Extraction de l’or : Le Burkina lance un projet pour l’élimination du mercure
LEFASO.NET | Par Cryspin Masneang Laoundiki
Le Burkina Faso a lancé, ce jeudi 12 septembre 2019 à Ouagadougou, le projet « Planet Gold », une initiative qui va contribuer à l’élimination du mercure et à l’amélioration de la chaîne d’approvisionnement de l’or.
Selon l’évaluation mondiale du mercure de 2018 (PNUE 2018), l’extraction aurifère artisanale et à petite échelle de l’or représente environ 38% des émissions mondiales totales de mercure dans l’air (844 tonnes) et 68% des rejets dans les eaux et les sols (1 220 tonnes).
Au Burkina Faso, l’inventaire de 2017 fait état de plus de 32 tonnes de mercure dans l’environnement chaque année, a indiqué le ministre en charge de l’Environnement Batio Bassière. « Cette quantité exorbitante est le corolaire de l’utilisation anarchique et archaïque du mercure dans ce secteur », a-t-il déclaré.
Face à cette situation, le Burkina Faso, en collaboration avec ses partenaires techniques et financiers, a initié le projet « Planet Gold ». Cette initiative vise à contribuer à l’élimination du mercure et à l’amélioration de la chaîne d’approvisionnement de l’or dans le secteur de l’Exploitation minière artisanale et à petite échelle (EMAPE).
Les parties prenantes clés ont donc été conviées à cette cérémonie de lancement pour mieux découvrir le projet Planet Gold et ses enjeux pour le Burkina. Il s’est aussi agi de recueillir les avis des différents acteurs concernés pour améliorer l’efficacité des futures interventions du projet.
D’une durée de cinq ans, le projet est financé à environ un milliard de francs CFA, a indiqué l’agent de programme de l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI), Jérôme Stucki.
Planet Gold, le fruit d’une collaboration
Selon le conseiller technique du ministre en charge des Mines, Fidèle Naganda, Planet Gold vient à point nommé, car il va permettre d’accompagner les efforts déjà entrepris par le ministère de l’Environnement et son département.
Planet Gold est le fruit d’une collaboration entre l’ONUDI et les ministères de l’Environnement et des Mines du Burkina. « Il est primordial de coordonner nos efforts afin de transformer ce secteur, pour un secteur formel et durable pour le bien de la population et la prospérité du pays », a recommandé Jérôme Stucki.
Planet Gold va permettre d’examiner et d’analyser les cadres juridiques applicables au secteur de l’EMAPE burkinabè ; de créer et mettre en œuvre un mécanisme de financement pour améliorer le secteur de l’EMAPE ; d’établir de programmes de formation professionnelle pour le traitement sans mercure du minerais aurifère ; et enfin, créer un système de transfert des connaissances pour le secteur de l’EMAPE et le projet Planet Gold.
Le mercure et ses effets sanitaires
Les personnes qui sont en contact permanent avec le mercure courent de grands dangers. A en croire le ministre Batio Bassiere, « ce mercure utilisé par les exploitants artisanaux est rejeté directement sans aucun système de récupération ou d’élimination, contaminant ainsi l’air, le sol et les eaux et exposant les communautés des artisans miniers aux risques sanitaires. » C’est pourquoi, au cours de cette cérémonie de lancement, il a insisté sur les effets sanitaires tels que les malformations génétiques et les tremblements de terre, qui sont imputables à l’exposition au mercure.
Lse Burkina Faso a signé la Convention de Minamata sur le mercure le 10 octobre 2013, et l’a ratifiée le 10 avril 2017. Conscient des menaces que le mercure peut présenter pour la santé humaine et l’environnement, le Burkina participe aux programmes et accords internationaux pour traiter des rejets et utilisations de mercure.
Le ministère de l’Environnement a initié à travers le financement du Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) et l’appui technique de l’ONUDI et de l’ONG canadienne Artisanal Gold Council (AGC), le projet « planetGOLD » au Burkina Faso.
Cryspin Masneang Laoundiki
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