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Consommation de légumes au Burkina Faso : Ce danger lié aux pesticides du coton

Publié le mercredi 2 février 2022 à 18h23min

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Consommation de légumes au Burkina Faso : Ce danger lié aux pesticides du coton

Des pesticides destinés à la culture du coton se retrouvent dans la production de produits maraîchers (fruits et légumes). Pis, il y a la non-maîtrise du dosage par les producteurs, dont l’objectif est de venir à bout des insectes ravageurs. Conséquence, un désastre sur la santé des consommateurs.

Septembre 2019, 18 personnes dont 13 d’une même famille, trouvent la mort par suite de consommation de mets locaux à base de feuilles de haricot et de graines de petit mil, dans le Centre-ouest et le Centre-est du Burkina. L’information est rapportée par BBC news Afrique et les quotidiens nationaux. Que s’est-il passé ? Après enquête, un taux anormalement élevé de pesticides est retrouvé dans les aliments consommés. Il s’agit donc d’une intoxication aux pesticides, annonce la ministre de la santé de l’époque, Claudine Lougué.

Un champ de tomate à lèguêma

Ce drame cacherait un phénomène dans le domaine du maraîchage, où certains producteurs utiliseraient des produits toxiques, non homologués, dans la production des légumes.

À Lèguêma, localité située à une quinzaine de km de Bobo-Dioulasso, Amidou Sanou nous reçoit dans son jardin potager. Des plants de tomates, de choux, de poivrons s’étendent à perte de vue. Un environnement paisible, bercé par le chant des oiseaux, chouchouté par le bruit du vent, de l’air apparemment pur, mais pas vraiment.

À peine une dizaine de minute dans ce qui devrait être un joyau de la nature, que nos yeux se mirent à larmoyer, notre peau à démanger. Cela est dû aux pesticides qu’utilise le maître des lieux. Et c’est un producteur conscient du danger qui nous livre son témoignage : « J’ai eu des problèmes de santé dus à l’utilisation des pesticides. J’utilisais ces produits dans mon champ de haricot qui était infesté de vers. Une nuit, j’ai ressenti des douleurs qui ont occasionné des vomissements. Habituellement je ne vomi pas, mais cette nuit-là j’ai beaucoup vomi ».

Une chenille ravageuse

Abdoulaye Sanon, dont le champ de tomate est situé juste à côté de celui d’Amidou Sanou renchérit : « Il y a de nombreuses personnes qui utilisent les pesticides et ça les rend malades. Sur le champ, on ne se rend pas compte que c’est à cause de ça, c’est après quand on se rend dans un centre de santé qu’on nous dit que ce sont les pesticides qui nous ont rendu malade. La preuve, nous avons perdu un de nos petits frères l’année dernière à peu près à cette période. À force d’utiliser des pesticides, parce qu’il avait un grand champ, il a fini par mourir parce qu’il est tombé gravement malade et on n’a pas pu le soigner ».

En 2016, une étude conduite par la Direction régionale de l’Ouest de l’Institut de recherche en sciences de la santé (IRSS) a révélé qu’il y a eu 341 cas d’intoxication alimentaire dans les Cascades, les Hauts-Bassins, la Boucle du Mouhoun (ndlr : ce sont des régions du Burkina Faso) dus à l’utilisation des pesticides.

Abdoulaye SANON, maraîcherculteur

Où ça pêche ?

Dans le champ d’Amidou Sanou, des boîtes vides de pesticides jonchaient çà et là. A la question de savoir quels sont les pesticides qu’il utilise pour ses cultures, c’est sans hésitation que ses voisins maraîcherculteurs et lui nous font découvrir la panoplie de produits utilisés : « Il y a différents types de pesticides qu’on utilise pour nos légumes ainsi que pour les autres productions. Nous utilisons les pesticides destinés au coton pour nos légumes ». L’affirmation fait froid dans le dos, des pesticides dont la composition chimique est formulée pour les cultures cotonnières qui se retrouvent sur des légumes. Et notre interlocuteur d’ajouter : « Ça nous rend malades mais au moins ça tue les insectes ».

