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Journée mondiale de lutte contre le SIDA : Vers l’inscription d’une ligne VIH dans les budgets des institutions

Publié le lundi 2 décembre 2019 à 00h15min

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Journée mondiale de lutte contre le SIDA : Vers l’inscription d’une ligne VIH dans les budgets des institutions

La Journée mondiale de lutte contre le SIDA 2019 a été célébrée, ce dimanche 1er décembre à Kombissiri, la cité de la patate douce. Placée sous les auspices de la ministre de la Santé, Claudine Lougué, par ailleurs 1re Vice-présidente du Conseil national de lutte contre le Sida et les IST, représentant le président du Faso, cette journée s’est tenue sous le thème « Ensemble avec les communautés engagées : brisons la chaîne de transmission du VIH/SIDA ».

Le SIDA est présent. Toujours. Parmi les populations malgré la baisse de la séroprévalence à 0,7%. Les nouvelles infections du VIH estimées à 2 400 interpellent les autorités mais surtout les communautés engagées pour « briser la chaîne de transmission » du virus.

A Kombissiri, à l’occasion de la journée mondiale du SIDA, le Président du Faso, dans son discours lu par le ministre de la Santé, a salué les efforts consentis le plus souvent dans l’anonymat par les associations pour apporter une réponse à la lutte à travers la sensibilisation, le conseil-dépistage et la prise en charge médicale et psychosociale. « Le monde ne pourra pas mettre fin à ce fléau si la communauté n’est pas placée au cœur de la réponse. Car elle a permis de passer du mode de la peur à celui de l’espoir », a renchéri le directeur de l’ONUSIDA, Job Sagbohan.

La cérémonie a été présidée par le ministre de la santé représentant le Président du Faso, Roch Kaboré

Le Centre-sud, un bon élève

Et selon le Secrétaire permanent du CNLS/IST, Dr Smaïla Ouédraogo, le VIH a un visage humain grâce à la contribution de tous ces acteurs engagés dans la lutte. « Dans les rues, en famille, on n’indexe plus quelqu’un qui est atteint du VIH. On a gagné la bataille par le traitement et la solidarité ». A l’en croire, la région du Centre-sud, avec son taux de séroprévalence de 0,7% (correspondant au taux national) fait partie des bons élèves parmi d’autres régions du pays qui ont un taux de séroprévalence supérieur à 2%.

Dr Smaïla Ouédraogo, Secrétaire permanent du CNLS-IST

Continuer la lutte malgré la rareté des ressources

Conscient que la réduction des interventions des partenaires financiers intervenant dans la lutte contre le VIH/SIDA impacte la continuité des services et les efforts de sensibilisation des associations, le Président du Faso « a instruit les présidents d’Institutions, le gouvernement, les présidents de conseils régionaux et municipaux à l’inscription d’une ligne VIH dans leurs budgets annuels et de travailler en étroite collaboration avec les organisations communautaires ».

Au regard de la situation sécuritaire qui a occasionné des centaines de milliers de déplacés à l’intérieur du pays, la prise en charge sanitaire et la problématique du VIH et de la tuberculose reste un défi. Le président du Faso a encouragé le Secrétariat permanent du CNLS/IST à plus de diligence dans son plan d’urgence pour limiter la propagation du VIH.

Les chefs coutumiers étaient de la partie

Des notes d’espoir

Par la voix d’Ousséni Sawadogo, les associations de personnes vivant avec le VIH ont invité l’ensemble des acteurs à ne pas baisser la garde pour éviter le rebond de l’épidémie. Elles estiment que la dynamique devrait être maintenue, renforcée et accompagnée à travers le ciblage des interventions auprès des groupes spécifiques et vulnérables pour l’atteinte des objectifs 90 90 90.

Si le taux de prise en charge sanitaire des personnes vivant avec la maladie est de 89,96% au Burkina, les acteurs sont confiants et espèrent que le pays remplira le premier objectif de l’ONUSIDA qui est que 90% des personnes vivant avec le VIH doivent être sous ARV en fin 2020.

« Il n’y a pas de Zorro qui gagne ou de lutte solitaire qui gagne. C’est ensemble que nous relèverons les défis », a présagé le ministre des Sports et des loisirs, Daouda Azoupiou, représentant les parrains, Apollinaire Compaoré et Jules Tapsoba.

Cette journée a été également l’occasion pour les autorités de reconnaître les mérites des acteurs engagés dans la lutte contre la tuberculose et le VIH. Outre les associations, centres de santé, CHU et CHR récompensés, 13 personnes ont été décorées parmi lesquels Ousséni Sawadogo de l’association Buud-Sugri dont nous avons proposé le portrait, le lundi 25 novembre lors de la caravane de sensibilisation. Il a été fait Officier de l’ordre du mérite burkinabè.

Ousséni Sawadogo recevant sa décoration des mains du Gouverneur de la région du Centre-nord, Casimir Segueda

Rendez-vous a été donné aux acteurs en 2020 à Boulsa, dans la région du Nord, pour la Journée mondiale de lutte contre le sida.

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 3 décembre 2019 à 05:25, par Salomon Justin Yameogo En réponse à : Journée mondiale de lutte contre le SIDA : Vers l’inscription d’une ligne VIH dans les budgets des institutions

    L’inscription d’une ligne budgétaire (LB) VIH dans les budgets des institutions est une vieille idée qui peinait à voir le jour : C’EST UNE EXCELLENTE CHOSE SI ELLE EST ENFIN RENDUE OPERATIONNELLE ; mais il faudrait surtout veiller à ce que ce ne soit pas comme le budget Genre, dont l’inscription et les utilisations dans les ministères ont, par la suite, beaucoup déviés par rapport à l’initiative noble originelle.

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