Cette année 2019, ce sont près de 400 volontaires qui ont été mobilisés par le Groupement d’intérêt-Programme national de volontariat au Burkina Faso (GIP-PNVB), bien loin des 1 000 habituellement mobilisés. Et pour cause, une coupe budgétaire dans le contexte de lutte contre le terrorisme. Qu’importe, les 400 volontaires mobilisés se disent prêts à servir leur pays où besoin sera : dans les collectivités territoriales (préfectures, hauts-commissariats, gouvernorats, mairies, services techniques déconcentrés), lycées et collèges, centres de santé publics les plus reculés du pays, etc.

Salifo Tiemtoré, ministre de la jeunesse et de la promotion de l’entreprenariat des jeunes, président de la cérémonie de prestation de serment

Ils ont pour cela prêté serment ce vendredi 2 août 2019 en présence de leur ministre de tutelle, le ministre de la Jeunesse et de la Promotion de l’entreprenariat des jeunes, Salifo Tiemtoré. Dans ce serment, ils s’engagent, en tant que volontaires, à promouvoir des activités de développement et à contribuer à résoudre les problèmes sociaux, économiques, culturels et environnementaux pour la construction d’une société plus juste et prospère, mais aussi à respecter les valeurs du volontariat.

Estelle Ido, représentante des volontaires 2019

Cette prestation de serment sera suivie d’une session de formation sur plusieurs thématiques, notamment sur le civisme et d’autres thèmes d’actualité. Puis, les volontaires seront déployés sur toute l’étendue du territoire national pour une durée de six mois renouvelable six fois.

« La cérémonie de ce matin, qui sera suivie d’une session de formation sur des thématiques diverses, nous offre l’occasion de nous engager solennellement à donner le meilleur de nous-mêmes pour réussir les missions qui nous sont assignées, à être des artisans de développement et les dignes défenseurs du volontariat dans nos différentes structures d’accueil et partout où nous serons », a laissé entendre Estelle Ido, représentante des volontaires 2019.

Pour le ministre en charge de la Jeunesse, l’institution d’un corps de volontaires nationaux reprend à grande échelle une tradition de solidarité au sein de la population burkinabè par l’investissement des compétences individuelles et collectives au service du bien commun. C’est pourquoi il n’a pas manqué de rappeler que les objectifs du volontariat national sont « de permettre aux structures qui n’ont pas les moyens de recruter d’avoir des compétences nécessaires pour leur fonctionnement, de renforcer les capacités des structures d’accueil et/ou des personnes qui se portent volontaires par le processus de transfert de compétences, de rendre possible la conduite d’actions au profit d’autres communautés ou pour relever d’autres défis au sein de la même communauté grâce à la renonciation du différentiel salaire-indemnité par le volontariat et de renforcer la cohésion sociale pour un monde de paix préalable de tout développement. »

Il ajoute que « le volontariat demeure donc une opportunité de formation et d’acquisition d’expérience professionnelle, d’insertion professionnelle, d’engagement citoyen et de participation citoyenne des jeunes au développement tout en prônant les valeurs de civisme, de citoyenneté, de patriotisme, d’intérêt général, de solidarité, du don de soi, de la tolérance, de paix et de partage. »

Boureima Nabaloum, DG du GPI-PNVB faisant prêter serment aux volontaires 2019

10 000 volontaires pour 2020

Si pour 2019, ce ne sont qu’environ 400 volontaires qui ont été mobilisés à cause de la coupe budgétaire, l’ambition affichée par le ministre de la Jeunesse, Salifo Tiemtoré, pour l’année 2020 est de mobiliser 10 000 volontaires. Pour cela, le directeur général du Groupement d’intérêt-Programme national de volontariat Boureima Nabaloum et ses collaborateurs travaillent à mobiliser le secteur privé pour contribuer au financement des missions des volontaires.

« Nous avons déjà rencontré un certain nombre d’acteurs qui sont partants et se disent prêts à engager leurs responsabilités sociétales pour financer les missions des volontaires. Cela nous amène à espérer avoir au minimum 10 000 volontaires », a indiqué M. Nabaloum.

Il rappelle que selon les statistiques, ce sont chaque année plus de 100 000 jeunes qui postulent pour le volontariat pour environ 1 000 places. C’est pourquoi il lance un appel aux partenaires techniques et financiers et au secteur privé afin de soutenir le financement des missions des volontaires.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net