Où les trouvent-ils ? « Nous achetons les pesticides dans les boutiques. Pour l’utilisation, c’est le bouchon de l’emballage que nous utilisons pour mesurer la quantité que nous souhaitons. Cette quantité dépend du degré d’invasion des insectes », explique le maraîcherculteur.

À Lèguêma et dans la ville de Bobo-Dioulasso, les pesticides se vendent comme de petits pains. Des étals à perte de vue dans les places de marchés, où les achats se font sans contrôle, sans recommandations, au bon vouloir du client, et le dosage selon l’inspiration de l’utilisateur.

Un pesticide destiné au coton utilisé sur les légumes

« Au nombre des pesticides que nous utilisons souvent, il y a Emapyr, Emacot, Bomec que nous utilisons pour la tomate. En général tout ce qui peut tuer les insectes nous prenons, et chaque pesticide a son utilité. Nous faisons souvent des mélanges pour plus d’efficacité. Il y a aussi Tian que nous n’utilisons plus parce qu’il n’arrive plus à tuer les insectes. Il y a également le pesticide Rocky qui m’a souvent rendu malade », explique fièrement Amidou Sanou.
Le Dr Adèle Ouédraogo, agro-pédologue et chercheure à l’IRSAT (Institut de recherche en sciences appliquées et technologies), a mené ses travaux de recherches sur l’utilisation des pesticides dans la maraîcheculture dans la zone de Bobo-Dioulasso.

Les résultats auxquels ses investigations ont abouti corroborent nos constats sur le terrain : « Il existe une diversité de produits que les producteurs utilisent et nous avons pu recenser entre 29 et 43 préparations commerciales selon qu’on soit en milieu urbain, semi urbain ou rural. Et des principales que nous avons énumérées, il y a le lamda cyhalothrin qui est un pesticide non homologué, mais qui est utilisé par 75% des producteurs. Nous avons également rencontré des pesticides de cotonniers tels que Émacot, le Capt 96, qui sont des pesticides recommandés pour la culture du coton mais qui se retrouvent sur les sites maraîchers ».

Dr Adèle OUEDRAOGO , agro pédologue et chercheure à l’IRSAT

Des pesticides non homologués et destinés à la production du coton

L’utilisation des pesticides non homologués, de façon anarchique ou inadaptée, expose d’abord le producteur lui-même, explique Bazoma Bayili, toxicologue et ingénieur de recherche à l’IRSS-DRO : « Il y a plusieurs types d’intoxication liées à l’utilisation des pesticides. Il y a d’une part l’intoxication aiguë qui survient pendant que l’agriculteur utilise le produit ou quelques heures après utilisation. Aussi y a-t-il l’intoxication chronique qui n’apparaît pas immédiatement et est liée à une exposition prolongée aux pesticides ».

« On a diagnostiqué des problèmes de cancer, des problèmes de reproduction, des problèmes liés à la perturbation endocrinienne, qui jouent véritablement sur la santé humaine non seulement au niveau des producteurs, mais aussi au niveau des consommateurs », ajoute-t-il.

Le toxicologue nous fait également observer le lien étroit qui existe entre les pesticides et l’apparition de certaines pathologies qui étaient moins récurrentes les années antérieures : « Avant d’homologuer un produit, on effectue d’abord des tests avec les matières actives sur les animaux. Et une exposition prolongée de ces matières-là sur les animaux ont entraîné à long terme un certain nombre de pathologies. On a visité des laboratoires à Bordeaux où des études sont faites sur la survenue des cancers. Il y a des molécules qui ont été clairement mises en cause par rapport à la survenue d’un certain nombre de cancers. Au niveau de la reproduction, il y a la puberté précoce et l’infertilité, dues aux expositions aux pesticides. La consommation d’aliments au-delà des limites maximales des résidus qui devraient se trouver au niveau de ces résidus peuvent entraîner à long terme tous ces soucis de santé ».

