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Chefferie traditionnelle Bobo : Un forgeron réconcilie les protagonistes

Publié le mercredi 7 janvier 2004 à 10h47min

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La communauté Bobo-Mandaré se dit décidée à dépasser les
rancoeurs nés des événements du 10 février 2001 relatifs aux
élections municipales et qui rendaient la cohabitation difficile au
sein de ce groupe. Elle a célébré le 03 janvier passé à la place
de la mairie centrale, la réconciliation de deux de ses fils, Alfred
et Salia Sanou tous députés.

C’était en présence du grand
chancelier, de plusieurs membres du gouvernement, des
notabilités coutumières et de Thomas Sanou, président du
conseil économique et social (CES). La cérémonie était
parrainée par l’archevêque de Bobo et par l’iman de la mosquée
de Dioulasso bâ.

Une calebasse remplie d’eau tenue par un forgeron et tour à
tour, les deux députés passent et boivent quelques gorgées.
Des femmes bobo entonnent une chanson traditionnelle, le
reste de l’eau est versée en trois endroits par terre et des
incantations sont récitées.

C’est par cet acte que Alfred et Salia
Sanou ont déclaré solennellement avoir définitivement enterré la
hâche de guerre qui marquait aussi "la phase finale de la
reconciliation au sein de la communauté bobo-mandaré". Alfred
Sanou a rendu "un vibrant" hommage à Blaise Compaoré, à
Salif Diallo, à Roch Marc Christian Kaboré "qui ont encouragé le
profeseur Moctar Tall à amener les frères Bobo à parler le
même langage".

Aux yeux de l’ancien maire, "la déchirure était
profonde mais nous venons de boire dans la même calebasse
pour signifier que nous nous sommes bien réconciliés". Pour
sa part, Salia Sanou s’est exprimé en dioula et a remercié
l’archevêque de Bobo, l’imam de Dioulassobâ, le
Haut-commissaire" qui ont beaucoup prié pour que la paix
puisse être célébrée".

Le représentant des communautés
étrangères à Bobo a déclaré : "A partir de maintenant, les
choses vont mieux marcher ; et si les boeufs rentrent dans
l’enclos, le lion attrapera sans doute les retardataires". A
l’endroit du président du CES, Thomas Sanou, El Hadji
Djanguinaba Barro a été catégorique : "Tu as désormais la
clé de Bobo Dioulasso. Si la ville prospère c’est toi et si elle
échoue, c’est encore toi".

La cérémonie a connu la participation des troupes de danse de
plusieurs communautés : Samo, Peul, Bobo, Sembla, Sénoufo,
etc. Et toutes ont prôné l’union et la cohésion autour du
président du CES pour le développement de la région des
Hauts-Bassins.

Les remerciements de Thomas Sanou

Le président du CES a bouclé la série des allocutions en
intervenant en dernière position. L’essentiel de son discours a
consisté à remercier tous ceux qui l’ont soutenu et à exprimer
des marques de sympathie avant et pendant son installation à
la présidence du CES. "Vous avez été encore très nombreux à
accepter, toutes affaires cessantes et ce, malgré la distance et
la fatigue du mois de carême, de venir me soutenir à
Ouagadougou et réhausser par votre présence effective la
cérémonie solennelle de mon installation dans mes fonctions
de président du CES. J’ai apprécié la très grande mobilisation
que vous avez déployée pour me soutenir comme le
témoignage de votre engagement à mes côtés à relever les
différents défis qui sont aujourd’hui les nôtres", a relever
Thomas Sanou.

Le premier responsable du CES a par ailleurs
précisé qu’il a interprété cela comme "une manifestation
concrète de fraternité, d’amitié et de solidarité", d’où il puisera
"l’énergie ainsi que le courage nécessaires pour l’exercice" de
ses nouvelles fonctions.

D’une manière concrète, Thomas
Sanou a remercié les députés des Hauts-Bassins, les maires
de Bobo, le Haut-Commissaire du Houet, les autorités
coutumières et religieuses, les anciens, la chorale de l’abbé
Johanie Sanon, etc. Il a rendu "un vibrant hommage" à Anselme
Titiama Sanou "pour le rôle qu’il a joué dans la cohésion
nationale retrouvée et pour avoir encore accepté aux côtés de
l’iman de la grande mosquée de parrainer la réconciliation
définitive entre frères Bobo"

Par Ousmane Pié OUATTARA
Le Pays

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