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Au palais de justice : Licencié pour être resté au chevet de sa mère ?

Publié le vendredi 9 janvier 2004 à 06h25min

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Mardi 6 janvier 2004. Premier jour d’audience du nouvel an du
Tribunal du travail de Ouaga. Si l’année a changé les problèmes
demeurent les mêmes.

Et comme à l’accoutumée, la juridiction
s’est penchée sur des conflits de travail dont celui entre un
jeune chauffeur, Adama Kaboré, et son patron, Ahmed Bado. Ils
sont en froid pour un licenciement qui serait lié, estime
l’employé, à sa présence au chevet de sa mère malade.
Il n’y a rien d’arbitraire, d’abusif que d’être licencié pour avoir
assisté un malade, surtout si l’on a pris soin d’avertir son
employeur. Tel est le sentiment du jeune chauffeur, après avoir
perdu son travail en juillet 2002. De son côté, le patron nie avoir
licencié l’employé qui a plutôt abandonné son poste entre juin et
septembre 2002.

Las de l’attendre et après avoir entrepris des
démarches pour le retour de l’intéressé, il l’a finalement
remplacé. C’est après que ce dernier a réapparu mais ne
pouvait plus reprendre sa place. Il ne s’est agi en aucun
moment de licenciement qui aurait pu bien avoir lieu plus tôt,
compte tenu de gaffes, de fautes commises par le jeune
homme de l’avis du patron. Ce dernier soutient aussi, en
s’appuyant sur des informations qui lui sont parvenues, que
l’employé est revenu après avoir échoué dans son projet
d’aventure aux Etats-Unis. Pour sa part, le jeune chauffeur a nié
la version de son patron et soutenu qu’il n’a pas abandonné son
poste.

La preuve est qu’il est revenu au service 3 jours après
être resté au chevet de sa mère. C’est une fois au service qu’il
s’est vu signifier par l’employeur la rupture des liens de travail,
après la paie du salaire de juin. Ce qui fut fait le 17 juillet 2002.
Par la suite, il a porté le différend devant l’Inspection du travail en
septembre. En octobre, il s’y est retrouvé avec son ex-employeur
sans qu’aucune solution n’ait été trouvée. D’où leur présence
devant le Tribunal du travail qui, après avoir entendu chacun
d’eux, rendra sa décision le 9 mars prochain.


Complément de verdict

Nous revenons sur le verdict du différend administratif entre
Abdoulaye Bila et l’Etat burkinabè, dont nous en avons fait cas
dans l’édition du 19 décembre 2002 ("Le Pays" n° 3027), pour
apporter des compléments. La reconstitution subséquente de la
carrière administrative de l’intéressé ordonnée par le tribunal
doit se faire comme si elle se serait déroulée depuis le 23 mars
2000 (date de passage du fonctionnaire devant le Conseil de
discipline ayant scellé son sort) jusqu’à la date de sa
réintégration effective dans son emploi. Il en est de même du
versement, à l’agent, d’une somme d’argent équivalent aux
traitements et autres avantages pécuniaires auxquels il avait
droit depuis le 23 mars 2000 et ce, jusqu’à la date de sa
réintégration effective dans son emploi.

Par Séni DABO

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