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Intégration régionale : « Notre objectif, c’est qu’un jour, il n’y ait plus de Burkinabè, de Maliens, d’Ivoiriens…, mais simplement des Africains », prône le ministre Paul Robert Tiendrébéogo

Publié le dimanche 3 novembre 2019 à 19h05min

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Intégration régionale : « Notre objectif, c’est qu’un jour, il n’y ait plus de Burkinabè, de Maliens, d’Ivoiriens…, mais simplement des Africains », prône le ministre Paul Robert Tiendrébéogo

« Intégration régionale et défis sécuritaires ». C’est sous ce thème qu’une quinzaine de communautés vivant au Burkina, autorités politiques, administratives, coutumières et religieuses, se sont réunies le samedi, 2 novembre 2019 à Tenkodogo (région du Centre-est), pour le Forum national de l’intégration au cours duquel, 128 personnes ont, solennellement, reçu des autorités burkinabè, leur décret de naturalisation.

Le Forum national de l’intégration régionale est en quelque sorte, l’apothéose d’une série d’activités entamées depuis le 28 octobre 2019, dont l’objectif principal est de continuer à semer les graines de la cohésion sociale, renforcer la connaissance mutuelle entre communautés pour une « Afrique intégrée, prospère et pacifique, dirigée par ses propres citoyens, et représentant une force dynamique sur la scène mondiale ».

L’assise, troisième du genre sous ce format (l’initiative de promotion de l’intégration africaine a été lancée depuis 1998 sous l’appellation de ‘’Journées des communautés’’), a duré toute la journée et a réuni, en plus de la quinzaine de communautés, des sensibilités et compétences diverses.

Elle s’est déployée, essentiellement, en panels et communications sur des thèmes dont la pertinence a été saluée par les participants : « Intégration régionale, culture de la paix et de la cohésion sociale dans le contexte d’intégration régionale », « Consolidation du dialogue inter-religieux pour la préservation de la paix en Afrique », « Sécurité et mobilité humaine », « Libre circulation des personnes et des biens en Afrique de l’ouest » ou encore « Contribution des communautés dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière ».

Pour le ministre de l’Intégration africaine et des Burkinabè de l’extérieur, Paul Robert Tiendrébéogo, la libre circulation des personnes et des biens en Afrique requiert l’implication et l’effort conjugué, à la fois des gouvernements, des populations, de la société civile, des organisations professionnelles, sous-régionales et régionales pour une mise en œuvre effective des textes communautaires.

Il a rendu un hommage aux dirigeants africains qui, en dépit des difficultés, œuvrent pour rapprocher davantage les populations, en renforçant les bases de l’édifice communautaire. C’est dans cette volonté que, rappelle le ministre, le président Roch Kaboré a été « investi par ses pairs de la sous-région pour être le leader » de la libre circulation.

« Vous êtes ici chez vous, et je puis vous assurer que le peuple burkinabè sera toujours ce peuple ouvert, accueillant, généreux que vous connaissez », a réaffirmé le ministre Paul Robert Tiendrébéogo aux communautés vivant au Burkina, ajoutant que le président Roch Kaboré ne ménagera aucun effort pour assurer la cohésion sociale et le vivre-ensemble au Burkina.

Abordant le thème, Paul Robert Tiendrébéogo relève que cette troisième édition se tient dans un contexte sécuritaire qui met à rude épreuve la cohésion sociale. C’est pourquoi, de son avis, la lutte contre le fléau terrorise doit rester l’engagement de tous. « Nous ne devons pas, et nous n’allons pas, baisser les bras ; nous devons redoubler de vigilance, tout en renforçant la lutte contre la pauvreté, le chômage, le sous-emploi, l’ignorance, l’intolérance, principaux terreaux fertiles pour les forces obscurantistes. Nous avons le devoir de relever ces défis de la sécurité et de la paix, sécurité et paix sans lesquelles, nos efforts d’intégration seront vains », invite le ministre de l’Intégration africaine et des Burkinabè de l’extérieur, Paul Robert Tiendrébéogo, président du Forum national.

Paul Robert Tiendrebeogo, ministre de l’Intégration Africaine et des Burkinabé de l’Extérieur.

Réunies au sein d’une coordination, les communautés vivant au Burkina disent apprécier leur insertion dans ce pays d’accueil. Pour elles donc, tout ce qui touche à la vie du pays et au peuple burkinabè, les touche également. C’est pourquoi elles ont mis à profit le cadre pour adresser les condoléances aux familles et proches des victimes des attaques et souhaiter prompt rétablissement aux blessés. La coordination a également exprimé sa « solidarité indéfectible » au peuple burkinabè, meurtri par la situation.

« La coordination des communautés vivant au Burkina condamne avec la dernière énergie, cette barbarie sans tenants ni aboutissants. Convaincus que la victoire n’est plus loin, nous nous tenons debout aux côtés du peuple burkinabè pour non seulement encourager nos Forces de défense et de sécurité dans leurs combats quotidiens, mais nous sommes aussi prêts à apporter notre contribution, de quelle que forme que ce soit, à la détermination du gouvernement burkinabè dans sa lutte contre ce terrorisme lâche et sans issue. Les communautés vivant au Burkina Faso ne sauraient en aucun cas se sentir en dehors de la culture de la paix et de la cohésion sociale, encore moins, loin de la consolidation du dialogue inter-religieux pour la préservation de la paix en Afrique. Raison pour laquelle, leur contribution dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière est un gage pour la libre circulation des personnes, des biens et même des capitaux en Afrique », s’est ouvert le président de la coordination, Dr Abdoulaye Senghor. Il encourage les autorités burkinabè à entretenir cette flamme de l’intégration des peuples africains pour le bonheur du continent tout entier.

Dr Abdoulaye Senghor, président de la coordination des communautés vivant au Burkina

« Je suis très fière d’être Burkinabè, j’ai choisi de l’être … »

Ce Forum a connu la remise solennelle de décrets de naturalisation à 128 personnes, originaires de quinze pays. « Ce n’est pas une simple formalité, c’est un choix de vie, une décision mûrement réfléchie, un acte d’engagement. (….). Que des sœurs et des frères aient choisi de devenir Burkinabè, cela veut dire qu’il y a des gens qui savent que la situation actuelle n’est que conjoncturelle. Notre objectif, c’est qu’un jour, il n’y ait plus de Burkinabè, de Maliens, d’Ivoiriens…, qu’il y ait simplement des Africains », apprécie Paul Robert Tiendrébéogo.

Parmi ces personnes qui ont acquis la nationalité burkinabè, Sylvana Nzirorera. Fonctionnaire internationale, elle ne cache pas sa fierté d’être désormais Burkinabè. « Je suis très fière d’être Burkinabè, j’ai choisi de l’être », a-t-elle clamé, témoignant sa reconnaissance aux autorités et au peuple burkinabè. « Un très grand merci de m’avoir accepté. J’aurais pu choisir un autre pays, parce que j’en connais beaucoup dans le monde, à cause des fonctions que j’ai exercées dans ma vie professionnelle, y compris au Burkina. Mais, j’ai décidé d’être Burkinabè ; parce que ce peuple et ce pays, je les sens dans mon cœur », justifie la Burundaise d’origine.

Remise de décret de naturalisation

Elle se montre aussi reconnaissante à des familles burkinabè, qui l’ont encouragée et adoptée. « Je voudrais aussi remercier ma famille biologique, qui a accepté aussi que je sois Burkinabè ; parce qu’elle aurait pu dire de choisir une autre nationalité, pas le Burkina. Je suis arrivée au Burkina pour la énième fois pour exercer des fonctions de gestion du programme de l’UNICEF en 2008. Je suis restée pendant des années. Mais j’étais déjà venue au Burkina, avant ça, quand je travaillais au siège de l’UNICEF et c’est là que j’ai vraiment appris à connaître ce peuple ; un peuple extraordinaire, très travailleur. J’ai compris également que c’était un peuple très ouvert aux autres peuples. Quand la toute première fois, j’ai visité ce pays, c’était la toute première fois aussi que j’entrais dans un pays avec une chaleur aussi extraordinaire. Je me suis dit : ça, c’est un peuple téméraire, j’ai vu les Burkinabè à l’œuvre. C’est rester dans mon cœur », a retracé Sylvana Nzirorera.