Bazoma BAYILI, toxicologue et ingénieur de recherche à l’IRSS-DRO

Au marché de Laarlé, dans la ville de Ouagadougou, Mamounata Nacoulma, vendeuse de légumes, ne fait pas dans la langue de bois : « Les légumes sur lesquels le dosage des pesticides est élevé sont plus beaux et en forme mais pourrissent plus vite que les légumes sur lesquels les pesticides sont moins utilisés. Quand il y a moins de pesticides par exemple sur les tomates, ce sont des tomates qui durent, mais à vue d’œil ce n’est pas joli. Les clients préfèrent les tomates, les poivrons bien rouges ou verts, pourtant ce sont les légumes qui ont le plus de pesticides et ça pourrit vite. Souvent, il y a des traces blanchâtres sur nos légumes, ce sont des traces de l’eau du pesticide et quand les mouches s’y posent, certaines meurent sur place, alors imaginez un tel légume consommé par un être humain, surtout en crudités ». « C’est vraiment grave, mais que pouvons-nous faire ? », se lamente-t-elle.

Les acheteuses quant à elles sont très peu informées sur les dangers des pesticides. Certaines comme Marie Reine Somda, venue faire le marché ce jour, bébé au dos, n’est visiblement pas au courant d’une utilisation de composition chimique sur les légumes qu’elle compte acheter. Parcourant les étals, elle en cherche et en choisit les plus belles.

Un étal de pesticides au marché

Comment des pesticides destinés au coton se retrouvent-ils sur les légumes ?

La situation est préoccupante mais où situer les responsabilités ? Il faut d’abord se rendre à l’évidence, les insectes ravageurs sont un danger pour l’agriculture de façon générale et la maraîcheculture particulièrement. Mathieu Sawadogo, doctorant à l’université Nazi Boni de Bobo-Dioulasso à la clinique des plantes nous fait savoir par exemple que le Burkina Faso a été envahi en 2016 par un insecte ravageur venu des États-Unis appelé Tuta absoluta, très dangereux pour les cultures et pouvant causer jusqu’à 100% de perte dans certaines localités.

« Les insectes qui se collent à nos cultures sont très dangereux. Si on n’utilise pas les pesticides, ils détruisent les cultures. Nous n’avons pas le choix, sinon nos légumes ne pourront pas tenir. Le chou que vous voyez, nous l’avons traité trois fois déjà et ça ne suffit pas. Nous utilisons les pesticides du coton pour nos légumes pour pouvoir venir à bout des insectes », relate Amidou Sanou.

Et son voisin Ismaël Sanou de renchérir : « En tout cas les pesticides nous aident beaucoup. Nous achetons nos produits dans les boutiques et nous savons que les boutiquiers achètent à la SOFITEX ». Ce sont des producteurs de la culture maraîchère, visiblement mal informés et sans formations, qui mettent tout en œuvre pour sauver leurs produits. Les pesticides de la SOFITEX destinées au coton sont donc utilisés sur les légumes, très souvent en surdosage car ne maitrisant aucune posologie. Ce sont des producteurs qui ne savent pas où donner de la tête et se tournent vers des produits dangereux. Pourtant l’utilisation des pesticides est règlementée au Burkina Faso.

Une tomate attaquée par des ravageurs

Quid de la réglementation ?

Yamba Félix Soudré, ingénieur forestier membre de la Commission environnement et développement durable, à l’Assemblée nationale, nous informe qu’il s’agit de la loi numéro 026/2017 portant contrôle de la gestion des pesticides au Burkina Faso, qui a pour objectif de resserrer les conditions d’utilisation des pesticides au Burkina Faso, la protection de la population des animaux et de l’environnement. C’est une loi votée sur initiative du gouvernement. Le Burkina étant un pays agricole, il est de bon ton de mettre en place des mécanismes pour accompagner ce secteur, explique-t-il.

Dr Vianney Tarpaga, chercheur en amélioration végétale des légumes à l’INERA, apprécie les dispositions actuelles : « L’utilisation des pesticides est très bien règlementée, bien encadrée. Les textes nous en avons, vraiment bien élaborés qui ont même inspiré la législation régionale. Tout le problème, c’est comment ils sont appliqués et comment la surveillance est menée, c’est vraiment ça l’enjeu. Le phénomène a pris de l’ampleur assez récemment. C’est maintenant qu’on remarque que de plus en plus d’agriculteurs ont recours à des facilités comme l’utilisation des herbicides pour le nettoyage des champs et malheureusement ce sont des molécules qui sont très rémanentes, qui demeurent dans le sol et qui sont capables de contaminer les légumes ».

