Actualités :: Me Marcellin Somé, avocat de Babou Naon : " On en veut à mort à mon (...)

"Le Pays" : Votre client est l’un des accusés clé de ce procès,
puisqu’on parle beaucoup d’hommes-clé. Avez-vous une idée
de comment vous allez le défendre ?

Me Marcelin Somé : Comme cela a pu être remarqué, mon
client a reconnu dès les premiers instants avoir adhéré à une
idée de coup d’Etat dont le capitaine Ouali lui a parlé à la
dernière minute. C’est très loin du complot dont parle l’article
109. Cet article est très clair et définit le complot comme une
résolution prise de façon concertée et arrêtée de porter atteinte
à la surété de l’Etat. L’article ne se cantonne donc pas une idée
simple, mais à une résolution qui doit être concertée et arrêtée.

Le Capitaine Ouali a eu l’idée et en a parlé à mon client. Ça
c’est sur l’aspect principal de ce qui est poursuivi. S’il n’y a pas
complot, il n’y a même pas attentat puisque l’attentat, ce n’est
que l’exécution du commencement du complot.

A l’audience, il a été question d’une marche du Collectif qui
devait être infiltrée. La marche n’a pas eu lieu. Cela peut-il
constituer un délit pour votre client qui semble- t-il devrait jouer
un rôle important dans la prise de la présidence ?

Absolument pas. Il faut apprécier d’abord la crédibilité de cette
affirmation faite par Sanou D. Dramane ( relaxé pour non lieu
dans cette même affaire ; ndlr) et l’infiltré Dioma. La concordance
de leurs propos n’était même pas évidente. Comment à la
veille d’une marche, cinq personnes peuvent-elles organiser
une infiltration ? Mon client devrait-il se retrouver seul à prendre
la présidence ou à intervenir pour retirer des armes ? Ce n’est
pas posssible. La réalité de ces affirmations est très discutable.
Objectivement, cinq personnes ne peuvent pas se retrouver le
29 juin 2001 pour tenter de prendre des armes, de participer à
une marche et aller attaquer la présidence du Faso dès le
lendemain.

On risque donc éventuellement de condamner vos clients sur
une simple idée ?

Je pense que c’est une simple idée, mais je ne suis pas sûr
qu’on va les condamner. Juridiquement, si on veut appliquer le
droit, ils ne sont pas condamnables et je ne pars pas d’office
perdant.

Le Sergent Babou Naon avait peut-être des gens qu’il devrait
diriger...

Mon client a clairement dit qu’il n’a approché personne par
rapport à l’idée de coup d’Etat. Certes, il a dit qu’il était d’office
partant, parce qu’il sait qu’on lui en veut à mort. Il était partant,
pour un coup d’Etat, quelle que soit la personne qui l’organise.
Il sait de toutes façons qu’il est cuit et que tôt ou tard , on va
l’avoir si ce n’est pas lui qui réussit à avoir ceux qui lui en
veulent. Mais une telle idée n’est pas réprimée par notre code
pénal.

Que disiez-vous à votre client que le public trouvait très détendu
au cours du procès ?

Je disais simplement à mon client de s’exprimer parce qu’il en
avait là l’occasion. Je n’ai pas eu à lui donner de directives
particulières. On s’accorde juste sur quelques formes, je ne
suis pas forcément au courant de tout ce qu’il a à l’intérieur de
lui-même. Parce qu’il y a beaucoup d’éléments qui dépassent le
cadre de ce dossier. Je lui dis de parler, de se défendre, parce
que ça y va de sa liberté. C’est pour se défendre d’une
accusation gratuite qu’on lui colle pour lui régler
éventuellmement d’autres comptes qu’il s’exprimait
énormement.

Qu’est devenu le Bâtonnier Mamadou Savadogo qui défendait le
premier jour votre client ?

Le Bâtonnier a été empêché d’abord pour des raisons
familiales. Mais nous sommes permanemment en contact et il
a laissé des instructions sur la conduite à tenir.

Propos recueillis par Morin YAMONGBE et Abdoulaye TAO
Le Pays

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