L’A.E.J.T.B. est une association de jeunes enfants qui travaillent dans le secteur informel, à savoir la mécanique, la menuiserie, la sculpture, le bronze, le travail domestique. Créée en juillet 2000, cette structure s’est donné pour mission de sensibiliser les parents, les enfants et les employeurs sur les risques liés au travail des enfants non scolarisés ou déscolarisés. Elle vise également la réinsertion scolaire des enfants en âge d’aller à l’école et qui se retrouvent sans soutien. C’est donc dans le but d’améliorer les conditions de vie et de travail des enfants et jeunes travailleurs que l’association a initié, avec l’appui de l’UNICEF/Burkina, cette formation au profit d’une trentaine de ses membres.

Les objectifs poursuivis par les organisateurs sont ambitieux :
Permettre aux promoteurs d’activités génératrices de revenus (A.G.R.) de connaître les éléments qui entrent en ligne de compte dans le choix de l’activité, l’identification du lieu d’emplacement ;
 donner des compétences aux promoteurs afin qu’ils mènent à bien leurs activités économique ;
 donner les connaissances de base en gestion comptable ;
 finaliser les projets d’A.G.R.

En effet, durant 4 jours, les participants pourront se familiariser avec des notions pratiques d’entrepreuneriat et des thèmes comme :
 Le marketing (faire connaître et faire aimer son produit) ;
 connaître ses dépenses et recettes, les enregistrer ;
 calculer les bénéfices, les prix de vente ;
 le choix du point de vente, des produits à vendre ;
 les différentes formes d’épargne ;
 savoir bien gérer son crédit.

La présente formation est assurée par le Fonds d’appui aux activités rémunératrices des femmes (F.A.A.R.F.) et financée par l’UNICEF. Le témoignage de Mme Appoline Compaoré, chargée de la formation, est la preuve manifeste que le sort d’un homme n’est jamais définitivement scellé ; pour peu qu’il veuille se battre, il s’en sort toujours.

Elle qui s’est retrouvée dans une famille adoptive à Ouaga parce que ses parents au village ne pouvaient pas continuer à payer ses études après son C.E.P... Elle s’est donc mariée à 20 ans, son copain ne voulant payer ses études qu’à la condition du mariage. La voilà en 6e à 21 ans. Avec beaucoup de courage, elle décroche le B.E.P.C. après trois vaines tentatives et au moment même où elle avait son premier enfant. Le baccalauréat, elle l’a depuis 1993.

Aujourd’hui, elle est animatrice au F.A.A.R.F. et sa fille de 19 ans est "déjà" à l’université. C’est ce qu’on peut appeler une revanche sur la vie ; les participants doivent s’en inspirer. La cérémonie d’ouverture a connu la participation de l’administratrice du Programme juridique de protection des femmes et des enfants de l’UNICEF, le Dr Berthe Ouédraogo. Etait aussi présent le représentant du directeur de la Protection des enfants et adolescents du M.A.S.S.N., Ousséni Sawadogo.

Celui-ci, dans son allocution d’ouverture, a exhorté les participants à beaucoup d’attention et de participation aux modules qui leur seront dispensés. Il a rendu hommage à ces enfants qui, malgré tout le temps passé dans les garages, télécentres, ateliers, arrivent à faire de très bons pourcentages aux examens grâce aux cours du soir. Pour le président de l’A.E.J.T.B., Claude François Ouédraogo, il s’agit de vaincre la fatalité dans laquelle se retrouvent certains enfants, contraints de se "débrouiller" seuls. Leur donner espoir.

Abdoul Karim Sawadogo Mahamadi Tiégna (stagiaire)

Observateur Paalga