Reprise du procès contre Kaboré Nonguézanga pour homicide involontaire : Le SYNTSHA annonce un préavis de grève
Dans ce communiqué, le Syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA), annonce une grève de 24 heures le 31 janvier 2018 pour défendre leur camarade Kaboré Nonguézanga, attrait en justice pour non assistance à personne en danger et homicide involontaire suite au décès d’un malade au CMA de Séguénéga lors de la grève du 12 au 22 décembre 2012.
Excellence Monsieur le Président,
Le 31 janvier 2018, notre camarade KABORE Nonguézanga est convoqué par le Procureur près le Tribunal de Grande Instance de Ouahigouya pour être jugé « comme prévenu de non assistance à personne en danger et d’homicide involontaire ».
En rappel, le SYNTSHA, pour défendre sa plate-revendicative, avait lancé un mot d’ordre de grève de boycott des gardes et permanences du 12 au 22 décembre 2012. Le camarade KABORE Nonguézanga en service au Centre Médical avec Antenne chirurgicale (CMA) de Séguénéga à l’époque avait observé cette grève. Pendant qu’il était en grève, il est accusé de manière pour le moins rocambolesque d’être responsable du décès le 17 décembre 2012 d’une malade reçue au CMA pendant ce temps par des agents briseurs de grève. A l’évidence, des intentions inavouées se cachent derrière cette fausse accusation. C’est pourquoi, elle a engendré pratiquement un sentiment de révolte généralisée qui s’est traduit par une lutte vigoureuse et courageuse, en fin 2012 et en début 2013, des travailleurs de la santé humaine et animale pour exiger le respect du droit de grève conformément à la loi 45/60/AN du 25 juillet 1960.
Malgré cette condamnation sans précédent et persistant dans leur haine anti-travailleur et anti-syndicale, le camarade fut révoqué par les autorités de la IVème République en Conseil des Ministres le 06 mars 2013. Mais contrairement à leurs calculs, cette sanction injuste suscita une mobilisation massive à la hauteur des exigences de la situation des travailleurs de la santé humaine et animale qui arrachèrent avec
le soutien de l’Unité d’Action Syndicale (UAS) la prise de l’arrêté n°2013-0172/MFPTSS/SG/DGFP/DSA portant annulation de révocation le 19 avril 2013 mettant fin à la lutte et au « dossier ».
A notre grande surprise, le camarade a été convoqué le 13/12/2017 pour un procès qui a été reporté au 31/1/2018 pour les mêmes motifs qui avaient servi à la prise de la décision de révocation annulée en 2013.
Excellence Monsieur le Président
Au regard des faits précédemment évoqués, pour nous, il ne s’agit ni plus ni moins que d’un procès pour fait de grève, d’un procès contre le SYNTSHA. La participation à un mot d’ordre de grève ne saurait être assimilée à un délit. Ce procès participe donc de façon manifeste à l’acharnement de votre pouvoir contre notre syndicat dans le but évident de démobiliser les travailleurs de la santé humaine et animale.
Cette atteinte grave aux libertés démocratiques et syndicales intervient dans un contexte lourd de menaces indicibles contre les travailleurs et leurs organisations de lutte et de velléités de les opposer aux autres composantes de notre peuple. Elle vient corroborer les remises en cause programmées des acquis des travailleurs comme en témoigne le manque de volonté réelle du gouvernement d’appliquer le protocole d’accord gouvernement-SYNTSHA du 13 mars 2017.
En effet, en dépit de nos multiples interpellations, le rapport du comité de suivi de la mise en œuvre dudit protocole en date du 06 décembre 2017 confirme que l’une des principales causes de lenteurs et de blocages est imputable au ministère en charge de la fonction publique. Les fortes attentes des travailleurs d’amélioration de leurs conditions de vie et de travail partant l’amélioration de la qualité des soins s’éloignent de plus en plus avec une telle gestion de leurs justes préoccupations. Il en découle que votre gouvernement ne respecte pas la parole donnée ; en réalité pour lui, les accords sont signés avec les syndicats pour gagner du temps et sont immédiatement foulés au pied afin de les discréditer.
C’est à cette fin encore qu’il faut lier les brimades, frustrations, exclusions diverses, affectations arbitraires, bref la répression multiforme dont sont victimes nos militants en raison de leur appartenance syndicale dans certaines formations sanitaires de notre pays.
C’est également dans le but de nuire aux syndicats en les étouffant financièrement que le gouvernement a introduit des tracasseries qui remettent en cause le consensus dans la mise en œuvre des fiches de prélèvement des cotisations syndicales (check off) remplies par nos militants au titre de l’année 2017 et déposées respectivement le 03 juillet 2017 au ministère de la santé et le 07 juillet 2017 auprès du ministère des ressources animales et halieutiques sans suite à ce jour.
