LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Médecines alternatives : les vertus de l’acupressure

Publié le mardi 30 août 2005 à 07h40min

PARTAGER :                          

L’acuponcture semble être la forme de traitement orientale la mieux connue dans notre pays. Elle dériverait pourtant d’une autre plus ancienne, aux résultats époustouflants : l’acupressure. L’acupressure, d’origine indienne, peut être définie comme la médecine plantaire et palmaire.

Elle "est une méthode de diagnostic précoce des maux à partir de pressions sur la paume des mains ou la plante des pieds et à donner ainsi une vigueur aux organes défaillants de tout l’organisme", explique Olloh Poda, acupresseur chargé de consultation et de traitement au Centre de médecine naturelle, Floria de Ouagadougou.

Cette "sœur jumelle de l’acuponcture", est en réalité la plus ancienne des deux. Elle daterait de 1 000 ans avant Jésus-Christ, selon Issa Traoré, praticien depuis 24 ans de cette médecine : "elle a été introduite en Chine sous le nom d’acuponcture, avec l’usage des aiguilles, aux fins de la protéger d’éventuels usurpateurs". M. Poda explique que l’acuponcture soulage alors que l’acupressure guérit.

Les pressions en acupressure sont faites au niveau de points spécifiques. Cela permet de déclencher "une certaine bioélectricité" au niveau des points de pression. Ce qui a une incidence sur des organes bien précis du corps humain. En retour, la personne peut ressentir des douleurs plus ou moins vives en fonction desquelles le praticien peut juger de l’importance des troubles et de la durée du temps de traitement. Olloh Poda dit être satisfait des résultats enregistrés, depuis 2000 qu’il est dans le métier. "J’ai des résultats satisfaisants dans plusieurs domaines : les maux de ventre, les problèmes gastriques, de nerfs, de gynécologie, d’hémiplégie, d’yeux".

Il souligne que dans le cas de l’hémiplégie par exemple, "après un mois de traitement accompagné de massages", le malade est mis sous produits naturels. "Et quand il commence à avoir la sensibilité de ses membres, il est mis en rééducation à notre niveau ou est orienté vers une salle de gymnastique ou vers un kinésithérapeute militaire, le colonel Koné". De même trois femmes qu’il a prises en charge ont toutes accouché après plusieurs séances d’acupressure, ajoute Olloh Poda. "L’acupressure prend en charge aussi les hommes ayant des difficultés de reproduction".

Des approches complémentaires

Dans la médecine orientale, la maladie n’a pas la même connotation, n’est pas comprise sous le même vocable, la même référence que dans la médecine moderne, souligne M. Traoré.

"En acupressure par exemple, on ne donne pas le nom d’une maladie, ou parle de trouble".

Ce sont donc des organes qui ont des troubles plus ou moins graves et il faut "en quelque sorte pacifier ou modérer ou agir sur le fonctionnement" de ces organes. Et pour y parvenir, l’acupresseur par l’intermédiaire de la bioélectricité déclenchée au cours des séances, rétablit le fonctionnement normal de l’organe troublé, surtout lorsqu’il n’est pas gravement endommagé. "En deux ou trois jours vous pouvez vous sentir à l’aise totalement", affirme Issa Traoré, sûr de son art.

Il ajoute que même un bébé qui vient de naître peut être traité en acupressure.

Les troubles les plus fréquemment traités à son niveau sont ceux de la colonne vertébrale, les douleurs lombaires, les reins, les troubles gynécologiques. En cas de maladie infectieuse, dit M. Traoré, on est obligé de recourir aux mêmes principes que la médecine moderne, à savoir l’utilisation d’antibiotiques naturels pour "stopper l’infection avant de faire un traitement à tête reposée". Il dénie toute compétence de son art en cas de problème nécessitant une intervention chirurgicale. Le malade est dans ce cas référé à la médecine moderne.

De la bioélectricité et des produits naturels anti-VIH

Philosophe de formation, Issa Traoré est devenu acupresseur par l’intermédiaire d’un Autrichien du nom de David Schweitzer en 1981. De nos jours, il ne se contente plus seulement des séances d’acupressure, il dispose également de produits thérapeutiques naturels élaborés localement ou par "des maisons de référence avec un protocole compliqué".

Mme Francine Kane est cliente depuis 1999 de l’officine de M. Traoré "uniquement pour le savon", dit-elle. Un savon fait à base d’argile qui rend la peau lisse.

Elle juge son prix, 750 F, satisfaisant "compte tenu des effets que j’obtiens".

Dans son officine située à quelques encablures de la nationale des jeux (LONAB), M. Traoré dit disposer de produits liquides (élixirs, panacés) solides (savons, tisanes hépatites...).

Quant à Abdoul Rahim, acupresseur et gestionnaire d’une officine située non loin de la mairie de Bogodogo, il dispose d’un produit à base de tisane et efficace contre les maladies opportunistes du VIH. "C’est une tisane appelée Gnada". Les effets de cet antirétroviral portent sur l’arrêt des selles, la prise de forme.

Il redonne le teint initial et l’appétit, confirme Olloh Poda. Il refuse cependant de donner le nom d’un patient pour des raisons de secret médical. Tout comme il préfère le bouche à oreille comme mode de promotion de leurs produits et pratiques. Il a bénéficié comme bon nombre de praticiens de la médecine naturelle, de plusieurs séances de formation. Des séances de formation organisées par le ministère de la Santé, l’OMS/Burkina, l’ONG PROMETRA basée à Dakar et relatives au Sida, au magnétisme, aux méthodes de séchage et d’utilisation des plantes. "Ces rencontres de formation nous permettent d’acquérir des connaissances, de mieux nous organiser et de mettre en valeur nos pratiques", souligne Olloh Poda.

Alassane NEYA(Stagiaire)
Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique