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Réintégration des 500 élèves-policiers : Bassolé retrouve ses ouailles

Publié le jeudi 31 mars 2005 à 07h05min

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L’Ecole nationale de police a vécu une ambiance bien particulière dans la matinée de mercredi 30 mars. En effet, le ministre de la Sécurité, Yipènè Djibrill Bassolé, entouré de ses proches collaborateurs, a rencontré les élèves-policiers exclus et qui viennent d’être réintégrés.

C’est par un arrêté pris le mercredi 30 mars par le ministre de la Sécurité et qui abroge l’arrêté n°2005-0011 / SECU / CAB du 22 février 2005 portant exclusion des élèves-policiers de l’Ecole nationale de police, que les élèves ont été réintégrés.

Ainsi, pour le ministre Djibrill Bassolé, cette rencontre a été voulue afin de faire le point avec les élèves-policiers exclus et leur donner des indications sur leurs futures formation et carrière. Il a fait savoir que les événements du 18 février dernier ont amené la hiérarchie à prendre un certain nombre de mesures, mais aussi que l’évolution dans le comportement de ces élèves a conduit la même hiérarchie à proposer des mesures de clémence. Mais que s’est-il réellement passé pour qu’on en arrive à cette situation d’exclusion ?

Selon les explications du délégué des élèves-policiers, Parfait Marcellin Compaoré, tout a commencé le jeudi 17 février quand ils étaient rassemblés au carré d’armes. Des cadres sont arrivés quelques minutes après, leur faisant savoir que le rassemblement est terminé, en leur donnant rendez-vous le lendemain à 4 h du matin tout en précisant : "pas de retard, pas d’absence".

Pour les élèves, il s’agissait d’une manoeuvre parce que d’habitude, elle est plus intense les vendredis. Par des termes propres à eux, Parfait Marcellin Compaoré nous apprend qu’ils ont respecté les consignes en bon policier et surtout qu’ils n’étaient au courant de rien. C’est au commissariat central de police où ils sont allés, dit-il, qu’ils sauront qu’il s’agissait d’une grève, après avoir entendu des slogans tels que "augmentez salaires", "indemnités de risques" ... Mais arrivés au rond-point des Nations unies, ils apprendront par un communiqué que l’école est fermée jusqu’à nouvel ordre.

A l’issue de la rencontre avec le ministre de la Sécurité, les élèves-policiers étaient tout heureux. "Cette réintégration nous va droit au coeur, puisque nous ne nous attendions pas à cela", a déclaré leur délégué qui a, au nom de ses camarades, remercié le ministre et tous ceux qui ont contribué à cette issue heureuse.

Dès la semaine prochaine, ces élèves iront à Bobo Dioulasso, ce qui était prévu, rejoindre le groupement d’instruction pour avoir des rudiments de formation militaire. C’est aussi l’occasion de pouvoir se frotter à leurs camarades de l’armée, puisque selon le ministre Djibrill Bassolé, des incidents sont intervenus entre forces de défense et de sécurité parce qu’elles ne se connaissent pas suffisamment. Cela va donc contribuer à renforcer la cohésion.

Au sujet des cadres, le ministre de la Sécurité avoue qu’ils sont moins pardonnables, au vu de leur expérience, pour avoir incité des jeunes à faire du tapage dans la rue, commettant ainsi une faute suffisamment grave. Des mesures vont être prises à la suite des résultats des investigations mais, en attendant, ils ne vont plus servir à l’Ecole nationale de police.

Sur les cinq cents élèves-policiers, quatorze manquaient encore à l’appel.

Par Antoine BATTIONO
Le Pays

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