Les enquêtes menées par le Dr Adèle Ouédraogo, corroborent ces propos : « Lorsque nous discutons avec les producteurs, ils savent souvent qu’ils n’utilisent pas des produits destinés à la production maraîchère, car fabriqués pour la production cotonnière. Mais ils trouvent que les produits destinés à la production maraîchère ne sont pas efficaces. Et cela les emmène à utiliser les produits destinés à la production cotonnière. Il arrive même qu’ils utilisent plusieurs mélanges de produits différents », explique la chercheure.

Bazoma BAYILI, toxicologue et ingénieur de recherche à l’IRSS-DRO

Certains producteurs ont donc leur part de responsabilité. Tout en sachant le caractère nocif des pesticides du coton sur les légumes, happés par le gain, ils en abusent ; pourvu que de beaux produits se retrouvent sur la place du marché. « Il faut toujours sensibiliser, former ces producteurs, mais ne pas occulter le fait que logiquement ce qui est interdit, qui s’y expose doit logiquement subir la rigueur de la sanction parce qu’il y en a qui le savent mais ils le font par simple cupidité », fait remarquer le Dr Vianney Tarpaga.

« Ils se disent que demain c’est le marché de tel village, si mon chou y arrive je suis sûr de l’écouler, tout en sachant qu’il vient de le traiter. Il faut donc que la législation soit appliquée, qu’il y ait des contrôles inopinés, qu’on se donne les moyens de s’assurer que les productions mises à la disposition des consommateurs sont saines », poursuit-il.

Un maraîcherculteur pulvérisant son champ sans protection

À côté de ces types de producteurs il y en a qui ne sont pas au courant que les pesticides doivent être adaptés aux types de culture. « Il faut s’assurer que les producteurs savent ce qui est légal et ce qui est interdit, c’est-à-dire faire déjà la différence entre les produits homologués pour les cultures sur lesquelles ils doivent être utilisées, qu’ils soient au courant des doses d’utilisation, des périodes d’application, de combien de temps il faut attendre avant de récolter ces légumes. Mais tout ça se fait par la formation », insiste le Dr Vianney Tarpaga.

Et le Dr Adèle Ouédraogo d’ajouter que le consommateur a également sa part de responsabilité : « Il faut également sensibiliser les consommateurs, parce que tant qu’ils vont exiger des produits qui brillent sans traces d’attaques, cela va toujours amener les producteurs à augmenter les doses et à utiliser les pesticides inadaptés ».

Mireille Carrol TOUGMA

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Vos commentaires

  • Le 2 février 2022 à 19:54, par Bernard Luther King ou le Prophete Impie En réponse à : Consommation de légumes au Burkina Faso : Ce danger lié aux pesticides du coton

    En tant qu’obsersateur non-specialiste en matière de Sante Publique et de Securité, ce depuis plus de 20ans, je reste ferme et intraitable. Voici la liste des responsables de cette tragedie collective, à court et moyen et long terme :
    1) Ministère en charge ou ses sructures deconcentrées : agriculture
    2) Minsitère de la Santé en ses structures specialisées en matière de santé Publique
    3) les instituts de recherches : on ne reinvente pas la roue !

    Ce n’est point la faute des maraicherculteurs : la responsabilité est d’origine structurelle. On atttend toujours les degats pour pontifier sur les culpabilités des autres. Et qu’on ne me dise plus ici que les cosommateurs sont responsables, S’IL VOUS PLAIT. En passant, je ne savais pas que le Burkina avait des toxicologues quand j’assiste tous les jours à des scandales en la matière.
    A bas Dieu et vive l’Esprit d’universalité !

