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Situation nationale : La CODER parle « réconciliation » avec la société civile

Publié le vendredi 10 mars 2017 à 00h48min

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Situation nationale : La CODER parle « réconciliation » avec la société civile

La Coalition pour la démocratie et la réconciliation nationale (CODER) continue ses tournées dans le but de mieux faire passer son message. Ce jeudi 9 mars 2017, à Ouagadougou, une délégation s’est entretenue avec le Cadre de concertation nationale des organisations de la société civile (CCNOS).

C’est après au moins deux heures d’échanges à huis clos que la délégation de la CODER conduite par son président, Me Gilbert Noël Ouedraogo, par ailleurs président du parti de l’Alliance pour la démocratie et la fédération/Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA), a situé la raison de leur visite au CCNOS. Pour lui, cette visite entre dans le cadre de la présentation des objectifs de la démarche et de la volonté de la Coalition pour la démocratie et la réconciliation nationale (CODER) d’œuvrer à ce qu’il y ait une véritable justice et la réconciliation nationale au pays des Hommes intègres.

« Au cours de ces deux heures, nous avons échangé sur la situation nationale et recueilli des avis et conseils du Cadre de concertation ; et les débats ont été enrichissants pour nous », a-t-il indiqué. Selon Me Ouedraogo, ils (les membres de la CODER) ressortent ragaillardis sur leur volonté de travailler à ce que la réconciliation nationale soit une réalité et aussi avec la recommandation d’élargir davantage la CODER. Ce qui semble-t-il était déjà prévu dans les textes fondateurs.
« L’objectif, c’est de pouvoir nous ouvrir aux mouvements sociaux et de faire en sorte que nous puissions nous adresser au-delà des hommes politiques, aux citoyens, aux Burkinabè parce que la réconciliation n’est pas seulement une affaire des politiques, mais une affaire de citoyens burkinabè, c’est une affaire des Burkinabè et c’est ensemble que nous pouvons construire notre nation », a-t-il déclaré.

Accepter l’insurrection

De quel élargissement est-il question en réalité ? Pour le président de la CODER, l’idée est de pouvoir travailler ensemble à faire de la réconciliation une réalité. Cela, en trouvant un cadre dans lequel tout le monde puisse se retrouver avec pour objectif de travailler à la réconciliation nationale. Me Ouedraogo pense que le Cadre de concertation nationale des organisations de la société civile (CCNOS) à travers sa présidente d’honneur Safiatou Lopez/Zongo a été réceptive.
Pour cette dernière, c’est en frère et sœur, en Burkinabè que la CODER et le CCNOS se sont parlés. « Je pense que nous avons tous le même objectif : justice, vérité, réconciliation ». Pour elle, la démarche que la CODER a eue envers sa structure est louable. C’est ainsi qu’elle a martelé : « Nous sommes tous des Burkinabè, il va falloir qu’on accepte que l’insurrection a eu lieu ».

Dame Lopez convient qu’à ce jour, il y a comme une obligation de s’assoir, de discuter en Burkinabè afin d’arriver à regarder dans la même direction, c’est-à-dire « reconstruire le Burkina Faso ensemble, cultiver le vivre ensemble, sans parler des partis politiques ou de couleur politique ». « Nous avons parlé de réconciliation, mais nous disons qu’il va falloir que la justice fasse son travail. S’il n’y a pas de justice, ça sera compliqué pour la réconciliation », a-t-elle avancé.
Pour y parvenir, le CCNOS a donc demandé à la CODER d’avoir un langage de citoyen, de parler burkinabè, sans parler de couleur politique. Puisque, lorsque l’on parle de réconciliation, ce ne sont pas ceux qui s’entendent qui doivent se réconcilier, mais plutôt ceux qui ne s’entendent pas. Et le CCNOS compte jouer sa partition dans cette réconciliation.

Les deux premiers responsables ont aussi abordé la question sécuritaire qui inquiète plus d’un au pays des Hommes intègres. Selon dame Lopez, « tout Burkinabè qui aime son pays devrait s’en inquiéter au regard des attaques que nous connaissons et subissons chaque jour ». Me Gilbert Noël Ouedraogo, tout en marquant sa solidarité aux enseignants et à la population du Nord, a demandé au pouvoir en place de réagir pour éviter le syndrome malien.
La prochaine bataille de la CODER est l’organisation d’un Forum sur la réconciliation nationale. Un cadre qui servira de tremplin aux uns et aux autres pour venir partager leur vision sur la réconciliation nationale, afin d’aboutir à une démarche consensuelle pour y arriver.

Marcus Kouaman
Lefaso.net

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