Bref, nous assistons en direct à ce qui peut être considéré comme l’exécution d’un plan de liquidation des acquis des travailleurs notamment leurs droits démocratiques et sociaux.
Comme vous l’aurez constaté vous-même, c’est la gouvernance de votre régime, votre gouvernance donc faite notamment de mépris, d’actes et de propos haineux à leur encontre qui contraint les travailleurs honnêtes à la lutte pour s’assurer une existence digne.
En conséquence, le SYNTSHA dénonce et condamne :
le procès du 31/1/2018 pour fait de grève contre notre camarade et partant contre notre syndicat comme une atteinte grave au droit de grève ;
la remise en cause du protocole d’accord du 13 mars 2017 qui confirme qu’avec ce gouvernement qui ne respecte pas sa parole, le dialogue social est stérile sans action de lutte ferme ;
l’absence totale de gouvernance vertueuse du pays.
Il vous informe par le présent préavis que les travailleurs de la santé Humaine et animale à l’appel du SYNTSHA observeront une grève d’avertissement de 24 heures le mercredi 31/1/2018 de 00heures à 24 heures 00 sur toute l’étendue du territoire national pour exiger :
l’arrêt des tracasseries diverses contre les travailleurs de la santé humaine et animale notamment pour leur appartenance syndicale ;
l’annulation pure et simple du procès inique engagé pour fait de grève contre le camarade KABORE Nonguézanga ;
le respect du libre exercice des libertés démocratiques et syndicales, le droit de grève en particulier ;
le respect du protocole d’accord gouvernement-SYNTSHA du 13 mars 2017.
Le SYNTSHA appelle les travailleurs de la santé humaine et animale à se mobiliser activement avec vigilance pour faire de cette grève un succès afin de déjouer ce complot ourdi pour les museler par la liquidation de leur syndicat.
Si à l’issue de cet arrêt de travail, des solutions satisfaisantes n’étaient pas trouvées, le SYNTSHA se réserve le droit d’engager d’autres actions de lutte pour faire aboutir ses justes revendications. Il tiendra le gouvernement pour responsable de la détérioration du climat social dans le secteur de la santé et de l’élevage s’il persistait dans son attitude actuelle de mépris et de dilatoire à l’égard des travailleurs de la santé humaine et animale.
Veuillez agréer, Excellence Monsieur le président, l’expression de notre très haute considération.
Ampliations :
Premier Ministre
MFPTPS
MINEFID
MS Pissyamba OUEDRAOGO/
MRAH
BNC/CGT-B
Sections SYNTSHA
Vos commentaires
1. Le 17 janvier 2018 à 06:51, par EBENEZER En réponse à : Reprise du procès contre Nonguézanga pour homicide involontaire : Le SYNTSHA annonce un préavis de grève
Le président RMCK continue -t-il de dormir ? Croit-il qu’être démocrate c’est permettre à......... de....... ?
2. Le 17 janvier 2018 à 06:59, par Mafoi En réponse à : Reprise du procès contre Nonguézanga pour homicide involontaire : Le SYNTSHA annonce un préavis de grève
Les gens n’ont plus honte dans ce pays.J’attends maintenant le préavis de grève des bordels,des tenanciers de bar,maquis et autres.Bien sûr que ça n’arrivera jamais puisque ce sont eux qui profitent pleinement de ce bordel ambiant.On grève pour aller se saouler,baiser les putes.Pathétique
3. Le 17 janvier 2018 à 07:03, par EBENEZER En réponse à : Reprise du procès contre Nonguézanga pour homicide involontaire : Le SYNTSHA annonce un préavis de grève
Je pense que RMCK .le président du Faso croit qu’être démocrate c’est permettre à ses ennemis de lui créer mille problèmes.Je ne comprends pas que ce soit dans un climat social tendu qu’on veuille revenir sur ce dossier mais comme RMCK est aussi démocrate que Lamizana, il peut laisser faire. Je ne conseillé pas à des gouvernants d’affronter le SYNTSHA.
4. Le 17 janvier 2018 à 07:41, par fraoco En réponse à : Reprise du procès contre Nonguézanga pour homicide involontaire : Le SYNTSHA annonce un préavis de grève
Bande des grévistes continuer vos actions des grèves au lieu de travailler. Je me demande si l’état applique les coupures de salaires pendant la durée des grèves.Autrement ils vont non seulement mettre le pays en arrière mais aussi ruiner l’économie. Car la devise semble être moins de travail et beaucoup de grèves. Au lieu de demander une rencontre avec les autorités pour un dénuement final de cette affaire KABORE Nonguézanga ils préfèrent le deuil de quelques patients encore en décrétant une grève.
