LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Lotissements de Ouagadougou : 108 781 parcelles dégagées mais encore des problèmes à résoudre

Publié le vendredi 6 mai 2005 à 08h01min

PARTAGER :                          

Le conseil municipal de la commune de Ouagadougou a tenu, les 3 et 4 mai 2005, une session spéciale, avec comme principal sujet à débatttre, les opérations de lotissement dans la ville de Ouagadougou.

La session, qui était ouverte au public, s’est tenue au pavillon de la créativité du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou.

Le conseil municipal de la commune de Ouagadougou s’est déporté les 3 et 4 mai 2005 sur le site du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO) pour y tenir sa session extraordinaire dont l’un des points de l’ordre du jour fait l’objet de critiques de bon nombre de personnes. Il s’agissait en effet au cours de cette session d’examiner et d’adopter le procès-verbal du 25 mars 2005 et de faire le bilan des opérations de lotissement dans la ville de Ouagadougou de 1999 à nos jours. Il faut dire que le second point a monopolisé les débats.

La session ayant été ouverte au public (le maire de Ouagadougou y tenait), les populations ne se sont pas fait prier pour prendre d’assaut le pavillon de la créativité du SIAO qui disposait plus de places que la salle du conseil municipal pendant les deux jours qu’ont duré les travaux.

Des cinq arrondissements (Baskuy, Bogodogo, Boulmiougou, Nongr-Massom et Sig-Noghin) que compte la commune de Ouagadougou, seul celui de Baskuy n’est pas concerné par les opérations de lotissement du fait qu’il abrite les quartiers centraux. Les quatre arrondissements concernés couvrent une superficie de 424,50 km2 pour une population estimée à 902 777 habitants.

Le nombre de parcelles dégagées de 1999 à nos jours est de 108 781 parcelles. Le nombre de personnes ayant souscrit est de 99 622 et le montant total de leurs souscriptions s’élèvent à 4 362 382 561 francs CFA. 79 727 personnes ayant souscrit sont à ce jour attributaires. 19 895 personnes ayant souscrit n’ont pas encore eu leurs parcelles.

Sur les 108 781 parcelles dégagées, 84 213 ont déjà été attribuées tandis que sur le montant total des souscriptions, 3 803 489 255 francs CFA ont été dépensés pour les différentes opérations. Il reste un solde créditeur de 558 893 306 francs CFA. Ce sont là les chiffres globaux que fait ressortir le bilan (voir les chiffres pour chacun des arrondissements dans l’encadré).

Des cas litigieux à régler seulement

De la situation faite par les maires d’arrondissement, on retient que deux des maires (Bogodogo et Sig-Noghin) ont hérité chacun des opérations de lotissement initiées par son prédécesseur. Ces deux arrondissements ont bouclé leur attribution. Ce qui signifie que tous les souscripteurs ont été satisfaits. Il ne leur reste que des cas litigieux à régler comme ceux des doubles attributions.

L’équipe en place actuellement à Bogodogo, dirigée par le maire Zénabo Drabo, a initié une opératon qui est en cours dans les secteurs 28, 29 et le village de Balkuy. Une opération dont le recensement (même des arbres ont eu des numéros) a donné plus de 50 000 personnes pour 18 000 parcelles à dégager. Un casse-tête pour le maire qui a été obligée d’imaginer des stratégies pour détecter ceux qui ne répondaient pas aux citères définis par la commission de recensement, de commun accord avec les populations, et qui se sont fait recenser illégalement. Le nombre a été réduit mais le problème demeure.

Les souscriptions n’ont pas encore commencé et déjà on enregistre des fraudes. Zénabo Drabo a présenté mercredi 4 mai 2005 au conseil, un reçu, de même que ceux confectionnés par la mairie en vue des souscriptions. Une dame l’attendait dans son bureau le mardi 3 mai 2005 avec ce reçu où il est mentionné que 35 000 F CFA ont été versés comme souscription à l’opération avec signature et cachet des responsables.

La dame en question lui a soutenu avoir appris que les attributions ont commencé et elle est venue pour en savoir davantage. Le reçu est donc un faux. Ce qui a fait dire à Simon que les autorités de l’arrondissement doivent rester vigilantes. Zénabo Drabo a affirmé que 20 personnes ont déjà été déférées à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou.

Boulmiougou et Nongr-Massom, deux arrondissements à problèmes

Le maire insiste pour les opérations prennent fin en octobre 2005 sauf celles en cours Les arrondissements de Boulmiougou et de Nongr-Massom sont les deux arrondissements qui ont connu de sérieuses difficultés. A Boulmiougou, une enquête a permis d’arrêter et de déférer 15 personnes dont un élu à la MACO. A Nongr-Massom, ce sont 6 personnes dont 3 élus qui ont été déférés. Les attributions commencées il y a plus de deux ans sont loin d’être terminées même si à Nongr-Massom on fixe la fin du mois de septembre 2005 pour clore le chapitre. Simon Compaoré a d’ailleurs insisté pour que tout soit fini à cette période, sauf les opérations en cours à Bogodogo.

Lors des débats, un conseiller (Nana Thibaut) a soutenu que la session spéciale vise des objectifs politiques. "Les problèmes de lotissement ont déjà été abordés dans deux ou trois sessions. Pourquoi avoir attendu ce moment pour tenir une session spéciale ouverte au public ?...", fait-il remarquer. Il affirmera que le bilan présenté est correct mais seulement sur le papier car la réalité est tout autre sur le terrain. "Il y a des veuves et des personnes démunies dans cette salle qui ne sont pas attributaires jusqu’à présent...", affirme-t-il.

La réplique viendra d’abord du président du conseil, Simon Compaoré. Pour lui, la session n’a rien de politique car les responsables de la commune n’ont pas attendu les critiques du conseiller pour entreprendre des initiatives visant à rendre transparentes les opérations.

En témoigne, selon lui, l’audit commandité en 1999, l’arrestation de plusieurs personnes dont des élus, des membres de commissions... Séraphine Ouédraogo à qui les derniers propos du conseiller s’adressaient surtout, apportera des réponses à celui-ci. "Si le conseiller a des informations en sa possession, qu’il les porte à la connaissance du conseil afin que nous puissions réparer ces torts. Nous ne l’avons pas attendu pour régler les cas sociaux qui nous ont été soumis...", soulignera-t-elle. Séraphine Ouédraogo se dit persuadée qu’il y a certainement d’autres cas qui n’ont pas été satisfaits mais il faut que ceux-ci se fassent connaître. Aussi a-t-elle invité toute personne se trouvant dans une telle situation à se signaler aux services de l’Action sociale de la mairie.

Etienne NASSA (nassa_parate@yahoo.fr)
Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique