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Proposition pour une intégration réussie des TIC dans l’éducation au Burkina Faso

Publié le vendredi 2 octobre 2020 à 12h00min

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Proposition pour une intégration réussie des TIC dans l’éducation au Burkina Faso

Aujourd’hui, les technologies de l’information et de la communication (TIC) sont présentes dans tous les secteurs de la vie : l’agriculture, la santé, l’élevage, l’éducation, l’industrie… La maîtrise de ces outils est indispensable à l’exercice de tout métier dont ils constituent le moteur de modernisation

Le rôle de l’éducation étant de préparer les générations actuelles à la vie se doit de tenir compte des enjeux de la maîtrise des TIC. En outre, la projection vers le futur est vitale pour tout système éducatif qui s’inscrit dans une démarche d’anticipation en vue de préparer l’avenir de la nation. Un coup d’œil prospectif permet de percevoir à l’horizon le rôle de plus en plus prépondérant des TIC dans la société du savoir en plein processus d’édification. Prendre en compte cette donne nécessite que l’on réfléchisse sur le rôle et la place des TIC dans notre système éducatif.

Au Burkina Faso, le système éducatif a connu plusieurs expériences d’intégration des TIC. La première expérience remonte en 1967 avec la diffusion d’émissions éducatives par la radio à travers la radio scolaire. Ensuite, pendant la période révolutionnaire, pour accompagner la politique d’alphabétisation de masse, la télévision nationale a mis en place des séances d’alphabétisation en langue nationale par la télévision. Il convient de noter, que c’est dans cette période, que pour la première fois, les acteurs politiques ont affiché une volonté réelle d’intégration des TIC dans le système éducatif en se fixant comme objectif dans leur programme politique, l’intégration de l’ordinateur dans les écoles en 1984.

Mais, c’est surtout avec l’avènement d’internet dans les décennies 90 et plus précisément son ouverture au public en 1997 que plusieurs autres initiatives d’intégration des TIC dans l’éducation aussi bien au niveau du primaire, du secondaire que du supérieur seront conduites avec des fortunes diverses. Pour l’enseignement secondaire, il s’agit entre autres, des projets du le RESAFAD, World-links, Partener in learnin (PIL) de microsoft, cybercentres scolaires de la francophonie, e-school du NEPAD, du projet Banque Africaine de Développement (BAD) et TICE Burkina de IICD. Pour l’enseignement supérieur, le projet télé éducation (l’initiative du recours à la visioconférence pour dispenser des cours à l’Université Nazi Boni à sa création), le projet Close Learning, l’université virtuelle africaine, l’université numérique francophone mondial et le campus numérique francophone de l’Agence universitaire de la francophone constituent les principales initiatives.

Sans nier leur contribution, surtout au renforcement de capacités des enseignants, ces projets ne s’inscrivaient pas dans la perspective d’un programme politique clairement défini. Ils sont alors demeurés des initiatives isolées qui ont plus surfé sur les potentialités du multimédias et d’internet pour l’enseignement et l’apprentissage. C’est dans la loi d’orientation d’éducation de 2007 que les TIC seront reconnues comme outils de promotion de l’éducation. Sous la houlette du ministère en charge des TIC dont la dénomination a varié dans le temps, l’éducation est prise en compte dans la cyber stratégie nationale à travers celle sectorielle e-éducation. L’une des insuffisances de ce document de stratégie sectorielle réside dans l’approche d’élaboration qui met l’accent sur le développement des infrastructures que sur la recherche de solutions aux défis du système éducatif clairement identifiés en prenant en compte les réalités du secteur. Il a plus s’agit de stratégie TIC qui prend en compte les besoins supposés du système éducatif que d’approches éducatives aux besoins des TIC.

Cette deuxième approche aurait permis de prendre en compte les compétences qui préparent les jeunes et les actifs aux emplois du XXIe siècle au-delà des compétences transversales liées à l’alphabétisation numérique. L’opérationnalisation de l’université virtuelle pour être réussie doit s’appuyer sur l’approche alternative.

C’est-à-dire mettre les TIC au service des besoins pédagogiques de la mise à distance des formations en tenant compte des caractéristiques des apprenants, des compétences et des contenus et des approches pédagogiques… Il s’agit d’adapter l’outil aux besoins de la formation et non la formation aux caractéristiques des outils comme constaté pendant la covid’19 où l’accent a été mis sur la numérisation et la mise en ligne des contenus des cours classiques.

Au lieu de dispositif de formation à distance, un dispositif d’enseignement à distance aurait été plus efficace au regard de la situation d’urgence, des caractéristiques des enseignants et des étudiants (faible niveau de compétence numérique et d’autonomie).

Benjamin SIA
PHD sciences de l’éducation (Technologies éducatives)
Chef département usages du numérique
IFOAD- Université Thomas Sankara

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Vos commentaires

  • Le 2 octobre 2020 à 13:53, par Fabrice En réponse à : Proposition pour une intégration réussie des TIC dans l’éducation au Burkina Faso

    À la lecture du titre je m’attendais à un autre contenue. Je trouve que là on parle plus d’utilisation des TIC au profit du secteur de l’éducation et non d’intégration. En terme d’intégration je vois plus l’enseignement des TIC aux élèves et étudiants tout le long de leur cursus scolaire.
    On n’est déjà beaucoup en retard sur ce plan. Combien vont à l’université sans jamais avoir utilisé la suite bureautique office par exemple ?
    Combien n’ont aucune notion d’informatique ? Parlons pas de programmation...

    Pour moi c’est plutôt cela qu’il faut révolutionner et intégrer dans le système éducatif national. La bonne utilisation des TIC découlera beaucoup plus facilement si tout le monde est un minimum à l’aise avec les outils informatiques.

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