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Mouvement d’humeur des policiers municipaux : « Nous poursuivrons jusqu’à obtenir gain de cause »

Publié le mercredi 3 juin 2020 à 23h21min

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Mouvement d’humeur des policiers municipaux : « Nous poursuivrons jusqu’à obtenir gain de cause »

Le Collectif des policiers municipaux du Burkina (COPM/B), section de Ouagadougou, observe un mouvement d’humeur depuis le lundi 1er juin 2020. L’objet de leur revendication : le plan de carrière des agents. Après plusieurs démarches sans succès, ils montent une fois de plus au créneau pour se faire entendre. Cette fois-ci, ils disent vouloir continuer la lutte jusqu’à obtenir gain de cause.

Le Collectif des policiers municipaux du Burkina (COPM/B), section de Ouagadougou, observe un mouvement d’humeur depuis le lundi 1er juin 2020. L’objet de leur revendication : le plan de carrière des agents. Après plusieurs démarches sans succès, ils montent une fois de plus au créneau pour se faire entendre. Cette fois-ci, ils disent vouloir continuer la lutte jusqu’à obtenir gain de cause.

Des policiers municipaux qui désertent les carrefours de la ville de Ouagadougou pour exprimer leur mécontentement, ce n’est pas une première. Et c’est presque toujours la même cause : le plan de carrière.


Lire aussi : Police municipale de Ouagadougou : Un mouvement d’humeur pour pousser la hiérarchie à l’action


Le Collectif des policiers municipaux du Burkina (COPM/B) compte, à travers cette énième action, forcer la main à ses responsables. « Depuis la revendication, on est toujours au point de départ, rien n’a bougé », indique le chargé à l’information et à l’organisation du COPM/B, Pierre Zouri. Il ajoute que le maire de la ville de Ouagadougou, Pierre Armand Béouindé, a reçu les responsables du Collectif et leur a dit qu’il n’est pas en charge de leur dossier.

Pour le chargé à l’information du COPM/B, Pierre Zouri, ceux qui sont recrutés en 1995 et ceux de maintenant touchent pratiquement le même salaire

Il a montré à la délégation une copie d’un document qui date du 1er avril 2018 concernant les reversements des pensions à la Caisse autonome de retraite des fonctionnaires (CARFO). Il avait transmis ce document au ministre en charge de l’Administration territoriale. Ce dernier a pris pour classer, foi du Collectif.

En mars 2020, le ministre Siméon Sawadogo a reçu une délégation du Collectif et a donné deux semaines pour l’exécution du dossier. « Au finish, il est resté bouche bée. On l’appelle, il ne décroche pas ; il reçoit nos messages mais ne réagit pas », regrette Pierre Zouri, qui précise que ledit document est prêt et devrait être signé. Qui bloque le document ? Le Collectif des policiers municipaux dit ne pas savoir.

« Il a poursuivi sa pension pendant deux ans. Paix à son âme… »

A écouter les membres du COPM/B, c’est la suite de leurs pensions qui pose problème. A chaque fin du mois, une partie de leur dû est réduit mais ils n’en savent pas la finalité. « Présentement, j’ai 18 ans de service. On coupe une partie de mon salaire chaque fin du mois, mais je ne sais pas où est logée ma pension. Si une situation m’arrive, mes ayants-droit vont se plaindre auprès de qui ? Puisque sur mon bulletin, il n’est pas écrit CNSS ni CARFO », raconte Pierre Zouri.

Un cas dramatique a attiré leur attention. « La mairie avait détaché un conducteur civil à notre niveau. Il conduisait le minibus. Entre temps, il était parti à la retraite. Il a poursuivi sa pension pendant deux ans. Paix à son âme, il n’a pas eu ça jusqu’à ce qu’il décède. Et jusqu’à présent, ses ayants-droit ne savent toujours pas où est sa pension. Ça, c’est une preuve palpable ». Pour le chargé à l’information du collectif, cela est un exemple parmi tant d’autres.

Pour le moment, le mouvement d’humeur est observé uniquement à Ouagadougou

Qu’est-ce que le collectif compte faire ?

« Pour le moment, on n’existe pas. On attend d’exister avant de reprendre service. Le mouvement va continuer jusqu’à obtenir gain de cause », a affirmé le secrétaire général adjoint du COPM/B, Kevin Bénon. Le collectif a déposé plusieurs demandes d’audience qui sont toujours en attente. L’objectif est de rencontrer leur ministre de tutelle (Administration territoriale) et le Premier ministre par rapport à leur plateforme revendicative.

« Cela va nous permettre d’être mieux entendus sur notre problème de carrière », se convainc Pierre Zouri. Mais en attendant, les policiers municipaux de la ville de Ouagadougou vont continuer leur mouvement d’humeur. « Dans la ville, vous ne verrez pas un policier municipal posté à un feu tricolore », notifie-t-il, car leur motif est clair : « Nous réclamons nos droits, c’est ce qui nous revient de droit qu’on demande ; on ne demande pas plus sorcier ».


