31e anniversaire de l’OOAS : Le directeur général donne les acquis et les défis dans le domaine de la santé
L’Organisation ouest-africaine de la santé (OOAS) a 31 ans cette année. À cette occasion, le directeur général de cette institution sous-régionale, Pr Stanley Okolo, rappelle les acquis majeurs engrangés et annoncent les grands chantiers en matière de santé.
Chers concitoyens d’Afrique de l’Ouest,
Veuillez recevoir les salutations de l’Organisation ouest-africaine de la santé, l’OOAS, institution spécialisée de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) en charge des questions de santé.
Ce jour 9 juillet 2018, marque le 31e anniversaire de la création de l’OOAS, et nous offre une occasion unique pour vous faire part des grands progrès que nous avons réalisés ensemble dans le domaine de la santé au sein de notre région ainsi que des défis qui nous attendent.
Les chefs d’État et de gouvernement des 15 pays de la CEDEAO ont créé l’OOAS avec pour objectif en particulier, d’assurer « aux populations de la région, le niveau le plus élevé possible de protection en matière de santé à travers l’harmonisation des politiques des États membres, la mise en commun des ressources et la coopération entre eux ainsi qu’avec les tiers, en vue d’une lutte collective et stratégique contre les problèmes de santé de la sous-région ».
Depuis la prise de cette décision, l’OOAS a enregistré de nombreuses réalisations, en dépit des difficultés initiales. Il s’agit notamment de :
• la création du Centre régional de surveillance et de contrôle des maladies de la CEDEAO, dont le siège se trouve à Abuja au Nigeria ;
• la formation et le perfectionnement de plus de 1000 personnels de santé dans le cadre du renforcement des capacités ;
• l’harmonisation des politiques pharmaceutiques à travers l’ensemble de la région ;
• l’amélioration de la sécurité de la chaîne d’approvisionnement en médicaments et vaccins ;
• la création d’un réseau d’institutions nationales de coordination pour la surveillance des maladies et la réponse en situation d’urgence aux épidémies ;
• la mise en place d’un réseau de laboratoires régionaux de référence ;
• la publication d’un document stratégique sur les Partenariats public-privé (PPP) en matière de santé dans l’espace CEDEAO ;
• la publication d’une Pharmacopée de la médecine traditionnelle (Compendium) ;
• la publication de façon périodique, d’informations sanitaires relatives aux épidémies ;
• l’organisation périodique d’un Forum de partage des meilleures pratiques en matière de santé dans la région ;
• la mise en place d’une base de données de collecte d’informations pour le suivi des zoonoses dans le contexte des maladies épidémiques suivant l’approche « une seule santé » ; ce qui permettra par conséquent, de collecter à partir de cette année, des données sur les maladies d’origine animale prioritaires à travers une plateforme régionale de partage d’informations pour la région de la CEDEAO.
Par ailleurs, en juin de cette année, à Banjul, la 19e réunion ordinaire de l’Assemblée des ministres de la santé de la CEDEAO a adopté plusieurs résolutions visant à donner un coup de pouce à la santé au profit des citoyens de la Communauté. Il s’agit notamment du Plan stratégique régional pour la santé mentale en Afrique de l’ouest, du Règlement portant création et définition des procédures opérationnelles de la Biobanque régionale de la CEDEAO ainsi que des Documents techniques communs (DTC) pour l’homologation des médicaments dans la région de la CEDEAO. L’Assemblée a également approuvé la Déclaration de Banjul des Premières dames des pays de la CEDEAO sur l’élimination de la fistule obstétricale dans la région.
Ce sont là, de très grandes réalisations mais il nous faut faire davantage. En effet, dans les années à venir, il nous faudra veiller à ce que nos actions et interventions aient un impact visible sur les populations, en particulier dans les domaines thématiques tels que la santé de la mère, de l’enfant et de l’adolescent, la prévention et le contrôle des maladies transmissibles et non-transmissibles, l’accès aux médicaments et aux vaccins de très bonne qualité, la promotion des normes de qualité et des centres d’excellence, et la disponibilité d’informations régionales spécifiques sur la santé.
Dans toutes nos interventions, nous travaillerons sans relâche pour renforcer les capacités humaines dans la région, renforcer nos réseaux et assurer la durabilité de tous les programmes qui concourent à l’amélioration de la santé.
Telle est notre nouvelle vision qui, quoiqu’audacieuse, a été approuvée le mois dernier par l’Assemblée des ministres de la santé de la CEDEAO, sur recommandation du Comité des experts de la santé de la CEDEAO.
À l’occasion du 31e anniversaire de l’OOAS, je souhaite exprimer notre profonde gratitude à nos partenaires au développement, pour les soutiens financiers et techniques inestimables qu’ils ne cessent d’apporter à l’institution en vue de l’amélioration de la santé publique dans l’espace CEDEAO.
En effet, ils nous ont été d’un grand soutien l’année dernière, et nous sommes confiants que cette collaboration sur des questions cruciales de santé publique va se poursuivre.
Enfin, je tiens à adresser mes remerciements à nos chefs d’État et de gouvernement des 15 pays de l’espace CEDEAO pour leur engagement en faveur de la santé des populations et profiter de cette occasion pour les exhorter chacun et tous à poursuivre les efforts en vue de la réalisation de l’objectif de la Déclaration d’Abuja d’avril 2001, qui recommande que 15% de tous les budgets nationaux soient consacrés à la santé.
Vive l’OOAS !
Vive l’intégration régionale à travers l’amélioration de la santé !