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Décès de Jean Paul II : Les pleurs des Ouagalais

Publié le lundi 4 avril 2005 à 08h51min

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Après 27 années de pontificat ponctuées de plusieurs événements malheureux dont la tentative d’assassinat à laquelle il a échappé en 1981 et la maladie de Parkinson qui l’a rongé au crépuscule de sa vie, Karol Wojtyla a été rappelé à Dieu le samedi 2 avril 2005 à 19 h 37.

Selon un communiqué du Vatican Jean Paul II est décédé d’un choc sceptique et d’une insuffisance cardiaque. Que signifie pour vous la disparition de ce monument de l’Eglise Catholique ? Jean Paul II qui est le plus grand rassembleur et fervent défenseur du dialogue religieux est-il irremplaçable ? Que vous rappelle son passage au Burkina ? Peut-on avoir un pape noir ? Voilà autant de questions que nous avons posées à des Ouagalais, hier dimanche 3 avril.

Eddie Komboïgo, CAFECK-A : "C’est comme la perte d’un grand parent"

C’est un grand deuil pour ma famille et moi, pour la famille catholique, l’ensemble des Chrétiens mais aussi pour toutes les autres confessions religieuses parce que c’est le plus grand pape rassembleur que l’histoire a eu. Il n’a jamais mis une barrière entre lui et quiconque et même sur le plan politique, il a reçu au Vatican les dirigeants les plus controversés. C’est un grand homme qui a agi comme Jésus qu’il représentait sur terre. Je suis venu pour les pécheurs, avait dit en substance Jésus. Et c’est à quoi s’est attaché Jean Paul II, sans distinction de race, de religion, ni de sexe. Malgré son âge, il était davantage le pape des jeunes. Pour moi, c’est comme la perte d’un grand-parent. A l’instar des autres personnes et des autres communautés dans le monde, nous avons prié, ma petite famille et moi, pour accompagner le pape jusqu’à l’ultime instant de son existence sur terre, de même que nous l’avons fait à l’église. Nous espérons que les responsables du Vatican commis à la tâche trouveront, avec l’aide de Dieu, un pape de l’envergure de Jean Paul II. Et qu’il soit Européen, Asiatique, Américain ou Africain, le remplaçant de Jean Paul II doit continuer à rassembler les hommes selon la mission qui a été confiée à Saint Pierre. Au cours de ces deux passages au Burkina, le pape nous a donné l’image d’un homme qui avait la foi inébranlable que Dieu est amour et paix. Cette paix que tous les Burkinabè cultivent avec jalousie et qu’ils voudraient conserver éternellement, notamment ou cours de cette année électorale. C’est un homme qui oeuvre pour la paix dans le monde et surtout dans tous les coeurs. L’égalité, la recherche du bien-être, le respect et l’amour du prochain, etc., sont des vertus que le pape nous a enseignées et que nous devons inculquer à notre tour à nos enfants pour un avenir meilleur du Burkina et du monde entier.

Gustav Aaron Nikiéma PDG BBS-Burval : "N’ayons pas peur"

Le chemin de croix du pape a pris fin et je pense que tous ceux qui croient en Dieu ont accompagné de leurs prières le représentant de Pierre à la tête de l’Eglise. Depuis la dernière hospitalisation de Jean Paul II, j’allume régulièrement une bougie et elle ne s’éteint totalement jamais. Elle représente cette flamme que Jean Paul II, le rassembleur des chrétiens, des musulmans et de toutes les autres religions a allumé en nous. Cette flamme de paix mais surtout d’amour, transmet les vertus cardinales d’un croyant. J’ai la nette impression de croyant que le pape attendait mon baptême pour s’éteindre, vu que j’ai reçu ce feu bienfaisant le samedi 26 avril, veille de Pâques et de la résurrection de Jésus après sa passion. Je suis persuadé que de là où il est, c’est-à-dire auprès de Dieu, il continuera à prier pour nous tous et à intercéder pour nous auprès du Créateur. Jean Paul II est un pape-soldat, un pape-pèlerin, qui malgré ses souffrances corporelles, n’a jamais déposé son bâton que pour le reprendre. Ces deux passages au Burkina sont largement édifiants sur la question et nous sommes sûrs qu’en suivant le chemin qu’il a tracé, nous pourrons mener une très bonne vie de bon chrétien. "N’ayez pas peur. Ouvrez toutes grandes les portes au Christ", a dit Jean Paul II lors de la messe d’inauguration de son ministère pontifical. Alors ne soyons pas crédules et ayons foi en Dieu afin qu’il nous donne un autre pape autant rassembleur et encore plus proche de la jeunesse.

Missom Jean-Pierre Sawadogo : "Joie et tristesse"

Je ressens personnellement de la joie et de la tristesse. Je commence par la joie. Comme vous le constatez, il a brillé par son règne. Habituellement on dit que qui veut le pape se rend à Rome, mais ce pape est venu rompre avec cette tradition. Il a donné le bon exemple. Il a pris son bâton de pèlerin et a parcouru tout le monde entier. II a visité deux fois le Burkina Faso. C’est ainsi une grâce de Dieu , donc c’est une joie ; le fait que Dieu nous ait donné un grand homme, un grand disciple, un grand prophète. Nous espérons que son exemple sera largement suivi par son successeur.
Quant à la tristesse, elle est normale. Voir partir un homme de sa trempe a de quoi donner un pincement au coeur. C’est la volonté de Dieu, et les Burkinabè doivent prier pour que le pape repose en paix.

Abbé Yves Marie Joseph Tanga : "Nous rendons grâce à Dieu"

C’est une vie tout a fait bien remplie. Cela nous enseigne à nous unir dans notre propre monde, à nous intégrer dans notre vie, à faire du bien et voir les actes que nous posons, leur dimension éternelle. Le pape est mort, nous ne pouvons pas dire qu’on est triste. Humainement, on aurait souhaité qu’il vive encore plus. C’est quand même la fin, il faut l’accepter dans la foi et être heureux que cela se passe dans l’octave de pâques qui est la résurrection du Christ. Le pape Jean Paul II est rentré dans la maison du Seigneur. Nous rendons grâce à Dieu pour sa vie et pour son oeuvre.

Gaspard Ouédraogo, DG de la BIB : "Sa mort est un symbole"

Le décès du Pape Jean Paul II est une perte pour la grande famille de l’Eglise, c’est un père et c’est aussi le successeur de Saint Pierre. Et en tant que successeur de Pierre, il nous a montré le chemin en annonçant l’Evangile dans une période de grandes mutations pour notre monde. L’action apostolique de Jean Paul II a touché beaucoup de sujets sensibles sur le plan social et c’est une action qui a touché aussi le rapprochement entre les grandes révolutions, les Juifs, les musulmans, etc. Le pape a été aussi un grand missionnaire, je crois que c’est le pape qui a le plus voyagé à travers le monde. Il a été compris par certains, incompris par d’autres, mais il a toujours annoncé la foi en Jésus-Christ, mort et ressuscité Personnellement, ayant bu à la source de la foi catholique, je ne peux que me sentir attristé par sa perte, mais heureux de savoir qu’il est mort dans l’octave de Pâques. Ce qui est pour les chrétiens un symbole. Quelqu’un a dit que cette coïncidence était une façon que Dieu a trouvé pour venir incognito, de ce fait nous rendons grâce à Dieu. Nous, croyants catholiques, prions pour ce grand homme que Dieu a donné à l’Eglise et nous souhaitons que celui qui viendra après lui continue de cette manière à rendre le témoignage du Christ dans notre monde. Que l’Esprit Saint fasse son oeuvre par rapport au choix de son successeur.

Jacqueline Kéré : "Cela nous touche et nous pertube"

La mort de ce pape représente un vide au niveau de l’Eglise, cela nous touche et nous perturbe. Le pape Jean Paul II a travaillé pour la nation religieuse toute entière, c’est vraiment une grande perte. Moi en tant que fidèle chrétienne, je me demande comment l’Eglise fonctionnera maintenant. Mais je m’en remets à Dieu et que sa volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Que Dieu l’accueille dans le royaume des cieux, et mon souhait est que le prochain pape soit un Italien.

Pascal Lalogho : "Nous sommes orphelins"

Le décès du Pape laisse un grand vide dans la grande famille catholique. Nous sommes devenus orphelins, nous prions Dieu qu’il nous donne encore un pape comme celui qui vient de s’en aller pour continuer dans sa lancée. Un bouleversement peut amener une déchirure au sein de l’Eglise ; que Dieu nous épargne de cela. Mon souhait est que son successeur soit un Africain ou un Sud- Américain, parce que depuis l’histoire des papes, on n’a jamais eu un pape africain ou un pape sud-américain.

Propos recueillis par Morin YAMONGBE et Evariste Télesphore NIKIEMA (Collaborateur)

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