Lire aussi : Police municipale de Ouagadougou : Un mouvement d’humeur pour pousser la hiérarchie à l’action


Le Collectif ignore si les informations au sujet de la police municipale parviennent au président du Faso ou pas. Selon les policiers municipaux, le fait que le Premier ministre se soit saisi de leur dossier est un motif d’espoir. « On ne peut pas sauter le Premier ministre pour aller voir le président directement », conclut le Collectif.

Cryspin Masneang Laoundiki
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 3 juin 2020 à 18:26, par Manuel En réponse à : Mouvement d’humeur des policiers municipaux : « Nous poursuivrons jusqu’à obtenir gain de cause »

    Bonjour
    Je trouve cette situation complètement ubuesque ?
    Comment un agent recruté par voie de concours ignore ce qui l’attend en fin de carrière ?
    Soyons sérieux ! On peut demander une revalorisation de la carrière, des avantages liés à son corps et bien d’autres choses, mais ne pas savoir dans quelle caisse on cotise pour la retraite me paraît incompréhensible.
    Dans ce pays on est tous habitués au mensonge,s’il vous plaît, dites nous ce qui se passe réellement.
    Si un internaute a une explication à cette situation je suis preneur !

  • Le 4 juin 2020 à 09:19, par le voyant En réponse à : Mouvement d’humeur des policiers municipaux : « Nous poursuivrons jusqu’à obtenir gain de cause »

    La mairie de Ouagadougou:Une gestion d agents comme une gestion de bestiaux.
    une gestion de carrières d agents totalement inacceptable on dit que la pension est logée dans un compte au trésor et a votre retraite il faut chercher ce gestionnaire avec une torche le jour.si vous avez la chance de le retrouver ,eh bien c est parti pour un minimum de deux ans avant de toucher votre première pension .

  • Le 4 juin 2020 à 11:57, par Neeya ibrahime21 En réponse à : Mouvement d’humeur des policiers municipaux : « Nous poursuivrons jusqu’à obtenir gain de cause »

    Si c est ainsi c est un desordre total dont on doit situer les responsabilites meme si des tetes doivent tomber que ca tombe.

  • Le 4 juin 2020 à 13:05, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Mouvement d’humeur des policiers municipaux : « Nous poursuivrons jusqu’à obtenir gain de cause »

    - Bonjour à tous les internautes. Biensûr la police municipale manifeste pour réclamer. Normal, mais moi Kôrô Yamyélé je vous avais dit un de ces jours que j’ai l’impression que la Police Municipale ne connait pas son rôle et que j’allais proposer un Cahier de Charges. En bien, voici aujourd’hui ma proposition ci-dessous

    Préambule : Le policier municipal (homme et femme) un fonctionnaire territorial chargé, sous l’autorité du maire, d’assurer l’ordre, la sécurité et la salubrité publique. Il fait également respecter les arrêtés de police du maire.

    Description du métier  : Chargé d’appliquer les pouvoirs de police du maire, le policier municipal assure différentes fonctions. Le gardien de police municipale effectue des rondes de surveillance dans les quartiers de la ville, de nuit comme de jour, afin de prévenir la délinquance et intervenir si nécessaire. Cette surveillance s’effectue à pied, à vélo, à moto ou en voiture, par équipes de deux ou trois.

    La police municipale assure :

    1/- Les missions de surveillance du domaine public, de tranquillité publique et de veille au respect des arrêtés municipaux, ce qui recouvre notamment les éléments suivants :
    - l’interdiction de consommation d’alcool sur la voie publique,
    - la lutte contre la divagation des chiens et des animaux en général ainsi que leur regroupement, et de façon plus générale, les comportements troublant l’ordre public, la tranquillité et la salubrité publique,
    - l’interdiction de la pratique des planches à roulettes ou des courses de motos hors des lieux prévus à cet effet,
    - l’interdiction des nuisances qu’elle soient sonores (bruits intenses), Olfactives (Odeurs répandues dans les lieux d’habitation par des élevages de porcins en ville, des vidanges de W.C. sur la voie publique, etc.), ou lumineuses (Arcs lumineux la nuit, soudures pendant la nuit aveuglant les citoyens, etc.)
    - l’interdiction de vente à emporter,
    - la lutte contre les sollicitations agressives sur la voie publique (Prostitution à ciel ouvert, mendicité aggressive, etc.),
    - l’interdiction de ventes, sans autorisation, sur le domaine public ;

    2/- La surveillance courante des foires et marchés ;
    3/- La surveillance de la circulation et du stationnement des véhicules sur les voies publiques et parkings, et les opérations de mise en fourrière des véhicules gênants dans les cas prévus par la loi ;
    4/- La garde statique des bâtiments communaux, en particulier de l’hôtel de ville ;
    5/- La surveillance des réjouissances, fêtes et cérémonies organisées par la commune ;
    6/- Les missions de nuit définies par le maire.

    Si la police municipale et la police nationale ont vocation, dans le respect de leurs compétences propres, à intervenir sur la totalité du territoire de la commune, il convient de préciser que la police municipale se déploie prioritairement dans le centre-ville, à l’intérieur de la ceinture des boulevards, et n’intervient pas dans les zones urbaines sensibles.

    Le gardien de police municipale intervient en matière de répression de la conduite sous l’emprise de substances ou plantes classées comme stupéfiants en prévoyant qu’ils peuvent, sur ordre express d’un officier de police judiciaire, « même en l’absence d’accident de la circulation, d’infraction ou de raisons plausibles de soupçonner un usage de stupéfiants, procéder ou faire procéder, sur tout conducteur ou tout accompagnateur d’élève conducteur, à des épreuves de dépistage et ce, à condition que ses compétences soient élargies à cet effet. Et dans ce cas, le policier municipal doit rendre compte immédiatement à un officier de police judiciaire (OPJ) de la police ou de la gendarmerie nationale de la présomption de l’existence d’un état alcoolique ou du refus du conducteur ou de l’accompagnateur de l’élève conducteur de subir les épreuves de dépistage.

    Le chef de service de police municipale encadre les gardiens de police en l’absence de directeur de police municipale. Il exécute les missions de police administrative et judiciaire relevant de la compétence du maire sur sa commune. En présence d’un directeur de police municipale, le chef de service remplit les fonctions d’adjoint.

    Le directeur de police municipale assure l’organisation fonctionnelle et opérationnelle des services de police municipale.

    Le policier municipal peut, selon les cas prévus par la loi, procéder à des relevés d’identité. En fait ici, il exerce les mêmes missions qu’un policier national, cependant à une différence près : il ne peut pas entamer de poursuites judiciaires.

    Lorsqu’il interpelle une personne en flagrant délit, de vol par exemple, il doit faire appel à la police nationale qui décide des suites à donner.

    Le policier municipal est en uniforme et, selon les municipalités, peut porter une arme. Notons cependant qu’aujourd’hui 80% des policiers municipaux sont équipés de tonfas (bâton court avec une manche comme pour les ninjas) et de matraques télescopiques. Une faible proportion est équipée de flashballs (Lanceur de Balles de Défense ou LBD) ou de pistolets à impulsions électriques.

    Le policier municipal doit toujours se munir de sa carte professionnelle, et il est assujetti à un code de déontologie qu’il se doit de respecter strictement.

    Le policier municipal doit faire preuve de sang-froid dans l’exercice de son métier. Il est disponible et sait s’adapter à tous les publics. Il a le sens du dialogue, une bonne résistance physique et nerveuse. Ses horaires sont le plus souvent irréguliers et son rythme de travail variable en fonction des obligations de service public.

    Les missions de la Police municipale sont construites autour de 5 grands ensembles  :

    1/- Les missions de ‘’trafic’’ : Elles sont assurées en liaison avec le service municipal de la circulation, gestionnaire d’un système doté de caméras de vidéosurveillance installées en des points névralgiques de la ville.
    2/- Les MTP (Missions Tranquillité Publique) : Elles couvrent l’état d’ivresse publique
    Manifeste, les odeurs et autres nuisances, etc.,
    3/- La police de proximité : Elles couvrent les patrouilles pédestres pour multiplier les prises de contact et assurer le suivi des missions soumises à bilan, etc. ;
    4/- Les missions exceptionnelles : Ces missions recouvrent toutes les opérations menées en dehors du planning ordinaire, sur la base du volontariat, sous le régime des heures supplémentaires,
    5/- Les missions de nuit : Les missions de nuit, telles que définies normalement par le maire, relèvent en premier lieu des missions de tranquillité publique, notamment la lutte contre l’occupation illégale du domaine public (terrasses), la lutte contre le bruit et le tapage nocturne (établissements émettant de la musique amplifiée au-delà des heures autorisées), la lutte contre les nuisances urbaines ou encore le respect de la limitation des horaires de vente d’alcool à emporter (épiceries de nuit, bars, stations-service, etc.), Uriner sur la voie publique, infractions aux règles de stationnement et au code de la route, Rixes sur la voie publique, etc.

    Formation :

    En fonction de tout ceci et au vu des activités de nos policiers municipaux, il est clair qu’ils outrepassent souvent leurs rôles, d’où les conflits de compétences avec la Police Nationale. Dans ce cas, il faut :

    - Cibler la formation des policiers municipaux sur ce qu’ils doivent faire exactement en référence aux propositions ci-dessus,
    - Amener les policiers municipaux à respecter leur déontologie pour un comportement conséquent envers les usagers,
    - Former les policiers municipaux à la connaissance de certaines Lois et Codes notamment le Code de l’Environnement qui devrait être une boussole pour leur travail car ce Code règlement les nuisances en ville et oriente sur les Articles de la Loi qui sanctionne les contrevenants,
    - Recycler chaque année pendant au moins 10 jours les policiers municipaux par l’exercice physique sous la compétence de l’École Nationale de Police.

    Par Kôrô Yamyélé

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