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Burkina : « Une seule partie de la population ne peut pas faire la paix, il faut que tous les Burkinabè s’impliquent », encourage le Cheikh Moaze Ouédraogo

Publié le dimanche 29 mai 2022 à 21h45min

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Burkina : « Une seule partie de la population ne peut pas faire la paix, il faut que tous les Burkinabè s’impliquent », encourage le Cheikh Moaze Ouédraogo

« La religion comme solution à l’extrémisme violent ». C’est sous ce thème que la Communauté spirituelle musulmane des Soufis du Burkina Faso (CSMS-BF) a, avec à sa tête le guide Cheikh Soufi Moaze Ouédraogo, célébré, dans la nuit du vendredi 27 au samedi 28 mai 2022 à la Place de la nation de Ouagadougou, l’anniversaire de la naissance du prophète Mohamed, Mouloud 2022.

C’est dans une ferveur de fidèles musulmans dans ce vaste et emblématique lieu, la Place de la nation, que le guide Cheikh Soufi Moaze Ouédraogo a fait son entrée à 22h45. Après un tour de salamalecs aux fidèles, le leader religieux va rappeler le sens de cette célébration et situer le contexte.

La commémoration de l’anniversaire du prophète de la Miséricorde, Mohamed (Paix et Salut sur Lui), est un moment d’invocations, de prières… et pour réfléchir et méditer sur les comportements que chacun doit cultiver pour une société de paix. Il s’agit donc de rappeler aux fidèles, leurs devoirs vis-à-vis de leur créateur et de la société dans laquelle ils vivent.

« La religion enseigne la tolérance religieuse et l’acceptation du prochain, les bons comportements. Je pense que si on utilise la religion, si on approche les guides religieux (pasteurs, imams, cheikhs, prêtres) pour qu’eux aussi donnent leur contribution pour la quête de la paix, on aura atteint une grande partie de ce que nous voulons, à savoir la paix », indique l’ambassadeur de la paix, Cheikh Soufi Moaze Ouédraogo.

Vue partielle du praësidium, avec le guide (2ème à partir de la gauche).

« Pourquoi je le dis ? Parce que tous ceux que vous voyez dans le monde entier, sont des disciples de quelqu’un : si c’est un protestant, c’est un disciple des pasteurs ; si c’est un catholique, il est un disciple des prêtres et si c’est un musulman, il est un disciple des cheikhs, des imams. Ces personnes (fidèles, ndlr) accordent beaucoup plus d’importance aux paroles de leurs guides spirituels qu’à celles de qui que ce soit. Donc, quand ces guides s’adressent aux disciples, le message passe. Quand un pasteur s’adresse à un protestant, c’est comme si c’est Jésus qui lui a parlé. Si un prêtre s’adresse à un catholique, c’est comme si c’est Jésus qui lui a parlé. Si un cheikh s’adresse à un musulman, c’est comme si c’est Mohamed qui lui a parlé. Ils respectent leurs paroles. Donc, si ces guides-là se retournent vers eux et les appellent à la tolérance, au pardon, à l’acceptation de l’autre, je suis sûr que nous allons recouvrer la paix et Dieu va nous aider », étaie le guide religieux.

Il encourage les Burkinabè à l’unité face au défi auquel fait face le pays. « Si nous laissons tout entre les mains des Forces de défense et de sécurité, qui se battent matin, midi et soir pour nous défendre, c’est compliqué. Une seule partie de la population ne peut pas faire la paix, il faut que tous les Burkinabè s’impliquent. Il faut que les guides religieux, qui connaissent la parole de Dieu, s’impliquent par la prière et l’appel à la paix et à la tolérance », galvanise Cheikh Soufi Moaze Ouédraogo, connu pour ses tournées de sensibilisation à la tolérance religieuse sur l’ensemble du territoire national et à l’étranger.

« Dieu a dit de ne jamais exiger à nos époux, ce qui est au-dessus de leur pouvoir »

Avant le démarrage à proprement dit de la célébration, les participants ont été tenus en haleine par les prêches de plusieurs cadres religieux. Parmi eux, celui d’hadja Roukia Sawadogo a particulièrement capté l’attention. Sa communication a porté sur la vie de couple et de famille. Elle s’est adressée à la jeune fille et à la femme sur les comportements à adopter dans la cellule familiale et dans la société.

Elle a donc mis l’accent sur les devoirs de la femme vis-à-vis de son époux et vice-versa, ainsi que l’éducation à donner aux enfants. « Aujourd’hui, ce qui gâte nos foyers, ce sont ces gros portables, ces grosses motos (référence à ces motos de luxe prisées par la gent féminine, ndlr). Dieu a dit de ne jamais exiger à nos époux, ce qui est au-dessus de leur pouvoir (moyens, ndlr). Des femmes manquent à leurs devoirs, tout simplement parce que leur époux n’a pas pu leur offrir une grosse moto, un gros téléphone ou tel ou tel autre matériel. C’est déplorable. Ce comportement ne fait pas un foyer et ne fonde pas non plus une famille », dénonce hadja Roukia Sawadogo.

Elle invite donc les femmes à ne pas se laisser entraîner par la vie matérielle et les encourage à être des épouses et des mères exemplaires. « Il faut bien éduquer nos enfants. Eviter de leur inculquer l’esprit d’individualisme. (…). Les jeunes filles, préparez-les à être des femmes modèles, une fois dans leur foyer. La bonne femme se prépare déjà dans sa famille avant le foyer », s’est-elle appesantie. Pour hadja Roukia Sawadogo, « quand les familles se portent bien, la société se portera bien. Si la société se porte bien, c’est toute l’humanité qui va se porter bien ».

Entrée du guide spirituel à la Place de la nation.

Cette nuit était placée sous les bénédictions de Sa Majesté le Mogho Naaba Baongho ; le patronage d’El hadj Moussa Koanda, président de la Fédération des associations islamiques du Burkina ; le co-parrainage de Hamidou Ouédraogo dit « Hamid Carreaux », président de la délégation consulaire du Centre ; et d’El hadj Hamado Sawadogo, ambassadeur de la FAIDA ; ainsi que le marrainage d’hadja Samira Démé, opératrice économique.

Elle a été essentiellement dressée autour de la lecture du Coran, de prêches, des interventions des personnes ressources ci-dessus citées, du représentant des autorités étatiques, des représentants des leaders coutumiers et religieux ainsi que des associations islamiques.

Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net

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