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Afrique du Sud : Jacob Zuma face à son destin

Publié le mardi 13 juillet 2021 à 11h30min

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Afrique du Sud : Jacob Zuma face à son destin

Refusant de témoigner dans le cadre d’enquêtes pour corruption d’Etat, l’ex-président Jacob Zuma a finalement été condamné à 15 mois de prison ferme pour outrage à la justice le mercredi 29 juin 2021. La Cour constitutionnelle réexamine sa sentence depuis ce lundi 12 juillet, alors que l’arrestation de M. Zuma a provoqué des violences à l’intérieur du pays, entraînant le déploiement de l’armée pour rétablir l’ordre. Racket, pots-de-vin et blanchiment d’argent, sont entre autres les faits qui lui sont reprochés après de multiples tentatives et stratagèmes pour échapper aux mailles de la loi.

L’affaire Jacob Zuma a engendré des violences depuis le vendredi 9 juillet 2021 en pays zoulou (Est de l’Afrique du Sud) où il est désormais fait prisonnier. Ces manifestations qui se sont étendues à Johannesburg (la plus grande ville du pays) ont dégénéré en pillages et incendies.

Dans la matinée de ce mardi 13 juillet, le bilan des affrontements est passé à 32 morts, dont 26 dans le Kwazulu-Natal. En réponse, l’armée a été déployée dans ces deux régions pour rétablir l’ordre. Pendant ce temps, la Cour constitutionnelle, la plus haute juridiction d’Afrique du Sud, réétudie la peine qu’elle a infligée à l’ancien président pour outrage à la justice.

Agé de 79 ans, Jacob Zuma a été jugé coupable d’avoir multiplié les prétextes fallacieux pour ne pas comparaître devant la commission qui enquête sur la corruption d’État sous sa présidence, de 2009 à 2018. Il a en effet, durant des mois, joué au chat et à la souris avec la commission anticorruption qu’il avait lui-même mise en place en début 2018, juste avant sa chute, pour tenter de convaincre l’opinion publique qu’il n’avait rien à se reprocher.

La tension croissante liée à ses refus de témoigner a conduit à une impasse, alors qu’il a été mis en cause par une quarantaine de témoins devant cette commission consultative, dont les conclusions pourront toutefois être transmises au parquet.
L’ancien président y a témoigné une seule fois, en juillet 2019, claquant rapidement la porte en se disant offusqué d’être traité comme un « accusé » et non comme un témoin. Ont suivi plusieurs rendez-vous manqués, invoquant chaque fois un motif différent.

« Traité comme n’importe quel autre détenu »

Il a par ailleurs réclamé que son arrestation soit suspendue d’ici là, mais la décision doit être rendue le vendredi 16 juillet prochain par le tribunal de Pietermaritzburg (Est). Mettant en cause l’impartialité des juges, Jacob Zuma a invoqué pour la révision de sa condamnation un état de santé « instable », arguant qu’une incarcération le condamnerait à « une peine de mort » dans le contexte de la pandémie. Il avait aussi prévenu, devant ses soutiens le samedi 10 juillet 2021 qu’il fallait s’attendre à des violences si la police « osait » l’arrêter.

Aujourd’hui, l’ancien président Zuma qui fait face à son « incontournable » destin, est détenu depuis le jeudi 8 juillet 2021 à la prison moderne d’Estcourt, située en pays zoulou, près de la chaîne de montagnes des Drakensberg.

Comme tout prisonnier, l’ex-président peut prétendre à une libération conditionnelle après avoir purgé un quart de sa peine, soit près de quatre (04) mois. Il ne fait pas l’objet du « moindre favoritisme » en prison, où il est « traité comme n’importe quel autre détenu », sans « gardes du corps ni sécurité particulière », a affirmé le ministre de la Justice, Ronald Lamola.

Hamed NANEMA
Lefaso.net
Crédit photo : lemonde.fr

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