  • Le 2 février 2022 à 20:10, par Sofitex écho En réponse à : Consommation de légumes au Burkina Faso : Ce danger lié aux pesticides du coton

    Je crois qu’il y’a beaucoup d’amalgames dans cet article. L’utilisation anarchique des pesticides est une réalité au BF. Avec la porosité des frontières, tout type de pastiche entre dans le pays. Tous les pesticides achetés par Sofitex sont homologués par le Comité Sahélien des Pesticides (CSP). Après commande et à la livraison, tous les pesticides Sofitex sont contrôlés par la DGPV du ministère en charge de l’agriculture avant mise en place auprès des producteurs. Sofitex ne vend pas de produits à des boutiquiers, mais déposent les pesticides auprès des groupements de producteurs de coton. Certes, il y’a des brebis galeuses qui sont dans les rangs de nos braves producteurs et qui soutirent quelques boîtes de leurs champs pour les brader. Et c’est ça que Sofitex et l’UNPCB combattent. Des formations/sensibilisations sont réalisées chaque campagne par la Sofitex avec l’appui des firmes Agro pharmaceutique. Mais cela ne suffit toujours pas. Il faut poursuivre, surtout chez les maraîchers, avec le concours de tous, y compris les chercheurs

  • Le 2 février 2022 à 20:42, par zemosse En réponse à : Consommation de légumes au Burkina Faso : Ce danger lié aux pesticides du coton

    Un autre problème très grave , négligé par les autorités. Tous les légumes et fruits du Burkina sont traités aux pesticides. Ce qui veut dire : tous les consommateurs réguliers de ces fruits et légumes sont condamnés. On mourra toujours de ces maladies qui pourraient être évitées si les autorités réagissaient énergétiquement face à ces producteurs inconscients.

  • Le 2 février 2022 à 23:05, par Diongwale En réponse à : Consommation de légumes au Burkina Faso : Ce danger lié aux pesticides du coton

    .
    Le consommateur a ses responsabilités, mais comment peut-il savoir si les aliments qu’il achète ont été ou non contaminés par des pesticides ?
    Pourquoi aucun contrôle n’est-il effectué ?

    ET ENFIN, ON EST EN AFRIQUE OU ON A A DISPOSITION ET GRATUITEMENT UN EXCELLENT BIO PESTICIDE, PAR BROYAGE DES GRAINES DE NIMIER, MAIS LES MARAÎCHERS PRÉFÈRENT PAYER DU POISON, C’EST SCANDALEUX.

  • Le 3 février 2022 à 11:53, par Stalinsky En réponse à : Consommation de légumes au Burkina Faso : Ce danger lié aux pesticides du coton

    Merçi à Carolle pour cet article.
    La question sur l’efficacité des pesticides pour la lutte contre les nuisibles des cultures et de leurs effets sur la santé humaine et environnementale est une question posée depuis les années 1980 et que le Ministère de l’Agriculture sous Feu Seydou TRAORE a essayé de résoudre en créant des structures (Laboratoires de la protection des végétaux à Bobo-Dioulasso et à Kamboinsé, service des analyses et de l’application de la législation phytosanitaire à la DPVC par le Dr. KAMBOU Georges) et des textes de la législation phytosanitaire signés à l’époque par le Capitaine Thomas SANKARA à cet effet. mais cela ne suffisait pas car il fallait créer un laboratoire de contrôle toxicologique avec des chromatographes à phase liquide et gazeuse dotées de différents détecteurs de matières actives
    Ce qui fut fait grâce à l’implication de Michel SEDOGO DG du CNRST et Mr DABIRE l’ex premier Ministre qui était Ministre de la l’Enseignement et de la Recherche, de la FAO et du Maroc permettent la création du Laboratoire National de Santé Publique qui est outillé à cet effet. Le problème réside dans le coût des analyses qui est de 50 000 F CFA l’échantillon et 50 000 F CFA par matière active. Ce que ne peut payer un maraîcher avant de livrer son produit au marché.L’autre solution relève de la Recherche. Outre la formation des producteurs le Dr. KAMBOU Georges qui était à l’époque le chef de programmes cultures maraîchères, Fruitières et plantes à tubercules de l’INERA a fait construire dans le cadre du projet WAAPP/PPAAO un nouveau Laboratoire à Farakoba dont les sections Eco-toxicologie, Entomologie, Phytopathologie, nématologie, Sélection sont conviées aux tâches suivantes :
    Eco-toxicologie = mise au point de formulations à base de substances naturelles et de moyens de lutte non chimiques contre les adventices.
    Entomologie = mise au point d’insecticides à base de parasitoïdes, des ennemis naturels.
    Phytopathologie = Mise au point de fongicides à base d’antagonistes
    Nématologie = Mise au point de nématicides à base d’antagonistes par exemple des champignons contre des nématodes.
    La sélection = Mise au point en collaboration avec les autres sections grâce aussi à l’outil biotechnologique mettre au point des variétés résistantes ou tolérantes aux nuisibles. les axes de recherche ont été clairement définis ? A part le Dr. KAMBOU Georges qui a obtenu 2 brevets de l’OAPI sous forme de Modèles d’utilité pour ses sarcleuses buteuses contre les mauvaises herbes, les travaux dans les autres sections se poursuivent avec des difficultés de financements et de procédures comptables.
    Aussi l’accent devra être mis a cour terme
    - sur le contrôle aux postes phytosanitaires, analyse de la qualité physique et chimique des pesticides vendus, la formation des producteurs et la réduction des coûts d’analyses d’échantillons avant la vente des produits au marché comme cela se fait en Europe.
    - Que ceux qui ne sont pas des spécialistes en chimie de défense des cultures cessent de raconter des inepties. Qu’est ce qu’une agro-pédologue vient faire ici ? Le Lambda -cyhalothrine est homologué et est une composante du K-optimal contre la mouche blanche ?
    - Que des moyens financiers soient mis à la disposition des chercheurs travaillants suivant les axes définis et que les procédures comptables soient revues par le CNRST.