5. Le 17 janvier 2018 à 08:20, par TALL MOUSSA En réponse à : Reprise du procès contre Nonguézanga pour homicide involontaire : Le SYNTSHA annonce un préavis de grève
le droit de grève n’emporte pas immunité juridictionnelle.
6. Le 17 janvier 2018 à 08:31, par Jules Lesage En réponse à : Reprise du procès contre Nonguézanga pour homicide involontaire : Le SYNTSHA annonce un préavis de grève
Il importe ici d’engager un avocat pour défendre votre camarade. L’indépendance de la justice ne permettant pas au gouvernement de faire obstruction à la justice pour des actions déjà engagées devant elle.
7. Le 17 janvier 2018 à 09:09, par Le Vigilent En réponse à : Reprise du procès contre Nonguézanga pour homicide involontaire : Le SYNTSHA annonce un préavis de grève
On reclame toujours et partout, a cor et a cri, l’« INDEPENDANCE DE LA JUSTICE », mais quand on est directement concerne, on exige un muselement pur et simple de cette meme justice que l’on souhaite independante.
Mr du SYNSHA, chaque agent de sante est d’abord lies au Serment d’Hypocrate avant d’etre membre d’une quelconque organisation fut-elle syndicale. Ce serment vous engage vis-à-vis des patients qui se presentment a vous et non vis-à-vis de votre employeur, fut-il l’Etat. C’est facile a comprendre, mais peut-on reveiller quelqu’un qui ne dort pas ?
Vous pouvez grever toute l’annee si vous voulez, mais la justice fera son travail. Libre au gouvernement de proteger des hors-la-loi comme vous le lui exigez.
Vous pronez le non respect du Serment d’Hypocrate que chacun a librement prete, et a titre stictement individual, et l’on exige des autres, le respect strict des engagements pris a l’egard de votre syndicat. Vos methodes staliniennes avec des incitations au crime, on en a marre !!!
Malhonnetete quand tu nous tiens !!!
Le 17 janvier 2018 à 11:34, par Snake En réponse à : Reprise du procès contre Nonguézanga pour homicide involontaire : Le SYNTSHA annonce un préavis de grève
Tiens ! Je ne savais pas que les Infirmiers prêtaient le serment d’Hypocrate ? Comme tout l’ monde est devenu journaliste aujourd’hui au Burkina Faso...
8. Le 17 janvier 2018 à 10:32, par L’Ancêtre En réponse à : Reprise du procès contre Nonguézanga pour homicide involontaire : Le SYNTSHA annonce un préavis de grève
L’action était pendante devant les juridictions. C’est bien normale que le procès qui était déjà fixé se déroule.
Il n’est pas dit que le prévenu sera condamné, il peut être relaxé.
Aller en grève pour empêcher un procès est anti démocratique. Ecrire au Président à ce stade l’est encore plus. Si le Président venait à intervenir cela constituerait une grave attente à l’indépendance de la justice.
Le président peut intervenir s’il y a condamnation à une peine de prison pour gracier le monsieur.
Souvenez vous c’est ce que Hollande a fait pour une dame qui avait tué son mari en France parce que celui-ci la battait.
9. Le 17 janvier 2018 à 10:53, par Jerkilo En réponse à : Reprise du procès contre Nonguézanga pour homicide involontaire : Le SYNTSHA annonce un préavis de grève
Je demande au SYNTSHA de me montrer comment l’exécutif peut arrêter un procès intenté à un agent de la santé, dans ce contexte d’indépendance du pouvoir judiciaire.L’exécutif, en levant la sanction à l’égard de l’agent de santé, a accompli sa part du contrat, pour le volet judiciaire, il vaut mieux que le SYNTSHA soutienne son militant par l’engagement d’un avocat pour sa défense.
10. Le 17 janvier 2018 à 12:11, par Phil En réponse à : Reprise du procès contre Nonguézanga pour homicide involontaire : Le SYNTSHA annonce un préavis de grève
la question que je me pose est de savoir qui a posé plainte en justice contre le sieur Nonguézanga ?
Ca m’étonnerai que ce soit le ministère de la santé à plus forte raison le Chef de l’Etat
Si ce n’est ni le Ministère de la santé, ni un de ses démembrements qui a ester en justice, cette grève n’a pas sa raison d’être, à moins que la vrai raison ne soit ailleurs.
Comme l’ont dit plusieurs internautes, on veut une chose et son contraire. On revendique l’indépendance de la justice et ensuite on veut que le Gouvernement s’implique directement dans le fonctionnement des tribunaux.
Je pense qu’il faut que le SYNTSHA revienne à des revendications logiques en lien avec son mandat. Occasionner des décès supplémentaires (car il va malheureusement y en avoir au cours de cette grève), pour défendre un agent de santé contre qui une plainte à été déposée me semble très peu justifiable
Le 17 janvier 2018 à 16:30, par Bakaridjan En réponse à : Reprise du procès contre Nonguézanga pour homicide involontaire : Le SYNTSHA annonce un préavis de grève
Dis toi que leSYNTSHA dénonce au même moment une "Gouvernance non vertueuse"
11. Le 17 janvier 2018 à 12:18, par le gourou En réponse à : Reprise du procès contre Nonguézanga pour homicide involontaire : Le SYNTSHA annonce un préavis de grève
RMCK a fait une très belle erreur suicidaire en satisfaisant les revendications salariale des Magistrats. Bientôt la grève des mendiants !
12. Le 17 janvier 2018 à 16:19, par Bakaridjan En réponse à : Reprise du procès contre Kaboré Nonguézanga pour homicide involontaire : Le SYNTSHA annonce un préavis de grève
Par cet acte le SYNTSHA se montre comme un refuge pour bandits et délinquants et non comme un syndicat. Si le Monsieur est innocent qu’il aille répondre et non faire chantage sur la justice.
13. Le 17 janvier 2018 à 16:47, par Moro En réponse à : Reprise du procès contre Kaboré Nonguézanga pour homicide involontaire : Le SYNTSHA annonce un préavis de grève
On est où la ?
Un citoyen dépose une pleinte à la justice contre un autre citoyen, une décision judicaire doit être rendue. c’est aussi simple que ça. Je crois savoir qu’il était question d’une dame qui était en travail, si ma mémoire est bonne. Elle n’était pas malade mais elle était là pour donner la vie. Un peu de respect pour la mémoire de cette dame cher monsieurs des SYNTSHA.
Déposer une pleinte devant un juge est un droit reconnu à tout Burkinabé et le président du Faso doit nous grantir cela.
14. Le 17 janvier 2018 à 18:27, par Commandant Leger En réponse à : Reprise du procès contre Kaboré Nonguézanga pour homicide involontaire : Le SYNTSHA annonce un préavis de grève
Le SYNTSHA vient de demontrer qu’ il n’est pas mature. Donc a cause d’un cas assez banale vous voulez sacrifier la vie des patients dans les formations sanitaires. Soyez au moins responsble et mature. Sachez que les consequences des greves de SYNTSHA touchent directements vos parents, amis et proches et peut etre pas forcement le gouvernement. Vous faites fi a tout cela en vous transformant en criminel.
A bas les syndicats malhonnetes et criminels.
15. Le 17 janvier 2018 à 20:16, par Le Belge burkinabé En réponse à : Reprise du procès contre Kaboré Nonguézanga pour homicide involontaire : Le SYNTSHA annonce un préavis de grève
Je pense qu’ils ont raison d’aller en grève.c’est l’unique moyen pour eux de se défendre. Dans un pays où la justice n’est pas égale pour tous, tout moyen est bon pour se défendre. Combien de dossiers de criminels dorment dans les bureaux de la justice ? On dit de merde....et on se plaint.
16. Le 18 janvier 2018 à 12:09, par SAINT LASS En réponse à : Reprise du procès contre Kaboré Nonguézanga pour homicide involontaire : Le SYNTSHA annonce un préavis de grève
Est ce qu’on a besoin de gréver pour cela ? Engagez des avocats pour défendre votre collègue. Qu’est ce que le Président du Faso a avoir dans ça ? Référez vous a la justice pour régler le problème. On veut une chose et son contraire dans ce pays. Ou allons nous ?
17. Le 20 janvier 2018 à 22:42, par ocm En réponse à : Reprise du procès contre Kaboré Nonguézanga pour homicide involontaire : Le SYNTSHA annonce un préavis de grève
Messiers les syndicaliste,
Vous allez grever pour défendre un camarade pour des motifs impardonnables et incompréhensibles, heh bien, allez y.
Ne montrez pas votre inconscience et votre irresponsabilité au yeux du monde qui vous observe attentivement depuis un certain temps.
S’il vous plait, mettez-vous à la place des parents du défunt et mesurez un peu la douleur de cette famille.
Vous qui avez prêter serment, où est cet honneur de défendre la vie humaine qui vous engage.
Merci de donner une bonne éducation à nos enfants en défendant le défendable.