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Détournement de vivres à Sig-Nonghin

Publié le samedi 17 septembre 2005 à 11h04min

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Pascal Ouédraogo

Des vivres destinés à la Coordination des personnes handicapées de l’arrondissement de Sig-Noghin ont disparu des locaux de ladite mairie. Jeudi 15 septembre 2005, Pascal Ouédraogo, maire de Sig-Noghin a convié les différents protagonistes dans son bureau pour une séance d’explication.

C’était en présence de deux responsables de la Coordination des personnes handicapées de Sig-Noghin dont plusieurs membres observaient d’ailleurs un sit-in dans la cour de la mairie.

Constitués de cinq (05) sacs de riz, les vivres faisaient partie d’un stock acheté courant juillet 2005 par la commune de Ouagadougou pour soutenir les cas sociaux de la capitale en cette période difficile.

Des explications, il ressort que les vivres alloués aux handicapés ont été utilisés en partie par le secrétaire général de l’arrondissement. "J’ai puisé deux sacs de riz dans un lot qui était stocké sous les escaliers de la mairie. J’ai distribué cette quantité à des veuves et orphelins qui demandaient avec insistance de l’aide. La distribution a eu lieu dans mon secrétariat.

Le personnel peut le confirmer.

J’ai dû procéder ainsi pour suppléer à une défaillance du service de l’Action sociale dont la responsable avait une relation difficile avec ces cas sociaux.

Le reste de vivres a été mis sur mon instruction au magasin", déclare le secrétaire général qui estime qu’il n’y a pas eu détournement. "Les vivres ont, du reste, été achetés pour les cas sociaux", fait-il observer.Ce n’est pas l’avis du maire qui pense que le secrétaire général a ontrepassé son rôle, surtout qu’il n’a même pas daigné lui rendre compte de cette affaire.

La responsable de l’Action sociale à l’arrondissement, Mme Nadine Barry affirme avoir refusé qu’on prenne les vivres des handicapés parce que les veuves et orphelins dont il est question ne résident pas dans l’arrondissement. "Je n’ai jamais su que ces vivres étaient réservés aux handicapés", rétorque le secrétaire général qui nous invite au magasin pour constater la présence du reste des vivres.

Grande fut sa surprise lorsque la porte du magasin s’est ouverte. Il y avait tout sauf du riz ou des céréales dans le magasin : des ballots de friperie, des sceaux, des cartons de savon, des nattes, des fauteuils roulants et surtout des tables-bancs. Il n’y a même pas un sac vide dans le magasin.

Ce qui amènera le secrétaire général à des questions aux magasiniers et aux vigiles pour comprendre.

"Il restait encore un sac sur les cinq sous les escaliers. Je l’ai déposé dans mon bureau.

J’étais en congé de maternité", indique Mme Barry qui a pleuré toutes les larnes de son corps à l’occasion.

Ce qui n’a pas pour autant réglé le problème d’autant plus qu’elle a autorisé le premier adjoint au maire, Albert Bamogo à prélever un sac de riz dans le grand stock. L’intéressé soutient avoir partagé ce sac à cinq (05) nécessiteux qui l’attendaient devant sa porte. Le nom du second adjoint au maire a également été cité.

Celui-ci aurait emporté lui aussi un sac de riz. N’ayant pas assisté à la rencontre, on n’a pas pu recueillir sa version. Quant à M. Bamogo, il affirme ne pas avoir commis de tort dans cette affaire puisque Mme Barry a spontanément accédé à sa demande. Une explication qui n’a pas convaincu le maire qui s’est dit étonné de voir ses adjoints puiser dans un stock alors qu’il avait clairement, en conseil d’arrondissement, demandé aux conseillers de ne pas toucher à ces vivres au regard de la sensibilisation de la couche bénéficiaire. Il a donc déploré les actes posés par les uns et les autres et sommé les différents protagonistes à faire diligence pour que les handicapés entrent en possession de la totalité de leurs vivres.

Autrement dit, il réglerait personnellement la question à sa façon pour préserver le crédit et la réputation de la mairie.

Un "verdict" qui a paru satisfaire les handicapés qui affirment avoir manifesté pour l’exemple car demain, ça pourrait être pire.

Victorien A. SAWADOGO (visaw@yahoo.fr)
Sidwaya

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