24e anniversaire de l’assassinat de Norbert Zongo : Le CODMPP organise un panel sur l’impunité des crimes économiques et de sang
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A l’occasion du 24e anniversaire de l’assassinat de Norbert Zongo ce mardi 13 décembre 2022, le Collectif des organisations démocratiques de masses et de partis politiques (CODMPP) a organisé un panel sur l’impunité au profit des jeunes, histoire de leur rappeler les luttes menées par le collectif pour le rétablissement de la justice et évoquer la question des libertés démocratiques de 1998 à 2022.
En hommage à Norbert Zongo et ses compagnons d’infortune sauvagement abattus sur la route de Sapouy, le Collectif des organisations démocratiques de masses et de partis politiques (CODMPP) a organisé une série d’activité qui a débuté par un recueillement sur la tombe des disparus. Après cette étape qui a connu la participation des élèves, des parents des défunts et du ministre de la communication et de la culture, un panel a été organisé au profit des jeunes sur le thème : « la contribution du mouvement démocratique à la lutte du peuple burkinabè contre l’impunité et pour l’élargissement des libertés démocratiques dans le contexte actuel de guerre civile réactionnaire.

Les panélistes se sont d’abord attelés à dépeindre le climat politique qui prévalait au moment des luttes acharnées du Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples, pour garantir une liberté plus vraie et plus accentuée des citoyens. Pour Chrysogone Zougmoré, président du MBDHP, les temps ont changé et il y a eu beaucoup d’avancées. « Avant les Burkinabè ne parlaient pas. Pas parce qu’ils ne voulaient pas parler, mais parce qu’ils avaient peur. Mais aujourd’hui, on sent qu’il y a beaucoup plus de libertés. Même si elle est souvent exagérée, les gens s’expriment et donnent leur point de vue sur la gestion de la chose publique. Même les journalistes avant craignaient d’apporter un regard critique sur les agissements du pouvoir. Mais aujourd’hui, la presse est de plus en plus libre et beaucoup de journalistes critiquent la mal gouvernance au péril de leur vie et ce sont des éléments à apprécier. »
Pour ce qui est de la question sécuritaire, fraichement alimentée par la corruption qui réduit considérablement les libertés et contribue à « misérabiliser » les populations, Sagado Nacanabo, secrétaire exécutif du RENLAC estime que la situation qui n’a que trop duré continue de faire des ravages parce qu’on y va du dos de la cuillère. Pour lui, les autorités devraient sévir avec la dernière énergie afin de sortir le pays de l’ornière. « Aujourd’hui on veut lutter contre les crimes économiques et les crimes de sang en impliquant tout le monde, oubliant que la situation instable du pays profite à des gens. On ne peut pas mélanger les serviettes et les torchons et vouloir avoir un bon résultat. C’est comme si vous voulez diriger un troupeau et vous mélanger les brebis aux animaux féroces, tout en sachant que ces derniers mangent les brebis. Il faut très vite qu’on sévisse fort contre ceux qui nous martyrisent et qui nous endeuillent. Toutes les luttes que nous avons menées dans le passé et que nous continuons de mener ont une seule et même racine. Tout remonte à ceux qui financent le terrorisme, les nourrissent, les forment et les arment. Ce sont des manigances du colonisateur. Quand on parle de la colonisation, certains croient qu’elle est révolue. On a vu certains qui étaient des nôtres nous sortir des théories incroyables sur la question. Ils font semblant d’être avec toi alors qu’ils sont de l’autre côté. On ne peut pas lutter contre les phénomènes présents sans repartir à la racine » a-t-il laissé entendre.

Erwan Compaoré
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