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Médias : Des journalistes à l’école de l’éthique et de la déontologie du métier

Publié le mercredi 13 juillet 2016 à 01h38min

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Médias : Des journalistes à l’école de l’éthique et de la déontologie du métier

A l’instar de tous les corps de métier, le journalisme obéit à une éthique et une déontologie. Telle une boussole, elles doivent guider les hommes et femmes de médias dans l’exercice de leur profession surtout en période de crise et d’insécurité. Conscient du contexte national marqué par des couacs entre les journalistes et le conseil supérieur de la communication et les forces de défense et de sécurité, l’association des journalistes du Burkina (AJB) a organisé les 11 et 12 juillet à Koudougou un séminaire de formation sur la problématique.

« Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considération de frontière, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit ». Cet article, le 19e de la déclaration universelle des droits de l’Homme, les journalistes y tiennent comme à la prunelle de leurs yeux, selon Jean-Claude Méda, le premier communicateur, par ailleurs président d’honneur de l’AJB. Ce droit ne devrait pas faire oublier aux hommes et femmes de médias, le respect de leur bréviaire qu’est l’éthique et la déontologie. Des valeurs et des règles qui déterminent la pratique de leur métier.

Il existe des valeurs spécifiques au métier de journaliste. Pour Jean Claude Méda par exemple, le journaliste professionnel doit privilégier la primauté du droit du public à l’information, une information qui doit être avant tout d’intérêt général, et le journaliste est tenu de dire la vérité, c’est-à-dire relater les faits en rapport avec la réalité. Il va de soi, selon le communicateur, qu’il soit rigoureux dans la collecte et le traitement de l’information et impartial même si cette valeur peut être altérée par plusieurs facteurs tels que le vécu, l’entourage, la religion...

Pour l’indépendance des hommes et des femmes de médias, Jean Claude Méda conseille également de « se maintenir à distance des pouvoirs économiques, politiques, sociaux et religieux ». Et pour plus de professionnalisme, il lui est demandé en outre de traiter les citoyens sur un pied d’égalité en toute équité, d’avoir un esprit critique, de douter méthodiquement de toute information qu’il reçoit mais aussi d’avoir une certaine curiosité intellectuelle. Pour terminer, il doit protéger ses sources et respecter la vie privée d’autrui.

Contre le plagiat

Toutes ces valeurs évoquées par le communicateur sont de façon implicite ou explicite contenues dans la charte du journaliste burkinabè élaboré en 1990 par l’AJB, deux ans après sa naissance. Dans cette charte où sont inscrits les 12 droits et devoirs, il est mentionné que "le journaliste digne de ce nom s’abstient de tout plagiat...". Cette question a été longuement débattue par les participants pour qui le fléau prend de l’ampleur avec la floraison des médias en ligne. Combien d’images ou d’articles de presse ont été plagiés en partie ou entièrement sans que l’auteur n’en soit cité ? Les journalistes ont été interpellés par le formateur et les responsables de l’AJB afin que soient gardés saufs l’honneur et la dignité du journaliste.

Pour une presse professionnelle…

Pour le deuxième communicateur, Me Prosper Farama, qui a exposé sur "l’éthique et la déontologie à l’épreuve des textes et des pratiques", l’on retiendra que la presse occupe la première place de contre-pouvoir dans un système démocratique. "Et quel que soit le nombre de textes adoptés, quel que soit le nombre de journalistes qu’on enfermera, tant que le journaliste ne se rend pas compte qu’il a un superpouvoir qu’il doit manier avec beaucoup de prudence dans l’intérêt de la société, on n’aboutira à rien", telle est la conviction de Me Farama. Celui-ci est convaincu que "seule la conscience individuelle et collective des journalistes permettra d’avoir une presse professionnelle".

Le deuxième jour de ce séminaire de formation s’est penché essentiellement sur l’épineuse question des secrets défense et des médias. Nous y reviendrons.

Herman Frédéric BASSOLE
Lefaso.net

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