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Burkina Faso : A situation d’exception, régime d’exception

Publié le jeudi 13 octobre 2022 à 12h21min

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Burkina Faso : A situation d’exception, régime d’exception

Dr Evariste Faustin Konsimbo, docteur en sciences de gestion, MBA en Commerce International ancien juge consulaire au Tribunal de commerce de Ouagadougou, donne, à travers les lignes qui suivent, des conseils pour le choix des priorités et la mise en place des organes de la transition.

1. Le 24 janvier 2022, le peuple burkinabè a marqué, dans sa plus grande majorité, son approbation à l’arrivée au pouvoir du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) sous la conduite du lieutenant Paul Henri Sandaogo Damiba.

Cette prise de pouvoir par la force se justifiait par la situation sécuritaire et humanitaire qui ne cessait de se dégrader sous la présidence du régime du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) et ses alliés incarnés par le Président Roch Mark Christian Kabore.

La rectification qui vient d’avoir lieu s’inscrit dans le cadre général de ce mouvement de sauvegarde et de restauration, les valeurs et les objectifs restant inchangés.

Le capitaine Ibrahim Traore et ses camarades ont décidé de recentrer les priorités sur les attentes de la population burkinabè, en cherchant à mobiliser sans détour le moyens les plus efficaces pour obtenir les résultats tant attendus.

Pour cette raison, le peuple n’a pas démenti son adhésion et attend que les idéaux du MPSR se réalisent concrètement dans sa vie quotidienne et sur toute l’étendue du territoire national, sans exception.

2. Nous vivons un moment historique, et il faut l’assumer sans chercher à le dissimuler ou à faire semblant de pouvoir sortir de cette situation désastreuse par des moyens ordinaires.

C’est le rôle qui incombe désormais au capitaine Ibrahim Traore et à ses camarades d’assumer pleinement cet état d’exception, d’en comprendre la logique et de fixer des objectifs lisibles pour l’ensemble des burkinabè.

Il est inutile de bricoler l’apparence d’un État de droit, là où tout est exceptionnel, et de s’attacher à cette apparence comme à un fétiche. La seule boussole qui compte aujourd’hui, c’est celle de l’efficacité relativement à des objectifs précis et simplement exprimés.

C’est un constat amer, mais tous les peuples passent par des étapes qui ressemblent à une régression avant de paraître une résurgence – on ne refait pas les fondations d’une maison sans passer par la cave...

3. Dans la situation actuelle, il est vrai que tout semble urgent, mais pour autant, toute urgence n’est pas prioritaire. Le capitaine Ibrahim Traore et ses camarades doivent donc s’engager sur quelques priorités et tenir bon tant qu’ils n’auront pas obtenu des résultats tangibles. De notre point de vue, voici les priorités des urgences actuelles :

a) rétablir l’intégrité territoriale et la sécurité permettant à tout burkinabè de vivre en paix là où il le souhaite dans notre pays. Ce qui suppose la mise en œuvre complète de la stratégie de sécurité nationale et humaine dont le pays s’est dotée ;

b) assurer le fonctionnement de l’État dans toutes ses missions régaliennes, ainsi que la continuité de la politique publique, à adapter à la mesure des circonstances jusqu’à la fin de la Transition ;

c) assainir la vie publique et privée, notamment dans le monde des affaires, en prenant des mesures exceptionnelles contre la fraude et la corruption, ce qui emporte de juger sans délai tous les dossiers de crimes économiques pendants dans les juridictions ;

d) poser les conditions matérielles de la refondation politique de notre pays et de notre contrat social, de sorte que les acteurs de la vie politique, la société civile, les citoyens, s’approprient cet objectif et proposent des solutions durables et pérennes. Cet objectif passe par le lancement d’un grand débat de fond suivi par la mise en place d’une assemblée constituante dont les résultats seront approuvés uniquement par un référendum à l’issu duquel le peuple burkinabè renouera avec la normalité constitutionnelle ;

e) poursuivre le chantier de la réconciliation nationale sur des bases moins polémiques, moins impartiales et plus inclusives, s’agissant notamment des composantes coutumières et religieuses. La réconciliation n’a pas vocation à régler des comptes personnels, ou de factions, mais de nourrir en profondeur la cohésion sociale.

4. Pour atteindre ces objectifs, il faut absolument que le capitaine Ibrahim Traore assume un exercice exceptionnel du pouvoir sur la base d’une organisation de ce pouvoir voué uniquement à l’efficacité.

