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Sécheresse au Burkina : Vers de nouvelles approches pour une gestion plus efficace et efficiente du fléau

Publié le mardi 18 octobre 2022 à 16h23min

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Sécheresse au Burkina : Vers de nouvelles approches pour une gestion plus efficace et efficiente du fléau

Exposé à la sécheresse, l’une des catastrophes majeures dans le monde, le Burkina Faso a connu plus de 20 épisodes de ce fléau depuis les années 70. Trouver des solutions adaptées et efficaces pour y faire face, c’est tout le sens de l’atelier de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) sur la sécheresse, en collaboration avec le Secrétariat permanent du Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (SP/CONASUR). Les travaux se tiennent les 17 et 18 octobre 2022 à Ziniaré, dans le Plateau-central.

L’UICN et le CONASUR sont à pied d’œuvre pour explorer les voies et les moyens indispensables à la lutte contre la sécheresse au Burkina Faso tout en accordant une place de choix à la prévention du fléau. Pour ce faire, un atelier de restitution et de mise en discussion des résultats de deux études s’est avéré nécessaire. Cela, dans le cadre du projet « Restaurer les écosystèmes pour réduire le risque de sécheresse et augmenter la résilience ».

La première étude concerne l’analyse des politiques nationales de gestion de la sécheresse au Burkina Faso. La seconde, elle, concerne l’analyse des pratiques de gestion de la sécheresse dans le pays. Il ressort notamment de ces deux études que les efforts consentis par le gouvernement en vue de permettre aux populations de survivre au phénomène, restent insuffisants.

Une synergie d’actions de l’UICN et du SP/CONASUR pour la restauration des écosystèmes et la réduction du risque de sécheresse au Burkina Faso

De ce fait, le projet porté par l’UICN entend mettre l’accent sur trois types d’approche. D’abord, construire sur l’existant des études relatives aux politiques et pratiques de gestion de la sécheresse. Ensuite, améliorer les connaissances et les compétences des acteurs par des renforcements de capacités. Enfin, expérimenter l’intégration des solutions fondées sur la nature.

Concrètement, selon Jacques Somda, chef de programme de l’UICN au Burkina, il s’agit de faire une analyse approfondie des décisions prises à l’issue des plans, programmes ou des lois. Mais aussi, une analyse approfondie des pratiques mises en œuvre dans la gestion de la sécheresse. C’est également d’identifier parmi les ressources notamment naturelles, physiques (équipements, infrastructures), humaines et financières, celles qui sont les plus sollicitées en la matière.

« Nous avons la conviction que la nature peut aider à contrecarrer les effets de changements climatiques y compris la sécheresse et les inondations », Jacques Somda, chef de programme de l’UICN au Burkina

Au moins cinq millions d’habitants sont directement touchés en cas de sécheresse

« Nous voulons nous assurer que les données collectées sont complètes en termes d’efforts fournis par le gouvernement burkinabè dans la gestion de la sécheresse du pays. Dans le cas contraire, il revient aux participants de combler le gap. L’objectif ultime est de voir si les politiques et pratiques actuelles au Burkina sont favorables à l’atténuation du phénomène de la sécheresse », a indiqué Jacques Somda, chef de programme de l’UICN au Burkina.

Avant de préciser que l’atténuation concerne aussi bien la fréquence que l’impact. Car lorsque survient une sécheresse au Burkina Faso, c’est au moins cinq millions d’habitants qui sont directement touchés, a-t-il expliqué. C’est-à-dire que même si tout le pays est concerné, ces cinq millions d’habitants en question, n’auront pas les moyens de résister sans le soutien de l’État.

La cérémonie d’ouverture du présent atelier a été présidée par Assetou Sy/Barry, gouverneur du Plateau-central. « Le Plateau-central à l’instar des autres régions de notre pays fait face aujourd’hui aux effets des changements climatiques marqués par l’insuffisance et une irrégularité des pluies, les températures extrêmes et les inondations », a-t-elle affirmé. Une situation à laquelle, s’ajoutent les problèmes liés à la forte pression des êtres humains sur les ressources naturelles et la baisse constante de la fertilité des sols, soutient madame le gouverneur.

« Les lacunes dans les connaissances et les capacités de gestion des écosystèmes sont imputables aux insuffisances institutionnelles et aux incohérences sectorielles », Assetou Sy/Barry, gouverneur du Plateau-central

Pour elle, discuter de politiques et pratiques de gestion de la sécheresse dans sa région, constitue un cadre idéal de réflexion. Ce, en vue de sortir des recommandations pour l’atténuation des impacts négatifs dus aux changements climatiques.

Quelques pistes de solutions fondées sur la nature

Les experts du domaine ont relevé que la culture du coton et l’orpaillage constituaient entres autres des causes anthropiques de la sécheresse. Au cours des travaux, l’agriculture mécanisée ainsi que le développement de systèmes de rétention de l’eau ont été énumérés comme pistes de solutions.

Des difficultés ont été rencontrées lors de la phase de collecte des données des études. Ce sont notamment la crise sécuritaire qui a limité le champ d’actions aux zones accessibles. À cela s’ajoute le difficile accès des données sur la sécheresse au niveau de l’administration publique.

Hamed NANEMA
Lefaso.net

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