LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Education des filles : L’indispensable coup de fouet

Publié le samedi 29 octobre 2005 à 07h41min

PARTAGER :                          

Léo dans la province de la Sissili, a abrité le 20 octobre 2005, le lancement officiel de la campagne massive pour la scolarisation des filles. La cérémonie a été présidée par le ministre de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation, Odile Bonkoungou.

Porter le taux de scolarisation des filles à 65 % à d’ici 2010. C’est le grand défi que le Burkina Faso entend relever. Cette préoccupation est tout à fait fondée surtout quand on sait que le pays des Hommes intègres est situé dans la zone de l’Afrique subsaharienne où les disparités filles/garçons sont les plus criantes en matière de scolarisation.

En 2004, le taux brut de scolarisation (TBS) des garçons était de 62,4 % contre seulement 51 % pour les filles. En outre, dira la représentante-résidente de l’UNICEF, Joan French, « lorsqu’elles accèdent à l’enseignement primaire, les filles ont beaucoup moins de chance que les garçons, de terminer le cycle primaire ».

Après avoir situé le contexte qui a prévalu au lancement de la campagne massive en faveur de l’éducation des filles et des femmes, Joan French a salué les différentes initiatives prises par le gouvernement du Burkina Faso dans ce domaine. Il s’agit du Plan décennal de développement de l’éducation de base (PDDEB) dont l’objectif est de réaliser un taux brut de scolarisation de 70 % avec 65 % pour les filles d’ici à 2010.

Il s’agit également de l’expérimentation des écoles satellites, des Centres d’éducation de base non formelle (CEBNF) et des bisongo. A ces innovations pédagogiques, s’ajoute l’initiative des Associations des mères éducatrices (AME). Les mères éducatrices assurent le suivi pour le maintien et la performance des filles à l’école...

C’est à Léo, dans la province du Sissili, qu’est née la 1re AME en 1992. L’expérience a fait tache d’huile selon Joan French et on compte aujourd’hui environ 5 000 AME, regroupant plus de 25 000 femmes à travers tout le Burkina.

Des résultats appréciables

Pour le ministre de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation, Odile Bonkoungou, si l’éducation de base burkinabè est caractérisée par une sous-scolarisation générale, la situation des filles est particulièrement préoccupante dans certaines zones que sont l’Ouest, l’Est et le Nord. Ces zones connaissent en effet, un déficit de scolarisation des filles (25 à 29 %) dû aux nombreux obstacles d’ordre économique, social et culturel.

C’est donc pour venir à bout de ces obstacles que le MEBA, à travers la direction de la Promotion de l’éducation des filles, a initié la « campagne massive » pour la promotion des filles. En deux éditions seulement, cette campagne a enregistré, selon Mme Bonkoungou, des « résultats fort appréciables ». 89 000 filles inscrites au CP1 en 2002-2003, 127 000 filles inscrites en 2003-2004, 133 091 filles inscrites en 2004-2005.

La présente campagne se veut être une des « formules significatives » pour toucher toutes les structures éducatives à la base que sont les AME, les Associations des parents d’élèves (APE), les organisations non gouvernementales (ONG) actives en éducation de base... afin que chacun joue sa partition.

La cérémonie a pris fin avec une remise de kits scolaires à des enfants défavorisés et une plantation symbolique d’arbres.

Aïssata BANGRE
Sidwaya

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 29 octobre 2005 à 23:54, par Christian Wyss En réponse à : > Education des filles : L’indispensable coup de fouet

    On ne peut que saluer et encourager toutes les initiatives visant à rendre aux femmes tous leurs droits.

    Mais attention au titre de l’article qui montre bien que même sous le couvert de bonnes intentions, les vieux mécanismes sont toujours à l’oeuvre.

    Restons vigilants.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique