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Promotion de l’intégration régionale : « Cette façon de faire au Burkina doit faire tache d’huile en Afrique », loue Toumey Kodjo, porte-parole des communautés

Publié le jeudi 31 octobre 2019 à 11h01min

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Promotion de l’intégration régionale : « Cette façon de faire au Burkina doit faire tache d’huile en Afrique », loue Toumey Kodjo, porte-parole des communautés

La « cité de Zoungrantenga », Tenkodogo (chef-lieu de la région du Centre-est), a accueilli dans l’après-midi de mercredi, 30 octobre 2019, la IIe édition de la caravane de l’intégration, dont le principal objectif est de sensibiliser les populations sur la libre circulation des personnes des biens, dans le cadre du IIIe Forum national de l’intégration (1er au 3 novembre 2019). Partie de Ouagadougou le 28 octobre, elle a mené des actions sur le sujet dans plusieurs communes traversées par la route nationale N°4 qui conduit aux frontières avec le Bénin, le Niger et le Togo.

Tenkodogo constitue donc la dernière étape de la caravane qui est passée dans les communes de Mogtédo, Zorgho (région du Plateau central), Pouytenga, Koupèla, Bittou, puis Tenkodogo (dans le Centre-est). En cet après-midi, la quinzaine de communautés qui constituent la caravane a été accueillie à la place du Haut-Commissariat de Tenkodogo par plusieurs autorités localités et des populations mobilisées à cet effet.

« Cette caravane vise à permettre aux populations, de s’approprier la vision des Chefs d’Etat et la politique des organisations communautaires et régionales, afin de faire connaître et valoriser les potentialités des communautés sur les plans économique, social et culturel », a peint le chargé de missions du ministre de l’Intégration africaine et des Burkinabè de l’extérieur, Joachim Bagagna, pour qui, cette édition se tient dans un contexte particulier qui devrait davantage pousser à œuvrer pour l’approfondissement du processus de l’intégration sous-régionale et africaine.

Le chargé de missions, Joachim Bagagna

Cette caravane vise, rappelle-t-il, à accélérer le processus d’intégration par la promotion d’une inter-action positive entre toutes les communautés vivant au Burkina (nationale, africaine ou étrangère), renforcer l’esprit de fraternité et de solidarité entre les populations vivant au Burkina, sensibiliser les populations à la paix et à la cohésion sociale entre les communautés vivant au Burkina... Par là également, le gouvernement joint l’acte à la parole, en permettant aux populations de constater de visu, qu’une quinzaine de communautés étrangères, vivant sur le sol du Burkina, ont accepté d’accompagner l’initiative.

« Nous devons tous ensemble dire non à l’intolérance, à la haine, la violence… »

« C’est la preuve vivante que toutes les communautés sont engagées avec nous dans la lutte contre le terrorisme et pour la promotion de l’intégration africaine. La construction de cette Afrique de nos rêves, que nous voulons intègre, prospère et pacifique, dirigée par ses propres citoyens et représentant une force dynamique sur la scène mondiale, ne peut se faire sans toutes les couches socio-professionnelles. Elle ne peut non plus se faire sans que chacun ne sache réellement ce qui est attendu de lui et ce qu’il peut en attendre comme avantages », explique le chargé de missions, M. Bagagna, représentant le ministre de l’Intégration africaine et des Burkinabè de l’extérieur.

Il appelle chacun à contribuer à la dynamique de l’intégration. C’est en cela aussi que s’explique cette caravane envers les populations. Dans cette quête de l’intégration, poursuit-il, il y a des valeurs à promouvoir et à renforcer, parmi lesquelles, la culture de la paix, du dialogue inter-religieux ; la tolérance ; la solidarité ; le civisme ; le sens de la responsabilité. C’est dans cet esprit, et en lien avec le thème de cette édition, qu’il relève que les multiples attaques que connaissent le Burkina et l’espace communautaire, au-delà de l’aspect terroriste, visent l’objectif funeste de briser la cohésion sociale, en semant la division et la haine entre les communautés. « C’est pourquoi, nous devons tous ensemble dire non à l’intolérance, la haine, la violence et à tout extrémisme violent dans notre vie sociale de tous les jours », recommande le chargé de missions.

Pour le premier adjoint au maire de Tenkodogo, Ousmane Bangré, le thème retenu témoigne de l’intérêt collectif porté à l’intégration, la paix et à la cohésion sociale entre les communautés vivant au Burkina. « En effet, l’intégration et la cohésion sociale des communautés vivant au Burkina Faso sont mises à rude épreuve par les différentes attaques terroristes. Il est donc impérieux de conscientiser les populations sur les valeurs de vivre-ensemble et faire barrage au plan machiavélique de la désunion et de la division de nos communautés par les terroristes », exprime M. Bangré, pour qui cette caravane est un signal fort pour magnifier et renforcer la cohésion sociale entre les communautés.

L’adjoint au maire de Tenkodogo, Ousmane Bangré

« La terre et la culture appartiennent à tous, alors, cultivons l’amour, le vivre-ensemble… »

C’est pourquoi il galvanise chaque individu à faire de l’intégration, une des préoccupations au quotidien. « Si le Burkina Faso aime aller chez les autres, il sait aussi accueillir autrui chez lui. Aller chez autrui et accueillir autrui chez soi, c’est le mouvement naturel de la vie des hommes. En d’autres termes, la terre et la culture appartiennent à tous. Alors, cultivons l’amour, le vivre-ensemble et la cohésion parfaite des communautés au Burkina Faso », a appelé le premier adjoint au maire de Tenkodogo, Ousmane Bangré.

Vision partagée par le secrétaire général de la Coordination des communautés vivant au Burkina Faso, Toumey Kodjo, qui pense tout simplement que l’initiative est à pérenniser. « Nous-mêmes avons voulu ça depuis toujours, ça fait une visibilité des communautés vivant au Burkina Faso. Pendant la caravane, on fait un brassage entre les peuples, qui ne savent peut être pas qu’il y a des Centrafricains, des Camerounais, des Rwandais, des Burundais… au Burkina Faso. Ça a permis de voir que le Burkina est une terre d’accueil, où toutes les communautés se sentent bien », témoigne Toumey Kodjo, par ailleurs président de la communauté togolaise au Burkina.

Toumey Kodjo

A en croire ce caravanier, cette sortie a instruit à plusieurs niveaux. « Nous avons même retenu que les non Burkinabè qui vivent dans les localités peuvent, sous certaines conditions, participer aux élections locales ; ce que nous ignorions », a-t-il affirmé. Pour lui, un tel dispositif peut amener les communautés à s’investir encore plus dans le développement local.

Cette arrivée a également été agrémentée par des prestations d’artistes et théâtrales sur le sujet

« L’intégration au Burkina est déjà en marche. (…). Les communautés sont bien intégrées, parce que nombreux ont épousé un Burkinabè, un Tchadien, etc. Ce genre d’activités (la caravane, le Forum national de l’intégration) sont à pérenniser et nous devons remercier l’Etat burkinabè pour cela. C’est un cheval de bataille pour l’Etat burkinabè. (…). Dans le temps, on disait aux enfants de ne pas sortir pour les défilés parce qu’il y a telle communauté qui bouffe les enfants. Maintenant que nous avons des activités ensemble, chacun montre sa culture, on comprend que le membre de cette communauté, c’est quelqu’un comme un Burkinabè ; il n’y a pas de différence, les cultures se ressemblent en Afrique. Quand on faisait les journées nationales des communautés (qui se sont transformées en Forum de l’intégration), chaque pays présentait ses mets et les populations passaient goûter. Dès lors, elles ont dit qu’il n’y a pas trop de différence entre le tô burkinabè et le tô togolais ou le n’dolè camerounais qui est comme la sauce dagara’’. C’est en cela que nous disons que cette façon de faire au Burkina, doit faire tache d’huile dans la sous-région et en Afrique. Il ne faut pas que ce soit le Burkina seul qui le fait, et les autres ? Si on le fait, les populations sauront que l’intégration est en marche en Afrique, pas qu’au Burkina », exprime Toumey Kodjo, encourageant à protéger la cohésion qui existe au Burkina entre les communautés et invitant les autres pays à en faire autant pour le bonheur de tous les peuples africains.


A LIRE AUSSI : 3e Forum national de l’intégration : Une caravane de sensibilisation sur la libre circulation des personnes et des biens pour lancer les activités


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