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Elections 2015 : « Ceux qui ne se sentent pas dans cette campagne électorale comme moi, n’iront pas voter », dixit Chrysogone Zougmoré, vice- président de la CCVC

Publié le dimanche 22 novembre 2015 à 08h37min

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Elections 2015 : « Ceux qui ne se sentent pas dans cette campagne électorale comme moi, n’iront pas voter », dixit Chrysogone Zougmoré, vice- président de la CCVC

Après un mois de campagne nationale pour interpeller les autorités sur les préoccupations des populations, la Coalition nationale de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC), a organisé un meeting à la place de la révolution, ce samedi 21 novembre 2015.

Prévu pour 8 heures, c’est finalement à 10 heures que le meeting de la CCVC a commencé. En dépit de cela, la mobilisation des travailleurs et sympathisants du mouvement n’était pas au rendez-vous. Les slogans révolutionnaires, par contre, pleuvaient de partout. « En prison Blaise Compaoré », « En prison François Compaoré », « Les assassins des martyrs de l’insurrection en prison », « Les pilleurs de la république, en prison », « les voleurs de parcelles, en prison », « Ça suffit la vie chère », « En avant pour la suspension du LMD en attendant de réunir les conditions de son application ».

Selon le président de l’Organisation démocratique de la jeunesse du Burkina Faso (ODJ), André Tibiri, le pouvoir des « transitaires » a tourné le dos aux préoccupations légitimes du peuple. Il s’agit entre autres de la fin de l’impunité des crimes de sang et des crimes économiques, l’emploi décent pour les jeunes, l’éducation et la santé pour les jeunes. En sus, il pense que les projets concoctés et proposés par les candidats aux élections ne sont que des promesses dont la réalisation est hypothétique.

« Que valent ces promesses si on sait que la plupart des candidats sont ceux qui ont aidé Blaise Compaoré à s’installer au pouvoir et à régner pendant près de 27 ans. De même, au lieu d’offrir des tribunes de débats francs et profonds sur les programmes des candidats et sur leur crédibilité morale et politique, les meetings et assemblées générales de campagne sont de véritables concerts qui attirent des foules » a laissé entendre M. Tibiri.

Cette situation frise visiblement l’assentiment de certains. C’est pourquoi, le président de l’ODJ a soutenu qu’en l’absence d’alternative crédible, le boycott serait une prise de position citoyenne. Ainsi, invite a été faite aux militants à s’organiser davantage pour lutter pour l’avènement d’un changement véritable, tout en rejetant « les illusions putschistes et électoralistes ».

Le message central fut délivré par le 1er vice-président de la CCVC, Chrysogone Zougmoré. Selon lui, ce meeting vient après un mois de campagne d’interpellation des autorités de la transition et celles à venir. Leur attente, à l’écouter, portait sur la justice pour les martyrs de l’insurrection populaire et ceux du putsch du 17 septembre 2015. Egalement en matière de justice, la CCVC attend beaucoup des autorités de la transition.
« Depuis le règne de Blaise Compaoré rien n’a été fait dans ce sens. On nous avait promis l’ouverture du dossier Norbert Zongo, mais tout n’est pas d’ouvrir le dossier, faut-il le faire » a grogné le 1er Vice-président.

La question de la flambée des prix des produits de première nécessité constitue également le cheval de bataille du mouvement. Les promesses de campagne, de l’avis de M. Zougmoré, ne suffiront plus. Les populations attendent aujourd’hui des actions concrètes pour soulager un peu leur vécu quotidien.

Revenant sur le mot d’ordre de boycott des élections du 29 novembre de l’ODJ, il a précisé : « L’ODJ est une structure autonome qui peut prendre une décision. Au niveau de la CCVC, nous n’avons pas officiellement lancé de mot d’ordre de boycott », et de conclure, « au Burkina Faso le vote est un droit et non un devoir. Ceux qui ne se sentent pas dans cette campagne électorale comme moi, n’iront pas voter ».

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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