Environnement : L’Etat tarde à acheter les 3000 tonnes de déchets plastiques
Par ci, des tonnes de déchets plastiques, pareil par-là ! Nous sommes sur un site de stockage à Ouaga 2000. Et c’est là, que s’est tenue en plein air ce vendredi 27 février 2015, la conférence de presse du collectif des associations de collectes et de commercialisation des déchets plastiques. Objectif, interpeller les autorités sur la nécessité de reprendre l’opération d’achats des stocks, arrêtée il y a de cela deux mois.
3000 tonnes de déchets plastiques d’une valeur estimée à 375 millions de F CFA, attendent d’être achetées par l’Etat burkinabè via le ministère en charge de l’environnement et des ressources halieutiques (MERH). Cette opération d’achat qui connait depuis fin décembre une accalmie, entre dans le cadre du projet de traitement et de valorisation des déchets plastiques lancé à Dori en mai 2014 par l’ex-ministre Salifou Ouédraogo et qui couvre l’ensemble du territoire national. Mécontentes de la situation, des associations réunies dans un collectif de 1800 membres, poussent un cri de cœur à l’endroit des autorités à travers un point de presse ce vendredi 27 février 2015.
« Nous demandons seulement que le gouvernement honore ses engagements », dixit Yacouba Bélemviré, président de l’association professionnelle des entreprises de valorisation des déchets plastiques (APEVA). Au cours d’une audience que le collectif a eue avec le ministre Saïdou Maiga, ce dernier a dit avoir « écrit au gouvernement ». Le même jour, c’est-à-dire le 3 février 2015, une demande d’audience fut adressée au Ministre de l’économie et des finances, puis à la primature. « Mais jusque-là rien n’est fait », déplore M. Bélemviré qui tient à rappeler que plus de 100 000 personnes bénéficient de ces emplois verts.
L’une d’elles, Céline Nikièma, reconnait que grâce à la un tant soit peu à subvenir aux besoins de sa famille. Aussi, nous a-t-elle confié avoir de la peine pour les autres femmes et enfants qui pensaient avoir trouvé enfin une porte de sortie de la pauvreté. La situation est donc délicate et M. Bélemviré de rappeler que la semaine dernière, l’un des collecteurs a vu ses 120 tonnes de déchets partir en fumée. En attendant, le collectif souligne que si rien n’est fait, il se verra dans l’obligation de passer à d’autres formes de revendications.
ENCADRE : Dans le dossier de presse que nous avons reçu le 30 décembre 2014 à l’occasion du 2nd CASEM (Conseil d’administration du secteur ministériel) du Ministère de l’environnement et des ressources halieutiques, il ressort que le projet national de traitement et de valorisation des déchets plastiques bénéficiera d’un budget de 3 818 210 000 F CFA et s’étendra sur trois ans (Avril 2014- Mars 2017). Et jusqu’à la date du 20 décembre 2014, le projet a permis de collecter 1600 tonnes de déchets plastiques avec plus de 215 millions de F CFA distribués à plus de 14 000 bénéficiaires. Cependant, une principale difficulté avait été mentionnée. Il s’agit de l’insuffisance du financement pour l’achat des déchets car sur le budget de 1 840 610 000 F CFA prévu pour l’année 2014, le projet n’a bénéficié que de 920 305 000 F CFA.
Quel avenir pour ce projet salutaire quand on sait que le budget de l’Etat 2015 est dit d’ « austérité » ?
Herman Frédéric BASSOLE
Lefaso.net