Mines : Pour la première fois de son histoire, le Burkina va raffiner son or chez lui
La Société nationale des substances précieuses (SONASP) a organisé une cérémonie de pose de la première pierre d’une usine de raffinerie d’or ce jeudi 23 novembre 2023 à Ouagadougou. C’est le président de la transition, chef de l’Etat, le capitaine Ibrahim Traoré, lui-même, qui a procédé à la pose de cette première pierre.
C’est une mobilisation à la hauteur de l’événement. Pour la première fois de son histoire, le Burkina Faso va raffiner son or chez lui. Le chef de l’Etat, plusieurs ministres, des diplomates, des présidents d’institutions et d’autres invités ont brillé par leur présence.
Dans son discours lu par le ministre des mines et des carrières, Simon-Pierre Boussim, le chef de l’État a déclaré que désormais « transformons au Burkina Faso ce que nous produisons au Burkina Faso ». « A travers la construction de cette usine de raffinerie d’or, nous voulons réduire notre dépendance vis-à-vis de l’extérieur. Donner une valeur ajoutée à la production de notre or, offrir de l’emploi à la jeunesse et constituer une expertise nationale dans la production, la transformation et la commercialisation de l’or », a lu le ministre.
« Nous voulons exploiter l’or nous-mêmes »
Après la pose de la pierre, le chef de l’Etat s’est entretenu avec les professionnels de médias présents à cette cérémonie. Selon le capitaine Ibrahim Traoré, pendant longtemps, le Burkina Faso n’avait pas le contrôle sur son or. « Aujourd’hui, nous avons décidé de mettre toute une chaîne en place. Nous voulons exploiter l’or nous-mêmes. Aujourd’hui, nous posons la première pierre de l’usine de raffinerie, il ne s’agira plus pour nous d’amener notre or à l’extérieur pour raffiner. Nous le raffinerons sur place et nous saurons quelle est la teneur réelle de l’or brut qui sort », a-t-il justifié.
Bâtie sur une superficie de cinq hectares, cette raffinerie aura, entre autres, une bijouterie, un magasin de stockage et une administration (bâtiment R+2). Les premiers lingots d’or sont attendus dans onze mois, a indiqué le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré.
Dans son intervention, Soumaïla Sibi, le porte-parole de Marina Gold, partenaire de cette raffinerie, a confié que 150 tonnes d’or de 24 carats sortiront chaque année de cette raffinerie. Tout en se félicitant pour ce partenariat avec la Société nationale des substances précieuses (SONASP), il a salué le leadership du président de la transition, qui selon lui, « va au-delà des frontières ».
Une augmentation au budget de l’Etat
Selon le gouvernement, la mise en place d’une raffinerie d’or va contribuer à diminuer conséquemment l’exportation à l’état brut d’une grande partie de l’or extrait et à lutter contre la fraude dans l’exploitation artisanale et semi mécanisée, mais également augmenter les recettes issues du métal jaune dans le budget national.
En termes de chiffres, jusqu’au 31 décembre 2022, le Burkina Faso disposait de onze mines industrielles avec 57, 674 tonnes avec une contribution de 430,916 milliards de FCFA en 2021 au budget de l’Etat et 540,984 milliards de FCFA en 2022, soit une augmentation de 110,068 milliards de F CFA en valeur absolue.
En rappel, c’est le conseil des ministres du 5 avril 2023 qui a autorisé la réalisation d’une raffinerie nationale de l’or.
Cryspin Laoundiki
Lefaso.net