    • Le 3 février 2022 à 17:34, par Bernard Luther King ou Le Prophète Impie En réponse à : Consommation de légumes au Burkina Faso : Ce danger lié aux pesticides du coton

      Merci pour cette grande contribution d’avertie. Cependant, regarde, combien d’annees separe ces mesures et initiatives prises aux realité d’aujourdhui : pres de 40 ans (1980 - 2022). Le probleme même ici c’est pas seulement le detournement d’usages des pesticides mais sachons que HOMOLOGUE ou NON HOMOLOGUE, tous les pesticides restent dangereux. Ceux HOMOLOGUE sont ceux dont on maitrise les donnees epidemiologiques, les posologies. Ils restent tous dangereux à plus raison les pesticides non homologue. Cher age-naire Stalinsky, il me semble bien que le lamda cylahodrin est bel et bien utlisable contre les nuisibles même sur les produits maraichers. Il est même deconseille sur les mouches blanches, à moins de dernières decouvertes. Seulement, chaque type de condiment (laitue, choux, carottes, etc.)a ses doses, sa DAR (Duree après recolte), etc. Seulement ce produit n’est pas homologué par tous les pays. Il ya des pays dans la sous-region ou cela est bien homolgue. Le prob, c’est la maitrise des posologies. Aux autorités d’accompagner les maraicherculteurs.

  • Le 4 février 2022 à 12:35, par Jonassan En réponse à : Consommation de légumes au Burkina Faso : Ce danger lié aux pesticides du coton

    Et moi qui croyait que les fruits et légumes c’était plus bio, me voilà condamné. Ce monde moderne est dangereux pour l’homme. Suicide collectif, on est mort seulement. Un tel reportage devrait amener une réaction sévère de l’autorité en place.

  • Le 6 février 2022 à 08:21, par Kindo En réponse à : Consommation de légumes au Burkina Faso : Ce danger lié aux pesticides du coton

    Merci aux scientifiques qui ont réagi suite à l’article. Il y a eu des morts . L’article donne Froid au dos. Comment consommer ces légumes ? Quelles précautions faut il prendre ? Ces aspects auraient pu être abordés. Pour mettre fin à la pratique malsaine des maraîchers , il appartient à ceux qui savent d’alerter sans cesse les pouvoirs publics , tout en informant largement les consommateurs sur les dangers que représentent nos légumes et les précautions à observer. Si la loi a prévu des sanctions, elles doivent être appliquées.

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