L’instant était solennel et la joie doublement vécue ce dimanche 8 octobre à la paroisse notre Dame de Kolgh-naaba. Inutile donc de dire que ce fut un dimanche pas comme les autres pour les fidèles catholiques de cette paroisse qui ont, en effet, à travers l’Eucharistie, célébré et la solennité de notre Dame du Rosaire donc la fête de la paroisse et l’installation du nouveau curé de ladite paroisse en la personne de l’abbé Bernard Eudes Compaoré. Et c’est de bon ton que la messe aura pris trois heures d’horloge sinon une heure de plus que d’habitude.

Célébrée chaque 07 octobre, la solennité de notre Dame du Rosaire a été différée afin de permettre d’unir les deux évènements et mais aussi permettre à tous les fidèles de la paroisse de se réunir et communier la joie du nouveau curé, le dimanche étant un jour de grand rassemblement des fidèles pour le culte. « Nous avons célébré la fête de la paroisse notre Dame du Rosaire le 07 et aujourd’hui on a différé pour que tout le peuple de Dieu soit là et en même temps la communauté paroissiale a accueilli son nouveau curé que nous avons installés selon les normes du droit canonique », a indiqué le cardinal.

Abbé Bernard Eudes Compaoré à l’autel

Que de chants de louanges et d’actions de grâce, d’intercessions, de bénédictions à cette célébration eucharistique présidée par le cardinal Philippe Ouédraogo et qui a connu une forte mobilisation de la communauté religieuse et laïque. Dès l’entame de la messe, la lettre de nomination du nouveau curé signé par l’archevêque de l’archidiocèse de Ouagadougou a été lue à l’auguste assemblée, et ce avant que les fidèles chantent déjà les merveilles de Dieu à travers le Gloria pour le don du nouveau curé. La célébration poursuivra son cours avec l’écoute et la méditation des textes liturgiques dont l’évangile a été lue par le nouveau pasteur de la communauté chrétienne de Kologh-Naaba.

Vue des religieuses

Dans son homélie, le Cardinal a exhorté les fidèles chrétiens à faire de la paroisse une nouvelle communauté brillante, à accroitre la sainteté et intensifier le témoignage par la foi : « Tout baptisé a une part et un rôle à jouer dans la construction du royaume de Dieu (à travers la prière en famille ou en communauté, le don de soi pour être prêtre, sœur, catéchiste, le don matériel…) » a-t-il souligné. Le célébrant principal n’a pas manqué de rappeler le rôle d’un curé dans une paroisse. Ainsi se référant au droit canonique, le cardinal a relevé que le curé est tenu à ce que la parole de Dieu soit intégralement proclamée à la communauté des fidèles. « Selon le canon 523 après la nomination du curé, suit son installation. Et le même Canon centre l’activité ministérielle du curé sur l’Eucharistie source et sommet de la vie d’une paroisse et des chrétiens », a-t-il précisé et d’ajouter que le curé « s’activera à faire comprendre l’importance des sacrements surtout le sacrement de réconciliation à ses paroissiens.

Cérémonie d’installation

Le nouveau curé au confessionnal

Après l’homélie, place au cérémonial d’installation commençant par le crédo récité seul par l’abbé Bernard Eudes Compaoré proclamant de ce fait sa foi en Dieu Père, Fils et Saint-Esprit suivi de la prestation de serment dans lequel le nouveau curé s’est engagé à remplir convenablement sa mission selon les prescriptions de l’Église Catholique avant que tous en chœur l’assemblée reprenne le crédo chanté.

La paroisse étant une communauté des fidèles confiée à un curé, le cardinal a ensuite officiellement remis les clés de l’Église et du Tabernacle au nouveau patron des lieux. Ce dernier ira sonner la cloche, symbole de la voix de l’Église appelant à la prière avant de revenir se mettre au confessionnal pour, symboliquement, imposer les mains sur quelques fidèles signe de son engagement à être l’intermédiaire pour réconcilier les hommes avec Dieu à travers la confession.

Vue des fidèles

C’est après cet acte que le nouveau curé de la paroisse de Kologh-Naaba jusque-là confondu aux autres prêtres concélébrants rejoindra son siège à droite du célébrant principal pour poursuivre la messe avec la consécration de l’Eucharistie, le partage de la communion et le chant d’action de grâce à l’issu duquel un représentant du Conseil paroissial a exprimé l’engagement du conseil à accompagner le nouveau curé dans sa mission : « Kologh-Naaba est un grand chantier. Sonnons la mobilisation car la renommée de notre paroisse est légendaire ».

« S’il y en a qui ne sont pas installés, c’est dire qu’on peut se passer de l’installation mais normalement tous les nouveaux curés doivent être installés tel que nous l’avons fait. Vraiment c’est un jour de grâce, un jour de joie. Nous rendons grâce au Seigneur pour ce qui permet le bon déroulement de la succession des pasteurs, des curés, des prêtres. Nous rendons grâce au Seigneur pour l’engagement de tous les fidèles chrétiens. Les curées et les prêtes ont une responsabilité, tout le peuple de Dieu a une responsabilité, tous les baptisés sont appelés à la mission et c’est ce que nous commémorons et nous essayons de sensibiliser les uns et les autres durant ce mois d’octobre », a confié le Cardinal à la sortie de la messe tout en incitant les fidèles « à aller en eau profonde (DUC IN ALTUM), toujours en avant, jamais en arrière, dans la sainteté et la mission pour construire le royaume de Dieu, pour construire un Burkina Faso où il fait bon vivre ensemble ».

Des défis à relever

Vue des prêtres présents à la célébration

L’abbé Bernard Eudes Compaoré n’aura pas la tâche facile surtout avec la création de la nouvelle paroisse Saint Jean Marie Vianney. Les défis à relever sont énormes et il en est bien conscient : « Je suis âgé dans le sacerdoce mais un curé bébé qui a besoin du soutien de toute la famille paroissiale, des ainés, des confrères et surtout des prières parce que les défis sont énormes. La restructuration c’est réellement au niveau des communautés chrétiennes de bases (CCB), au niveau bien sûr des mouvements, au niveau des responsables. Si vous avez remarqué depuis un certain temps, tous les fidèles de Kologh-Naaba sont au niveau de Saint Jean Marie Vianney ce qui est une bonne chose mais il nous reste maintenant à réorganiser les mouvements, les associations, pour que la séparation de notre petite fille ne soit pas un handicap pour notre agir pastoral ».

Photo de Famille avec le cardinal

Mais le chantier le plus important cette année pour le premier responsable de la paroisse c’est la réhabilitation de l’Église. Après 18 ans de service, c’est la première fois que l’abbé Bernard Eudes Compaoré qui a travaillé dans des services administratifs du diocèse est nommé curé d’une paroisse. Le nouvel installé sera aidé dans sa tâche par deux vicaires mais dit compter sur la volonté des uns et des autres pour travailler à avancer au large pour ainsi répondre au message du Cardinal, ‘’Duc in Altum’’.

Maxime Jean-Eudes BAMBARA (Stagiaire)
Lefaso.net