Selon nous, voici les organes à mettre en place pour la gestion de la transition :

a) La fonction de Chef de l’État, et corrélativement de Chef suprême des armées, de garant de l’indépendance de l’autorité judiciaire et de protecteur des droits humains, est assurée par le Président de la Transition, en l’espèce le capitaine Ibrahim Traore et ce, jusqu’à la fin de la Transition. Les organes dirigeants du MPSR procèdent à la désignation du Président de la Transition. En tant que mouvement fondateur de la Transition, le MPSR doit jouer le rôle de vivier politique et social, ce qui suppose qu’il atteigne un niveau d’organisation et de fonctionnement lui permettant de jouer ce rôle sur le devant de la scène nationale.

b) Le Président de la Transition est assisté par un Conseil consultatif dont les membres sont à la fois nommés par lui-même sur la recommandation de diverses autorités et pour une fraction non majoritaire, tirés au sort sur la base d’une liste d’aptitude.

c) Pour la conduite des politiques publiques de développement, le Président de la Transition est assisté d’un Premier ministre qui constitue un gouvernement responsable devant le Président de la Transition et dont chaque membre est doté d’un mandat impératif pour appliquer au mieux de ses compétences techniques la politique nationale, en dehors de tout esprit partisan. Le Président de la Transition préside le Conseil des ministres.

d) Durant toute la période de la Transition, le Président de la Transition et le gouvernement procèdent par voie d’ordonnances, ce qui rend inutile l’existence d’une assemblée législative.
En revanche, à l’issue du grand débat national sur la refondation politique encadrée par le Premier ministre, une constituante sera obligatoirement convoquée.

e) Pour organiser et encadrer le grand débat national, un comité ad hoc sera mis en place sous l’autorité du Premier ministre. Ce grand débat national est l’affaire de toutes les forces vives de la Nation, qui doivent se l’approprier dans un esprit constructif, de sorte à préparer sur le fond les travaux de l’assemblée constituante.

f) Une assemblée constituante sera convoquée pour élaborer le projet de constitution, les nouvelles règles de désignation des représentants du peuple, et la refondation de la structure de l’État et des collectivités. Jusqu’à un stade avancé des projets, l’assemblée constituante recevra les propositions et les remarques des acteurs du grand débat national.

Le projet de constitution sera obligatoirement soumis à référendum.
Dans cette perspective, il est évident que le maintien en vigueur de la constitution actuelle représente pratiquement un obstacle, en raison des conflits et des polémiques juridiques qui se développeront quant aux nouvelles modalités de dévolution du pouvoir. Il sied donc de réécrire une charte plus complète, qui reprenne les grands principes énoncés dans la Constitution, d’une part ; et les objectifs spécifiques de la Transition, les moyens de fonctionnement de l’État et du gouvernement, d’autre part.

Dr Evariste Faustin Konsimbo

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Vos commentaires

  • Le 13 octobre 2022 à 13:22, par Ça y est ! En réponse à : Burkina Faso : A situation d’exception, régime d’exception

    De grâce, laissez le jeune capitaine Traoré sans pression. Il a tout le temps pour devenir un jour PF s’il le veut comme ce fut le cas de ATT au Mali. Trop de pression sur lui avec son âge, ce n’est pas bon ; il risque de tomber malade. On se demande si depuis le 30 septembre, il arrive à bien dormir alors qu’il a bien fait de nous debarasser de ce militairo-politico-businessman, Damiba qui avait pris un virage de 180° par rapport au combat contre l’insécurité.
    Pour le moment, nous aimons notre jeune capitaine et nous devrons le protéger. C’est pour cela que nous devrions confier la présidence du Faso à un vieux de plus de 70 ans comme Laurent Bado qui, depuis belle leurette n’attend que sa mort, selon lui-même. Il n’a rien à perdre sauf que de nous aider à faire avancer le Faso. Pendant ce temps le jeune capitaine pourrait se consacrer pleinement avec ses frères d’armes à la lutte contre ces fils de putes de terroristes qui nous endeuillent quotidiennement. Mon capitaine, si tu nous lis, n’écoute pas les griots pour accepter le poste de PF en ce moment.

  • Le 13 octobre 2022 à 13:56, par Wendmi En réponse à : Burkina Faso : A situation d’exception, régime d’exception

    Que devient l’appel de Manega ? Il faut avoir peur de nos "intellectuels".

    • Le 13 octobre 2022 à 15:12, par AHMED En réponse à : Burkina Faso : A situation d’exception, régime d’exception

      Mon frère WENDEMI. Les LOOKMAN finiront par comprendre qu’après Dieu ça ne peut jamais être Blaise ou Gilbert. La porte que Dieu ferme personne ne peut l’ouvrir. Gilbert a essayé et le voilà en prison. DAMIBA a voulu et il a fuit. Blaise ne moura pas sans voir le réenterrement de SANKARA avec les honneurs.

