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Grève syndicale : des travailleurs menacent de ne pas voter le 13 novembre 2005

Publié le jeudi 27 octobre 2005 à 07h42min

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Tolé Sagnon

Les centrales syndicales et les syndicats autonomes du Burkina ont organisé une marche suivie d’un meeting à la Bourse du travail. C’était le mercredi 26 octobre 2005. La manifestation marque le début de 48 heures de grève lancée par les syndicats.

Initialement prévue pour 7h, c’est finalement autour de 9 h que la marche a commencé. A la grande satisfaction des leaders syndicaux qui craignaient une faible mobilisation, vu la conjoncture nationale marquée par le mois de carême et la campagne présidentielle, les travailleurs des différents syndicats concernés ont répondu massivement à l’appel. De la Bourse du travail, les « marcheurs », pancartes et banderoles en main se sont rendus au Premier ministère pour transmettre au Premier ministre, leur plate-forme revendicative.

Ils sont partis de la rue du travail en passant par l’Avenue Mgr Thévénoud, Avenue Houari Boumédienne et l’Avenue Guillaume Ouédraogo.

L’accès au Premier ministère leur a cependant été refusé par les forces de sécurité déployées pour assurer la sécurité des biens et des personnes. Pour le retour, les travailleurs ont emprunté la rue Agostino Neto, en passant par l’Avenue de la Nation, l’Avenue Nelson Mandela, la place des cinéastes, l’Avenue Mgr Thevenoud, la rue du travail pour rejoindre enfin, la Bourse du travail en vue du meeting prévu.

Au cours d’un meeting qu’ils ont animé à la Bourse du travail, des responsables de ces organisations syndicales ont appelé les travailleurs à ne pas voter le 13 novembre 2005, jour de l’élection présidentielle, si leurs revendications ne sont pas satisfaites par le gouvernement.

Le secrétaire général de la CNTB, Laurent Ouédraogo n’a pas manqué de saluer la mobilisation des militants, avec une mention particulière faite aux femmes. Il a par ailleurs, souligné que la lutte qu’ils mènent est « juste et vraie ». A sa suite, Jean Mathias Liliou de la CSB dira que « seule la lutte paie ». Il a exhorté les travailleurs du privé à ne pas céder à l’intimidation et à les rejoindre dans la lutte.

A son tour, Tolé Sagnon, secrétaire général de la CGTB, s’est appesanti sur les dossiers pendants entre autres, les licenciés de Faso Fani, de l’hôtel Indépendance, de la CEMOB etc. Il a ensuite, livré aux travailleurs le contenu du message des organisations syndicales adressé à son Excellence M. le Premier ministre.

Le message précise que la grève et la marche sont l’expression du mécontentement des organisations syndicales des travailleurs, « mécontentement lié au traitement que le gouvernement réserve habituellement à nos plates-formes revendicatives, » affirment les syndicalistes.

Pour cette grève de 48 h, les revendications de la plate-forme s’articulent autour de cinq points : l’augmentation des

salaires et pension de 25%, le traitement des différents dossiers pendants relatifs à la mise en œuvre des jugements et arrêts de juridiction, la réduction des taxes sur les produits de grande consommation, notamment les produits pétroliers, l’eau et l’électricité, l’application au niveau du privé des augmentations des salaires décidées par le gouvernement en décembre 2004, la reconstruction diligente du marché central de Ouagadougou.

Selon Tolé Sagnon, les cinq points de la plate-forme revendicative sont pour l’essentiel, des revendications soumises au gouvernement depuis au moins trois ans.

La boucle des interventions a été celle de Mamadou Nama, secrétaire général de l’USTB et président du mois des syndicats autonomes.

Dans son message adressé aux travailleurs, il a souligné que la grève et la marche sont la traduction de leur refus du mépris des autorités vis-à-vis des préoccupations des travailleurs. Ce mépris, estime-t-il, est marqué par « la dégradation continue des conditions des travailleurs, pendant que les responsables du pays s’octroient des avantages multiples et considérables, les réponses négatives aux revendications des travailleurs, le non respect des engagements pris avec les organisations syndicales ».

Il a ensuite fait savoir que si à l’issue de cet arrêt de travail, ils n’obtenaient pas satisfaction, ils continueront à user les moyens à leur disposition pour imposer au gouvernement et au patronat la satisfaction de leur plate-forme revendicative.

Noël KABORE
Gladys OUEDRAOGO (Stagaire)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 27 octobre 2005 à 09:56, par Yanongo En réponse à : > Grève syndicale : des travailleurs menacent de ne pas voter le 13 novembre 2005

    Appeler à un boycott des élections ne resoudra pas tous les maux dont sont victimes les travailleurs. Bien au contraire cela favorise le maintien au pouvoir du pouvoir en place ou bien à l’accession au pouvoir d’un candidat dont le programme ne prendra pas en compte toutes leurs révendications. Je pense qu’il est grand temps que les centrales syndicales laissent tomber ces idées rétrogrades. Quoi qu’on dise, le train de la démocratie est en marche. Le CSI devrait censurer ces genres de propos émanant d’une organisation qui n’a pas une assise politique. c’est ça aussi la gestion de l’information en pleine campagne électorale.

  • Le 27 octobre 2005 à 11:47, par Nogo En réponse à : > Grève syndicale : des travailleurs menacent de ne pas voter le 13 novembre 2005

    Je ne vois vraiment pas de logique entre la non satisfaction des revendications syndicales et le boycot, au contraire, les syndicats devraient plutôt appeler à voter pour remplacer le gourvernement actuel par un autre qui les satisferait. En revanche, la démocratie implique une liberté d’expression et pour ce faire, ils ont parfaitement le droit de s’exprimer sans aucune censure quelconque.

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