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Délinquance : Un faux gendarme aux arrêts

Publié le vendredi 7 octobre 2005 à 08h10min

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« L’adjudant Guira », de son vrai nom Boukary Sawadogo, 22 ans, se faisait passer pour un gendarme de la Brigade de recherche (BR) de Bobo-Dioulasso. Vêtu généralement d’un jogging, un sac militaire accroché aux épaules et un faux pistolet automatique (PA) à la ceinture (un briquet en réalité), l’usurpateur de titre a profité de sa « couverture » pour arnaquer bon nombre de personnes dans la ville de Sya.

Son premier forfait connu des services de la gendarmerie est relatif à la compagnie de transport STMB. Se faisant passer pour un gendarme alors qu’il avait pris un ticket de voyage comme tout passager ordinaire, il s’installe à l’avant du bus. Il fait croire aux autres passagers qu’il est chargé de leur sécurité et de celle de leurs biens jusqu’à Ouagadougou.

Fort de ce titre et muni d’un stylo et d’une feuille, il établit la liste des personnes détentrices de téléphones portables. Il les leur retire sans brutalité pour dit-il, des raisons de sécurité et promet de les restituer, une fois à destination. Six téléphones portables lui sont ainsi remis par des passagers qui lui avaient fait confiance. Seulement, en cours de route, il fausse compagnie aux occupants du bus en emportant les téléphones. Dès lors, il est dans le collimateur de la gendarmerie qui le recherche activement.

Après cela, notre « adjudant » jette son dévolu sur des commerçants toujours en se faisant passer pour un gendarme de la BR de Bobo-Dioulasso.

On apprend ainsi qu’il a emporté 28 paires de basket de modèles différents chez un de ces commerçants. A ce dernier, il a prétendu être en charge de l’encadrement de ces élèves-gendarmes à l’école nationale de gendarmerie de Bobo-Dioulasso. Aussi, les paires de chaussures devaient servir d’échantillons auprès d’élèves avec la possibilité d’une grosse commande.

Chez d’autres, il a « acheté » à crédit ou échangé des téléphones portables. A toutes ces personnes, il donnait rendez-vous dans l’une des différentes brigades de la ville. Pour ce faire, ses lieux de prédilection étaient la brigade routière et la brigade territoriale où il connaissait physiquement des gendarmes. Il a même poussé l’audace de passer des heures entières dans les enceintes de ces brigades pour faire vrai aux yeux des personnes qu’il arnaquait.

Tout cela va durer six mois. Récemment, un de ses créanciers le trouve à la BR. Arguant que le commandant de brigade (il montre son véhicule du doigt) pourrait lui donner du travail supplémentaire s’il l’aperçoit, il donne rendez-vous à ce créancier à la brigade territoriale située à quelques mètres de là.

Malheureusement pour lui, cette personne connaissait le commandant de la BR. Il lui souffle mot de son histoire avec « l’adjudant Guira ». La gendarmerie comprend qu’elle a affaire à son homme.

Elle est donc également au rendez-vous et réussit à « cueillir » le délinquant qui est conduit à la BR. Depuis, de nombreuses victimes défilent à la BR, chacune avec une histoire d’arnaque.

U.K.
Sidwaya

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