettre ouverte à NAB : Le Burkina Faso du capitaine Thomas Sankara appartient à des kémites, à des chrétiens, à des musulmans, etc., de diverses ethnies...

      « Plutôt que de s’accrocher désespérément à un supposé glorieux passé, qui n’est pas forcément le notre (...), nos intellectuels d’Afrique sub-Saharienne, feraient bien de s’entendre sur les bases de ce qui fonde nos traditions, nos philosophies, nos religions et de bâtir ensemble un socle commun, qui pourrait servir de base à la construction du panafricanisme.
      Bon, enfin, c’est mon avis,... ». C’est là un bel avis de votre part que, personnellement, je respecte et je vous en remercie.

      Pour moi, Dieu même a voulu que nous n’ayons pas les mêmes croyances. Nous avons cependant des valeurs transversales telles que l’intégrité, la dignité, la sacralité de la vie, etc., sur lesquelles nous pouvons et devons asseoir notre patriotisme et notre paisible vivre-ensemble afin de résister à toute malsaine velléité de colonisation, d’où qu’elle vienne. Bien sûr, au risque de tomber dans l’anarchie, s’impose un arbitrage des valeurs et règles de vie lorsqu’il y a antagonisme inconciliable. En effet, tout ne peut être autorisé. Alors, on vivra en bonne intelligence, chacun avec sa foi qui ne peut être imposée à autrui, et, en temps opportun, Dieu se chargera de récompenser tout un chacun... A ce sujet, tel est aussi mon humble avis qui, je l’espère, n’est aucunement en contradiction avec le vôtre. Merci.

  • Le 19 décembre 2022 à 12:33, par KingBaabu En réponse à : Lettre ouverte à NAB : Le Burkina Faso du capitaine Thomas Sankara appartient à des kémites, à des chrétiens, à des musulmans, etc., de diverses ethnies...

    Bonjour M. TMZ. Vous écrivîtes : Les militaires ont aussi le droit d’exercer le pouvoir d’État... .Oui, pourquoi pas ? Mais pas par le truchement de coups d’état. Un militaire en activité qui se mêle de politique est un agent de destabilisation. Le pouvoir est fait pour être assumé par les civils. Donc tout militaire qui a des prétentions pour devenir président doit d’abord devenir civil. Aussi simple que ça.

  • Le 20 décembre 2022 à 03:03, par Dioul2 En réponse à : Lettre ouverte à NAB : Le Burkina Faso du capitaine Thomas Sankara appartient à des kémites, à des chrétiens, à des musulmans, etc., de diverses ethnies...

    M. TMZ est-ce qu’il vous est arrivé une seule fois de lire la loi fondamentale du Burkina Faso, c’est à dire la Construction du 2 juin ? Ou bien le code électoral ? Ce que vous avez écrit ici suggère que non : <>

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