    • Le 13 octobre 2022 à 15:23, par Teeltaaba En réponse à : Burkina Faso : A situation d’exception, régime d’exception

      J’ai trop peur de voir apparaître de nouveaux ces têtes qui empoissonnent notre république.
      C’est eux qui se disent tout connaître et c’est eux qui ont soutenu DAMIBA avec son binôme qui avaient été appelé à la soupe parmi les 43 membres du Conseil d’Orientation et du Suivi de la Transition (COST). Lui au moins a été récompensé et à son tour ce dernier essaie de se repositionner avec les nouvelles autorités.
      Messieurs les théoriciens faites pardon et repartez à zéro animer votre émission télé de dimanche car vous avez échoué. Mais pas sur tous les plans car vos critiques ont au moins contribué à discréditer le pouvoir MPP et à sa chute.
      Faites pardon et laissez le jeune gouverner. Quand on joue on gagne ou on perd. Pas de match nul ici

  • Le 13 octobre 2022 à 14:44, par Swartskoff En réponse à : Burkina Faso : A situation d’exception, régime d’exception

    Hum ! "Les crieurs publiques" sont de retour. Les cdpphiles de manèga, bravo pour les analyses dans presse hebdo, la réconciliation par Koissy Terrassons blaise compaoré. Attention ! Pas de confusion de genre, mpsr2 est fondamentalement différent de mpsr.bachelor.politicien.affairiste..
    "La Patrie ou la mort nous Vaincrons " #### "Pour la Patrie nous vaincrons "

  • Le 13 octobre 2022 à 15:17, par Bebeto En réponse à : Burkina Faso : A situation d’exception, régime d’exception

    Ce Konsimbo Evariste fait partie de ces personnes avec wLookman Sawafoho qui ont pondu leur appel de Lenega au contenu lugubre . Konsimba Evariste fait partie de ces personnes qui prônent la réconciliation sans justice, une théorie extrêmement dangereuse. Ce sont de tels individus qui ont incité ’aventurier Damiba à recevoir à Kosyam le condamne Blaise Compaoré. Konsimbo Evariste avait bel et bien dit que c’était une belle initiative et que Damiba devrait continuer sur cette voie. Autrement dit, pour Konsimbo Evariste, on peut tordre le cou du droit, humilier l’institution judiciaire dans le sel but de faire échapper le dictateur Blaise Compaoré de la peine de prison.
    Mr Konsimbo Evariste quand il n’ y’a pas de cohérence dans un projet, il ne peut prosperer.
    Toutes ces personnes qui ont encouragé et motivé Damiba dans cette aventure, dont vous Me. Konsimbo, vous êtes tous cloués au sol. Les vrais démocrates et légalistes de ce pays vous surveillent comme l’huile sur le feu, parce que qui ment et trompe une fois le peuple, le fera encore
    Damiba a perdu toute crédibilité au Burkina et par ricochet tous ses soutiens declarés, dont vous Mr Konsimbo. Bon courage pour votre résurrection politique. Faites attention pour ne pas emprunter le chemin de volte face de Herman qui s’est lui-même grillé à petit feu.

  • Le 13 octobre 2022 à 15:48, par lewang En réponse à : Burkina Faso : A situation d’exception, régime d’exception

    Une vraie calamité ce type la. Je me rappelle quand il traitait sur BF1 certains de ses collègues de "mercenaires’’ ou memes ’’terroristes’’ tout simplement parce qu’ils avaient des idées divergentes. Il encourageait meme Sandaogo d’utiliser ses pouvoirs discrétionnaires "par fait de prince’’ pour absoudre Blaise et compagnie ! c’est dégueulasse ces genres de comportements !

  • Le 13 octobre 2022 à 16:15, par SANOGO En réponse à : Burkina Faso : A situation d’exception, régime d’exception

    Je ne comprends pas certains burkinabè ; le capitaine Traoré vous avais signifié lors de ses premières allocutions qu’il ne voulais pas être président de la transition et que ce sont des bisbilles au sein du MPSR qui l’ont (lui et ses hommes) amenés à faire le coup d’état afin d’écarter le LCL Damiba. Et c’est pour cela d’ailleurs qu’il fait organiser des assises, sinon à quoi bon ? Je ne vois pas comment on peut contraindre le capitaine à être PF lors de la transition. Dans ce cas il sera plutôt otage que président. Il s’agit d’une présidence de juste 2 ans ; mais pourquoi tout ce remue-ménage ???

