Cette campagne est placée sous le thème : « Intégration de systèmes de production agricole, pastorale et halieutique pour une sécurité alimentaire et nutritionnelle durable au Burkina Faso ». Selon le ministre en charge de l’Agriculture, Innocent Kiba, ce thème est une invite à trouver les voies et moyens pour améliorer le niveau des productions agropastorales et halieutiques en dépit du contexte sécuritaire, des chocs climatiques et des difficultés d’approvisionnement en intrants.

Parlant du contexte sécuritaire, le patron de l’agriculture burkinabè a rappelé le déficit brut de 539 364 tonnes de céréales, soit 12% des besoins, pour le compte de la campagne 2021-2022. Pour faire face à ce défi, Innocent Kiba a brandi l’importance de poursuivre les actions visant à la mécanisation des opérations culturales, l’intensification de la production et le renforcement de la résilience de l’agriculture et de l’élevage.

Le ministre Innocent Kiba remettant symboliquement un équipement et des produits à une productrice.

Comme à l’accoutumée, les prévisions du ministère par rapport aux résultats attendus à la fin de la campagne agricole ont été déclinées. Pour 2022-2023, le ministère de l’Agriculture attend 5 398 tonnes de céréales, 1 798 000 tonnes de cultures de rente et 897 000 tonnes d’autres cultures vivrières.

Livrer les engrais à temps

Face aux producteurs, Innocent Kiba a annoncé la subvention du gouvernement pour permettre de tenir par rapport à la raréfaction des ressources financières. Pour la campagne agricole humide 2022-2023, ce sont 27 000 tonnes d’engrais minéraux, 4 000 tonnes de « Burkina phosphate », 3 630 tonnes de semences de variétés améliorées, 1 138 équipements motorisés, 1 684 équipements à traction animale et 17 000 litres de produits phytosanitaires pour la protection des cultures qui seront subventionnés dans les treize régions du Burkina Faso.

Selon Moussa Koné, le PRAPS 2-BF aidera le Burkina à migrer vers un pastoralisme meilleur.

« Pour cette année, nous voulons que les choses se passent autrement. Nous voulons les engrais à temps et non après la campagne », a répondu Moussa Koné, le président de la Chambre nationale d’agriculture, porte-parole des bénéficiaires. Il a fait savoir que le secteur agricole connaîtra des meilleurs résultats si les contraintes sont levées.

Comme proposition, le représentant des faîtières de l’agriculture a mentionné la création d’un « cadre de concertation des acteurs des filières agro-sylvo-pastorale et faunique » pour renforcer la synergie d’actions. C’est une sollicitation de l’ensemble des producteurs, a-t-il indiqué.

Pour Souleymane Pindé, la santé animale et l’inclusion sociale sont entre autres les deux avantages du PRAPS 2-BF.

Vers une réelle transformation du pastoralisme

Au cours de cette activité, le ministre Innocent Kiba a officiellement lancé le Projet régional d’appui au pastoralisme au Sahel phase 2-Burkina Faso (PRAPS 2-BF). Après la première phase (2016-2021), les partenaires ont accepté de poursuivre la phase 2.

Ce projet s’engage pour une meilleure santé animale, un accès apaisé aux ressources animales, un meilleur accès aux infrastructures hydrauliques et marchandes et une meilleure inclusion sociale, a signifié Souleymane Pindé, chargé du PRASP 2-BF.

Une vue d’un stand d’élevage au cours de l’activité

Le projet, qui va intervenir dans onze régions du Burkina Faso durant six ans (2022-2027), va toucher au moins un million de bénéficiaires. « Nous attendons une réelle transformation du pastoralisme », a formulé le ministre Innocent Kiba.

Quant au gouverneur de la région du Centre-Est, Colonel Boukari Zoungrana, il a déclaré que le PRASP 2-BF vient combler un besoin pressant. Dans son mot de bienvenu, il a exprimé sa gratitude pour le choix de la campagne agricole humide 2022-2023 porté dans sa région.

La cérémonie de lancement s’est poursuivie avec la remise symbolique de produits, équipements et matériels agricoles suivie d’une visite des stands. Plusieurs partenaires du ministère de l’Agriculture, des Ressources animales et halieutiques ont pris part à cette activité.

Cryspin Laoundiki
Lefaso.net