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Micro-crédits : Le désespoir des personnes infectées ou affectées

Publié le jeudi 20 octobre 2005 à 06h49min

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Elles sont nombreuses ces personnes infectées ou affectées et qui semblent avoir aujourd’hui perdu tout espoir de retrouver la joie de vivre en raison du dénuement total dans lequel elles vivent. Cette malheureuse situation traduit, dans la plupart des cas, les énormes préjudices qu’elles ont subis du fait de cette maladie qu’est le Sida.

Si certaines arrivent tant bien que mal à reprendre leurs activités et à se rendre utiles à la société, d’autres par contre, et elles sont plus nombreuses, sont depuis toujours à la recherche de financement pour mener des activités rémunératrices. Mais à l’association REVS+, l’espoir est en train de naître avec de nouvelles démarches initiées dans le cadre des activités génératrices de revenu (AGR).

La situation reste aujourd’hui très précaire pour bon nombre de personnes infectées ou affectées dans la ville de Sya et qui sont pour la plupart démunies. Ce qui constitue, à n’en pas douter, un sérieux problème pour REVS+ dont les ressources sont limitées.

Et pour permettre à ses membres de se prendre en charge, l’association a mis en place un système de microcrédits à travers les AGR, qui consistent à soutenir les bénéficiaires avec des fonds. Ces financements devront leur permettre d’avoir des revenus afin de se prendre en charge et de faire face à leurs besoins. Cette expérience, qui a commencé il y a quelques années, avait permis, au départ, d’octroyer sur fonds propre de l’association, environ 205 000 FCFA à neuf femmes.

Les résultats, selon Mme Salouka Korotimi, responsable des AGR, ont été très concluants. Et depuis, on assiste à un accroissement réel du nombre de demandeurs de microcrédits devant permettre aux membres de l’association d’entreprendre des activités rémunératrices et principalement dans le domaine de la teinture ou encore de la fabrication de savon.

Les financements ainsi accordés varient entre 25 000 F et 30 000 F par personne. Des prêts sans intérêt et qui ont permis à de nombreuses femmes infectées ou affectées de se prendre en charge à partir de la vente du bois de chauffe, du charbon et même des condiments. Outre les crédits individuels, il y a des subventions collectives dont les montants s’élèvent souvent à 400 000 F et qui permettent à des groupes de femmes d’entreprendre des activités génératrices de revenus.

Et comme on peut bien le constater, il y a comme une réelle volonté de l’association REVS+ de tout mettre en œuvre afin de contribuer à l’épanouissement total de ses membres. Et il faudra pour cela des moyens supplémentaires à cette structure dont la principale difficulté réside aujourd’hui dans le nombre sans cesse croissant de ses membres

Accroître les subventions

Ce sont au total 116 projets individuels ou collectifs qui ont été financés au cours de ces dernières années, à hauteur de 3 646 000 F tandis que 200 autres sont toujours en l’attente. Ces crédits, qui de nos jours connaissent un taux de recouvrement de 67%, ont été utilisés à bon escient à en croire la responsable des AGR, qui regrette néanmoins des décès de bénéficiaires qui n’ont malheureusement pu rembourser à temps.

Certaines femmes, dit- elles, arrivent à satisfaire leurs propres besoins et même à payer la scolarité de leurs enfants. Et le moins que l’on puisse dire est que les microcrédits constituent aujourd’hui une réelle source d’espoir pour les membres de l’association, qui souhaiteraient comme tout autre citoyen apporter leur contribution au développement du Burkina. Mais l’apport des partenaires pour appuyer les efforts de REVS+ demeurent jusque-là insuffisant.

Notre souhait, a dit madame Salouka, est que le montant de nos subventions soit revu à la hausse afin de nous permettre de faire face à la demande de plus en plus croissante. Toujours est-il qu’au niveau de REVS+, certaines activités relatives à la prise en charge des personnes infectées ou affectées tardent à atteindre leur vitesse de croisière compte tenu de l’insuffisance des moyens.

En attendant de voir de bonnes volontés se manifester, tous les regards sont actuellement tournés vers le projet FAIC (Fonds d’appui à l’initiative communautaire) qui devra servir de relais entre les membres de l’association et les caisses populaires pour l’octroi de microcrédits.

Observateur Paalga

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