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Gestion des déchets municipaux : La commune de Po bénéficie d’infrastructures adaptées

Publié le samedi 30 janvier 2016 à 00h39min

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Gestion des déchets municipaux : La commune de Po bénéficie d’infrastructures adaptées

Un centre de tri de déchets ménagers équipé d’un système de tamisage des fils, une décharge pour l’enfouissement des fractions non utilisables et un forage. Ainsi se composent les infrastructures remises officiellement à la commune de Po dans la région du Centre-Sud, le 28 janvier 2016. Initiative de CEAS-Suisse et Ingénieurs sans frontière/Belgique, le Projet d’appui à la gestion des déchets municipaux des villes secondaires (PAGDM/VS) du Burkina est mis en œuvre par CEAS-Burkina. Les bénéficiaires ont promis de faire un usage efficient de ce joyau qui a coûté près de 50 millions de francs CFA.

L’augmentation du nombre d’habitants dans les villes engendre l’accroissement de la production des déchets ménagers solides. Mal traités, ces déchets sont sources de pollution de l’environnement et de maladies. Aussi, ils bouchent les caniveaux et autres canaux d’évacuation des eaux de pluies, empêchant ainsi le bon fonctionnement de certaines infrastructures communales. Bref, les déchets solides ont un impact néfaste sur la vie socio-économique des populations.

Dans le cadre de la mise en œuvre de la décentralisation, la question de l’assainissement a été transférée aux communes. Un transfert qui n’a pas été suivi de moyens techniques et financiers nécessaires pour faire face à cette problématique à laquelle la plupart des villes moyennes sont confrontées.

Cinq communes bénéficiaires

Ainsi, le Centre écologique Albert Schweitzer (CEAS) avec l’appui de ses partenaires a décidé d’apporter sa contribution. Ce, à travers le projet d’appui à la gestion des déchets municipaux dans les villes secondaires (PAGDM/VS). Ce projet accompagne les communes dans la mise en place des plans stratégiques de gestion de déchets solides, mais aussi dans la mise en place des fonds communaux de développement « pour mettre en œuvre ces plans stratégiques et à contractualiser la gestion des déchets avec les organisations de collecte, des associations locales pour atteindre un bon taux d’assainissement au niveau des villes secondaires », soutient Abdoulaye Gango, le chef du PAGDM/VS, basé au CEAS-Burkina.
Cinq communes bénéficient de l’accompagnement de ce projet. Il s’agit de : Gourcy et Yako dans la région du Nord, Saaba dans la région du centre, et Kombissiri et Po dans le Centre-sud.

Les infrastructures remises à la commune de Po sont composées d’un centre de tri équipé d’un système de tamisage des fils, une décharge qui permet d’enfouir les fractions qui ne sont pas utilisables pour le moment. A cela, s’ajoute un forage pour approvisionner ces infrastructures en eau pour le compostage et pour le maraîchage qui utilisera le compost fabriqué au niveau du centre de tri.

Une douzaine d’employés, en attendant…

Le centre de tri a coûté 14 millions de francs CFA. La décharge, elle, a coûté 35 millions y compris les études pédologiques, les études d’impact sur l’environnement, les études techniques pour réaliser les schémas, réalisation proprement dite de l’infrastructure physique et le suivi des travaux.

Actuellement le centre de tri et la décharge emploient une douzaine de personnes, un nombre qui devrait évoluer en fonction des objectifs de la collecte des communes. Actuellement, elles sont autour de 15 à 20% de collecte des déchets. « Plus la commune augmente le taux de collecte de déchets, plus elle augmente le nombre d’employés pour le tri et l’enfouissement des déchets au niveau de la décharge », confie le chef du projet, Abdoulaye Gango.

