Economie numérique : Un centre pour combler le gap en matière de recherche
LEFASO.NET | Par Herman Frédéric Bassolé
L’écosystème du numérique s’agrandit avec l’arrivée du Centre burkinabè pour l’entrepreneuriat numérique, une initiative qui ambitionne faire de l’usage des technologies numériques un catalyseur du développement économique au Burkina Faso. Le lancement de ses activités est intervenu, ce mardi 17 octobre 2017 à Ouagadougou en présence du conseiller technique du ministre du développement de l’économie numérique et des postes.
« La révolution numérique, nous vaincrons ». Tel est le credo du Centre burkinabè pour l’entrepreneuriat numérique (CBEN), créé par des jeunes burkinabè. Arrivé dans un environnement marqué par l’éclosion d’incubateurs, même s’il n’en est pas un, selon ses initiateurs, le CBEN vient en complément en mettant l’accent sur la recherche qu’il considère comme étant le maillon faible dans la chaine de l’économie numérique.
Pour son secrétaire exécutif, Oumarou Sawadogo, il s’agit tout simplement d’un centre de promotion de l’économie numérique à travers la recherche, la sensibilisation et la réalisation de projets structurants. Après deux mois d’existence officielle, le centre a procédé au lancement de ses activités, ce mardi 17 octobre, sous le parrainage de Mme le ministre du développement de l’économie numérique et des postes, représentée par son conseiller technique, Joseph Nana.
Etre un catalyseur
« Ce qui n’était qu’un rêve des Burkinabè de l’intérieur et de la diaspora est devenue aujourd’hui une réalité », s’est réjoui M. Oumarou Sawadogo. Ce rêve, vieux de deux ans, est né, selon lui, d’une conviction : la croissance économique du Burkina Faso passera par l’industrie des services. Et même si le numérique semblait aux yeux de ces Burkinabè, le vecteur de cette croissance économique, une chose les inquiétait. Selon le secrétaire exécutif, il s’agissait de la connectivité au Burkina Faso jugée faible par rapport aux pays de la sous-région. C’est au regard de cette situation qu’est née le CBEN qui, selon ses initiateurs, veut faire de l’usage des technologies numériques un catalyseur du développement économique au Burkina Faso.
Trois projets structurants
Pour son plan stratégique 2017-2018, le Centre burkinabè pour l’entrepreneuriat numérique a déjà plusieurs projets dans son escarcelle dont les plus importants ont été présentés par la chargé des programmes, Ima Rasmata.
Il s’agit de Fasobiz 2.0, un projet qui a pour objectif de réaliser des projets technologiques stratégiques pour les entreprises et d’en valoriser les apprentissages. Selon Mme Ima, le CBEN compte élaborer des outils et approches sur l’adoption du numérique dans les industries tels que la mode, le cinéma et l’agro-business. Pour ce faire, des partenaires ont été identifiés pour travailler sur ce projet. Il s’agit du ministère de l’économie numérique et des postes, du ministère du commerce et de l’artisanat, du projet E-Burkina, et de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Burkina.
L’autre projet phare, c’est l’E-mousso qui va consister à impliquer les femmes en milieu rural dans l’utilisation des outils numériques afin d’en tirer les avantages pour leurs activités agro-pastorales. Selon la chargée de programmes de CBEN, ce projet vise à améliorer les compétences des femmes en agro-business et en élevage grâce au mobile, à l’image du programme L3 Farmers (Lifelong Learning for Farmers ou formation continue des fermiers).
Enfin, comme troisième projet, il y aura le Faso Founding, une plateforme de soutien aux start-ups, ces entreprises numériques en démarrage qui pourront bénéficier d’un financement des Burkinabè pour se développer.
Une initiative salutaire
« Nous apprécions positivement cette initiative. Ce qui est prôné sur la scène internationale, c’est de mettre en avant les initiatives privées et nous nous inscrivons dans cette logique », a déclaré le conseiller technique du MDENP, Joseph Nana, représentant la marraine. Il a salué la vision du CBEN, celle de se positionner comme une organisation de recherche, de veille citoyenne, d’interpellation et de propositions.
« Aujourd’hui est pour nous le premier pas d’un long chemin pour une révolution numérique au Burkina Faso. Dans les semaines et mois à venir, nous aurons encore besoin de votre soutien pour augmenter la cadence de nos pas afin de mener à bien notre mission », a souhaité Oumarou Sawadogo, secrétaire exécutif du centre burkinabè pour l’économie numérique.
Herman Frédéric Bassolé
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