- Konaré et Compaoré
Pour la seconde fois en 4 mois, le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Alpha Omar Konaré, a été reçu par le chef de l’Etat burkinabè, Blaise Compaoré. Au menu de l’audience, les préparatifs du sommet extraordinaire des chefs d’Etat sur l’emploi et la lutte contre la pauvreté (8-9 septembre 2004) et "l’agenda Konaré" pour l’avènement des Etats-Unis d’Afrique.
Il doit aimer le chiffre 20, Konaré, car cela fait exactement 4 mois jour pour jour qu’il foule de nouveau le sol du Faso, sa dernière visite à Blaise datant du 20 avril 2004.
Que se sont dit les deux personnalités lors de l’audience du 20 août ? "Nous avons évoqué les préparatifs de la tenue du sommet extraordinaire sur les problèmes de l’emploi et la lutte contre la pauvreté... Nous avons parlé également de la journée du 9 septembre, qui sera désormais célébrée comme journée de l’UA" (NDLR : en souvenir du 9/9/1999, où germa à Syrte l’idée de l’UA dans la tête du guide libyen), a dit l’ex-chef de l’Etat malien à sa sortie. Il a estimé que tout se déroulait normalement et qu’il a bon espoir que les objectifs visés par ce sommet de Ouaga seront atteints. L’agenda proposé par le président de la Commission de l’UA nécessite 600 millions de dollars pour le fonctionnement de l’institution, et à terme l’avènement des Etats-Unis d’Afrique.
La collecte d’une telle somme ne s’apparente-t-elle pas à la mer à boire ? questionna un journaliste. Pour Alpha Omar Konaré, une telle somme peut paraître pharaonique, mais elle est justifiée ainsi qu’il suit :
200 millions de dollars à allouer au Fonds pour la paix, car, a ajouté Konaré, "il faut accepter de contribuer à ce fonds de la paix... Le seul Burundi nous coûte plus de 100 millions de dollars" ;
200 millions pour le Fonds NEPAD "parce que le NEPAD, ça ne peut pas être que du bavardage... Il faut réaliser des infrastructures, lancer de grands projets..." ;
enfin les 200 millions restants seront consacrés aux activités de la Commission, du Conseil économique et social, de la Cour de justice.
Selon Konaré, s’il est vrai que chaque pays doit y contribuer à hauteur de 0,5%, ces 600 millions ne sont pas loin de budgets ministériels de certains pays africains ; et encore, combien de manifestations en Afrique ont-elles englouti chacune des dizaines de millions de dollars ? "On ne peut pas tout attendre de l’extérieur, et il n’y a pas d’avenir en dehors de l’UA" , a-t-il martelé.
Et la crise ivoirienne ? Konaré et Blaise l’ont évoquée, mais selon le visiteur, ce sujet a déjà été amplement débattu lors du sommet d’Accra III, essentiellement consacré à la situation en Côte d’Ivoire, et il fait confiance au président Laurent Gbagbo et aux Ivoiriens pour résoudre ce problème. Avant Konaré, Blaise Compaoré a reçu Baba Oul Sidi, ministre de la Défense de Mauritanie, porteur d’un message du président Ahmed Ould Sid Taya pour son homologue burkinabè.
Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana
L’Observateur Paalga