  • Le 13 octobre 2022 à 16:48, par citoyen ordinaire En réponse à : Burkina Faso : A situation d’exception, régime d’exception

    Mr Konseinbo, veuillez bien observer votre photo sur cet article et demandez à ceux qui vous connaissent d’en faire une simple lecture : ce regard traduit l’ambiguïté, la mesquinerie et le mensonge contre sa propre conscience. Oui, vous mentez contre votre propre conscience et vous savez bien ce que vous avez planifié pour l’avenir de ce pays. Malheureusement pour vous, la nature elle-même est contre votre projet funeste et c’est pourquoi, vous vous êtes cloué le bec vous mêmes, condamnés à raser les murs parce qu’il vous sera difficile de déconstruire ce tissu de mensonges que vous tissé pendant ces longues décennies. Mr Konseibo, apprenez ceci : tous les BURKINABE n’ont pas vu leur premier soleil le jour de votre naissance et ne verront leur dernier soleil, le jour de votre mort ! L’Histoire des peuples et des hommes finit toujours par sortir gagnante !

  • Le 13 octobre 2022 à 16:52, par Poko SAVADOGO En réponse à : Burkina Faso : A situation d’exception, régime d’exception

    Après Dr KONSIMBO nous attendons les propositions de son binôme, l’autre homme de Manéga, Lookman SAWADOGO, cet autre expert de BF1.
    Si la honte tuait ce "docteur" serait depuis le 30 septembre 2022 à mille pieds sous terre. Après avoir conduit DAMIBA à Lomé, il revient avec des analyses approximatives. De grâce laissez le capitaine gérer sa "chose".

  • Le 13 octobre 2022 à 18:29, par Deafnot En réponse à : Burkina Faso : A situation d’exception, régime d’exception

    Je ne sais quoi dire de ce monsieur. Il a toujours cherché à discréditer Thomas Sankara mais il est trop petit pour ca car c’est graver dans le marbre. Sur BF1, ils trouvaient toujours que la gouvernance de Damiba était bien et l’encourageait. Ils ont eu le kilo de dire que la sécurité s’améliorait pendant qu’on perdait des territoires et des hommes. Vraiment, il est temps de s’éclipser avec ses idées bidons.

  • Le 13 octobre 2022 à 18:35, par @@GOG En réponse à : Burkina Faso : A situation d’exception, régime d’exception

    Je regrette.Vous et votre bande ,n’êtes pas indiqués pour donner des conseils ou orientations au nouveau maître.
    Avec vos conseils spécieux vous avez induit Damiba en erreur.Vous voulez ensencer ou corrompre l’autre,mais ça ne marchera pas.Personne ne vous le permettra.Vous avez encore le courage de vous faire voir ?
    Tout le monde parle de lutter contre le terrorisme,vous, vous nous pompez l’air avec votre histoire de réconciliation-impunité.
    Nous sommes en guerre,et il n’est pas normal qu’on nous distrasse .Honte à vous et votre bande qui avez rendu sourd Damiba au vrais conseils et qui l’avez induit en erreur.
    Vive Traoré.

  • Le 13 octobre 2022 à 20:40, par Sidpawalemde Sebgo En réponse à : Burkina Faso : A situation d’exception, régime d’exception

    Hum...

    « poursuivre le chantier de la réconciliation nationale sur des bases moins polémiques, moins impartiales et plus inclusives »

    Moins impartiales = plus partiales.

    Il y a des lapsus "involontaires" qui traduisent en fait la pensée profonde de l’auteur...

    Voilà peut être pourquoi le capitaine devrait s’en tenir à sa première idée et laisser "les civils choisir leur président".

    Au moins, il ne devra pas subir tous ces "conseillers" spécialistes des demandes d’audiences et ’guides" autoproclamés mais surtout experts en "pousser dans le gouffre" !

  • Le 14 octobre 2022 à 10:33, par kwiliga En réponse à : Burkina Faso : A situation d’exception, régime d’exception

    Bonjour Sidpawalemde Sebgo,
    Ha, vous m’avez manqué dèh !
    Mais ou étiez-vous donc passé, en cette période troublée où les inepties pullulent sur ce forum.
    Votre avis instruit, lucide et impartial, manque cruellement au débat.
    Je me permet néanmoins de vous faire remarquer que "des lapsus "involontaires"..." c’est quelque peu redondant.
    Qu’également, étant un grand partisan de la démocratie (cf citation de Churchill) et sans tenir compte de l’auteur de l’article, je trouve cet écrit pas si mauvais, car, en la période, je ne souhaite rien d’autre qu’un bon dictateur, un tyran éclairé, qui remette les choses à plat, avant de tenter de leur redonner du sens.

  • Le 14 octobre 2022 à 11:49, par Pimus En réponse à : Burkina Faso : A situation d’exception, régime d’exception

    Tout à fait d’accord avec votre analyse. Son subconscient a trahi sa parole et révélé le vrai visage de l’homme....

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