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Organisation du hadj 2004 : Après les perturbations, l’espoir

Publié le lundi 5 janvier 2004 à 11h38min

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Dans quelques jours, les pèlerins burkinabè à La Mecque quitteront le Burkina pour l’Arabie Saoudite. En attendant, les inscriptions se poursuivent à la satisfaction du secrétaire permanent de la Commission nationale d’organisation du pèlerinage à La Mecque (CNOPM), El Hadj Boubacar Yugo.

Sidwaya : Comment se présente l’organisation du hadj 2004 à quelques jours du départ des pèlerins ?

Boubacar Yugo : (BY) : L’organisation du hadj 2004 se déroule normalement en dépit des perturbations causées par l’Association des démarcheurs du Burkina (ADB). L’action de cette association a contribué pendant quelques temps, à jeter le doute et le trouble dans l’esprit des pèlerins qui ne savaient plus à quel saint se vouer. Elle s’était autoproclamée organisatrice du hadj en promettant aux pèlerins un coût du hadj inférieur à celui de la Commission nationale d’organisation du pèlerinage à La Mecque (CNOPM).

Dieu merci, aujourd’hui avec la dissolution de l’ADB suite à la délibération du conseil des ministres du 23 décembre 2003, les choses sont rentrées dans l’ordre et les candidats au pèlerinage savent désormais où aller. Nous aurions voulu boucler les inscriptions deux semaines avant les dates de départ des pèlerins. Mais avec les perturbations, cela ne sera plus possible. Nous allons poursuivre les inscriptions jusqu’à la date du 10 janvier 2004. Nous rappelons aux inscrits sur les listes des démarcheurs qu’ils sont invités à prendre contact avec la CNOPM pour les règles à observer, notamment s’acquitter du coût du hadj en totalité et rentrer en possession des fiches d’inscription pour pouvoir aller se faire vacciner. Il ne reste plus beaucoup de temps et les candidats au pèlerinage ont intérêt à hâter le pas.

S. : Quelles sont les dates retenues pour le départ ?

BY : Selon la programmation du transporteur, les dates du 18, 19 et 20 janvier 2004 sont retenues pour les départs. Mais nous sommes en négociations avec lui pour les avancer au 16, 17 et 18 janvier 2004. Ce qui est certain, les pèlerins seront informés à temps. Les retours sont prévus pour les 10, 11 et 12 février 2004.

S. : Quels sont actuellement les rapports entre la CNOPM et les démarcheurs ?

BY : Nous n’avons pas rompu avec les démarcheurs. Ils peuvent toujours nous amener des pèlerins moyennant leurs ristournes. Mais avec l’ADB, nous n’avons plus de rapports. Du reste, elle n’existe plus légalement. Cette association dans son communiqué faisait état de centaines d’inscrits à son niveau. En fait, après vérification, les inscrits n’étaient pas plus de la soixantaine. Pour les inscrits, les pèlerins peuvent le faire au guichet unique dans notre banque partenaire.

S. : Aujourd’hui, quel est le nombre d’inscrits ?

BY : Présentement, nous avons enregistré un vol complet. C’est-à-dire, plus de 700 inscrits. Les voyages se feront en Boeing 747 avec la compagnie Air Sénégal international. C’est une compagnie qui a de l’expérience dans le transport des pèlerins. Donc, on peut être rassuré qu’il n’y aura pas de problèmes. Aussi bien dans le transport des hommes que de leurs bagages. Chaque pèlerin a droit à l’aller comme au retour, à une franchise de 40 kg.

S. : Le coût du hadj augmente d’année en année. N’est-ce pas de plus en plus insupportable ?

BY : L’augementation de cette année s’explique par le fait que le logement des pèlerins burkinabè est situé en zone 1 à proximité du lieu des rites à La Mecque. Cela a un coût. Il y a aussi l’augmentation au niveau des frais de transport et des frais obligatoires en Arabie Saoudite. Mais tout cela concourt à permettre aux pèlerins d’accomplir leur hadj dans de bonnes conditions. En perspective, il est prévu l’achat d’un bâtiment à La Mecque pour abriter les pèlerins burkinabè. Si cela est fait, on pourra revoir les coûts à la baisse. En attendant, il faut supporter le coût. Quand on n’a pas les moyens, l’obligation n’est pas faite d’aller à La Mecque en pèlerinage.

S. : Il semble que tous les pèlerins sont soumis à une visite médicale avant leur départ ! Pourquoi ?

BY : Effectivement, les pèlerins sont soumis à une visite médicale à l’Office de santé des travailleurs. Cela pour identifier les pèlerins qui souffrent de maladies comme le diabète, l’asthme, la tension...

Ces malades seront suivis à La Mecque pour éviter les cas désagréables. Pour le suivi médical des pèlerins, deux médecins et quatre agents de santé sont au rendez-vous. Ils travailleront en liaison avec les structures sanitaires saoudiennes. Mais il faut souligner que la visite médicale n’a pas pour but d’empêcher le pèlerin d’aller à La Mecque. C’est tout simplement pour pouvoir mieux le suivre.

S. : Le choix des encadreurs (chargés de l’encadrement des pèlerins) n’a pas toujours été judicieux. D’où de nombreuses plaintes de la part des pèlerins. Que faire ?

BY : C’est vrai que le problème de l’encadrement est souvent posé. Cette année, n’ira pas à La Mecque en qualité d’encadreur qui veut mais qui peut. L’encadreur doit être disponible, apte à communiquer avec les pèlerins, à les orienter vers les lieux de rite, à les aider à accomplir ces rites. Il doit être outillé sur le plan religieux pour répondre aux différentes sollicitations et interrogations. D’encadreurs inefficaces, nous n’en voulons plus.

S. : Des pèlerins se sont plaints d’avoir été spoliés de leur prix du mouton. Cette année, quelles dispositions pour éviter cela ?

BY : Il faut que les spoliateurs sachent que prendre l’argent du mouton de sacrifice auprès d’un pèlerin et ne pas acheter effectivement le mouton est une charge lourde de conséquences. S’ils sont croyants, ils savent ce que je veux dire. Pour limiter les dégâts, nous allons diriger les pèlerins vers la structure officielle qu’est la Banque islamique de développement. C’est un guichet sûr.

S. : Organiser le hadj n’est pas chose aisée. En tant que secrétaire permanent de la structure en charge de l’organisation, quel est aujourd’hui votre souci ?

BY : C’est un travail religieux qu’il faut savoir mener avec souplesse. J’assume mon rôle avec foi. Ce n’est pas facile. En ce qui me concerne, je suis un jeune entrepreneur. Mes activités professionnelles en ont pris un coup. Mais avec l’aide de Dieu, ça ira !

Entretien réalisé par Sita TARBAGDO
Sidwaya

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