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Fait divers : A malin, malin et demi

Publié le samedi 2 avril 2005 à 09h24min

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Un beau jour, des gens virent dans le canal central, trois corps sans vie. Pas de trace de sang, ni de coups ou blessures sur les corps. Les victimes étaient bien mises. Longtemps, bien longtemps après cette macabre découverte, un des artisans de cette œuvre, éméché dans un cabaret raconta l’histoire.

Salam était gardien à Petit-Paris. Ceux qui y ont élu domicile ne guettent pas le "viim koeega" comme nous autres. La nuit, tout y est calme et partout, on y trouve des gardiens. Pendant la période chaude, il fait bon de s’y promener la nuit car les jardins, les devantures sont arrosés tous les jours. Aussi, les trois jeunes connaissaient bien le secteur.

Quand ils devaient opérer, ils repéraient le gardien et le filait surtout le soir quand ce dernier allait prendre une dernière rasade avant de rejoindre son poste. Aussi, un des malfrats payait à boire à tout le monde, surtout le gardien visé. Ce dernier, une fois à son poste, bien imbibé d’alcool, n’avait plus les sens en éveil. Aussi, les roues des voitures, pare-brise, les persiennes, radios-cassettes, etc. étaient emportés. La chose se renouvelait à intervalles réguliers et des gardiens avaient perdu leurs postes après avoir passé de désagréables moments à la police ou à la gendarmerie.

Toutes les fois que les vols avaient eu lieu, les gardiens reconnaissaient avoir bu plus que de coutume, surtout des rasades payées par des gens qu’ils ne connaissaient pas auparavant. Aussi, les gardiens tinrent conseil et celui qui se verrait offrir gratuitement à boire devait aviser les autres. Comme dirait James Leason, une coïncidence est possible, deux suspectés, trois impossibles. Nos lascars ayant opéré trois fois, ils ne se doutaient pas qu’ils étaient attendus.

Un gardien qui veillait sur la villa d’un haut fonctionnaire se vit offrir un soir plusieurs tournées, alors qu’il se rendait à son poste. Non seulement il en but à satiété, mais son bidon de quatre litres fut rempli gratis. En regagnant son service, il informa ses collègues de la générosité dont il avait bénéficiée. Vers 22 heures, des jeunes remorqués sur des motos se mirent à arpenter les rues de "Petit Paris".

Vers minuit, les gardiens s’étalèrent sur les longues sèches nattes, tous les sens en éveil. Vers une heure, trois jeunes passèrent à pied devant la villa visée. Constatant que le gardien était affaissé sur son siège, ils reviennent à pas de loup et escaladèrent le mur et se mirent à l’œuvre. Ils furent surpris par ces torches braquées sur eux et qui provenaient de partout. Pas de fuite possible. Le gardien alluma tous les lampadaires. I

ls remirent en place ce qu’ils avaient déjà enlevé. Nos gardiens les amenèrent vers le canal et dans un mouvement d’ensemble, les vertebres cervicales cédèrent et les corps jetés dans le canal. Depuis lors, les vols sont devenus rares. Ainsi s’explique la découverte de ces macchabées un matin, dans le canal central.

Rakissé

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