Arrivé au Burkina le 8 octobre 2004, Segbé Kodjo Joseph est originaire du Togo. Professeur d’anglais, il enseigne la matière dans plusieurs établissements au Burkina. « Je suis très heureux, parce que c’est quelque chose que j’ai désiré, il y a très longtemps. Cela fait quinze ans que je vis au Burkina Faso et à aucun moment, je n’ai regretté de choisir d’être au Burkina Faso », confie l’enseignant d’anglais, tenant fièrement son décret de naturalisation.

« Je veux être Burkinabè. Je veux travailler pour le Burkina Faso. Je développer le Burkina Faso. Je veux promouvoir l’anglais sur le sol burkinabè. D’où ce sentiment de joie et de profonde gratitude qui m’anime ce matin », a exprimé Segbé Kodjo Joseph.
La troisième édition du Forum national de l’intégration qui a refermé les portes avec la Nuit de l’intégration a, en outre, attribué des distinctions à des personnalités et institutions qui, par leurs œuvres dans leur domaine respectif, se positionnent comme actrices de premier plan du rapprochement entre les peuples. Selon le ministre de l’Intégration africaine et des Burkinabè de l’extérieur, Paul Robert Tiendrébéogo, cette distinction est désormais instituée pour reconnaître le mérite de ces acteurs dans la promotion de l’intégration.


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OL
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Vos commentaires

  • Le 4 novembre 2019 à 09:21, par Badisak En réponse à : Intégration régionale : « Notre objectif, c’est qu’un jour, il n’y ait plus de Burkinabè, de Maliens, d’Ivoiriens…, mais simplement des Africains », prône le ministre Paul Robert Tiendrébéogo

    Parlant de libre circulation des personnes et des biens, le cheval de bataille de nos autorités doit être de mettre l’accent sur le racket observé sur nos routes et surtout à nos frontières par certains agents de sécurité indélicats et à soif d’argent. C’est souvent très désagréable et honteux de regarder impuissamment des agents véreux extorquer injustement et impunément de l’argent à des gens qui nous font l’amitié de visiter notre pays. Autre fois, nos forces de l’ordre étaient reconnus pour l’exemplarité de leur sérieux dans l’exercice de leur fonction et nous en étions fiers. De nos jours, notre pays est en passe de devenir le champion du racket sur les routes. Je revenais un jour d’un pays voisin en compagnie d’un ami originaire de ce pays ; lorsque nous sommes arrivés à la frontière, nous n’avons pas eu de difficulté avec les forces de l’ordre du pays en question ; mais lorsque nous sommes rentrés dans mon beau pays le Burkina Faso, j’ai été sidéré de voir que mon ami et voisin soit obligé de débourser la somme de mille (1 000) francs cfa dans un isoloir pour retirer sa pièce d’identité des mains du policier en charge du contrôle sans motif ; et c’était comme-ça pour tous ceux qui étaient étrangers à bord de notre car. Du coup, je ne me sentais plus à l’aise avec mon ami car cet agent véreux venait par son acte, de créer un sentiment de frustration et de honte entre nous. Il faudrait qu’au delà des discours, nos autorités prennent des mesures fortes qui permettent de rendre effective la libre circulation des personnes et des biens sur notre territoire ; que les personnes qui ne sont pas en règle soient sanctionnées sur la base des textes consacrés et en vigueur. On peut envisager que les personnes victimes du racket soient autorisés à porter plaintes auprès d’une autorité qui devra être en charge de la répression du racket comme c’est la cas dans un pays voisin. Un peu de respect pour les usagers de la route et surtout pour nos frères africains qui nous font l’amitié de découvrir notre pays.

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