« L’état de l’assainissement et de la gestion des déchets solides au Burkina est une grande problématique à laquelle doit faire face le pays et notamment dans les villes secondaires. Il fallait imaginer une stratégie, des techniques adaptées à la dimension de ces communes pour la gestion des déchets solides. Un projet adapté à la dimension de ces communes. C’est des moyens techniquement et financièrement simples qui méritent un investissement que la mairie n’aurait pas eu »,explique Ismaïl Ihab, au nom des partenaires techniques et financiers. Il n’a pas manqué d’exprimer sa satisfaction après la visite guidée des infrastructures.

Satisfaction des bénéficiaires

Apekira Gomgnimbou est président de la commission environnement à la délégation spéciale de la commune de Po. Au nom des bénéficiaires, il a exprimé toute la satisfaction de la commune. « Les mots me manquent. Je suis ému pour une telle infrastructure pour ma commune pour le traitement des déchets. Je ne saurai dire plus parce que je ne m’attendais pas à une œuvre d’une telle envergure. Je salue l’initiative, les donateurs et tous les accompagnateurs et je promets que les exploitants vont s’y mettre pour que les résultats soient probants », a-t-il confié. Ces infrastructures permettront de résoudre des problèmes de pollution toute nature dans le chef-lieu de la province du Nahouri. « Si on s’y prend bien, ça va empêcher que les sachets plastiques disent bonjour à l’arrivée de chaque visiteur de notre visiteur de Po », a lancé M. Gomgnimbou, tout sourire.

C’est le préfet du département de Po, Karim Barro, qui a présidé la cérémonie officielle de remise de ces infrastructures, au nom du Haut-commissaire, empêché. « Une population en bonne santé est une population plus productive. Donc, je suis très satisfait des infrastructures qui ont été réalisées et qui permettront le développement socio-économique de la commune de Pô », a-t-il souligné.

Les responsables du projet PAGDM/VS et leurs partenaires communaux disent mettre tout en œuvre pour que les organisations de collectes aient les moyens nécessaires pour fonctionner même après le projet. Les autorités communales ont été invitées à promouvoir la continuité de l’action. CEAS et ses partenaires, quant à eux, sont en train de mener le plaidoyer pour avoir les moyens d’étendre leur action dans d’autres villes du Burkina.

Moussa Diallo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 1er février 2016 à 09:44, par Akian En réponse à : Gestion des déchets municipaux : La commune de Po bénéficie d’infrastructures adaptées

    c’est tamisage des fines et non tamisage des fils. merci de corriger

  • Le 1er février 2016 à 09:57, par Bernard Nonguierma En réponse à : Gestion des déchets municipaux : La commune de Po bénéficie d’infrastructures adaptées

    Le CEAS a toujours eu de très bonnes idées dans le domaine du développement et ce qui s’est passé à Po n’est qu’un élément de son travail au Burkina Faso. L’appuis des villes secondaires dans le domaine de la gestion des déchets solides est devenue le cheval de bataille de cette ONG et nous leur souhaitons bon vent. Félicitation aussi à la ville de Po qui doit savoir faire un bon usage de toutes ces infrastructures qui content très chers.

  • Le 2 février 2016 à 12:41, par BAKOUAN En réponse à : Gestion des déchets municipaux : La commune de Po bénéficie d’infrastructures adaptées

    Bonjour je suis actuellement etudiant en fin de cycle,et je travail en ce moment sur un theme titré : Gestion des sachets plastiques au burkina.
    Je voulais des renseignement sur la gestion des sachets plastiques au burkina

  • Le 10 février 2016 à 11:54, par Pascal Lwanzo En réponse à : Gestion des déchets municipaux : La commune de Po bénéficie d’infrastructures adaptées

    Bravo au CEAS pour cet accompagnement. Mon organisation Restauration de l’Environnement au Congo, REC en sigle, est en train d’appuyer la mairie d’une ville secondaire du pays RDC (Butembo) dans l’elaboration du PSGDM de la dite ville. Après, elle compte appuyer la mairie dans la mise en oeuvre de ce plan, comme il est difficile à cette ville de mobiliser seule le fonds pour la mise en oeuvre. Nous avons contacté CEAS pour un échange d’experiences. Nous pensons que la collaboration va continuer

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