Burkina/Environnement : Le ministre satisfait des infrastructures en cours de réalisation par le Projet de gestion durable des paysages communaux pour la REDD+ (PGPC/REDD+)
Le ministre de l’environnement, de l’eau et de l’assainissement, Roger Baro, a visité ce mercredi 11 septembre 2024 dans les communes de Sapouy et de Ipelcé, des infrastructures en cours de réalisation dans le cadre de l’approche « Projet de développement intégré communal pour la REDD+ », expérimentée par le Projet de gestion durable des paysages communaux pour la REDD+. Au sortir de la visite, il s’est dit globalement satisfait de ce qu’il a vu sur le terrain et a exhorté les entreprises à redoubler d’efforts, afin que les infrastructures soient achevées à bonne date.
C’est sous la pluie que Roger Baro, ministre de l’environnement, de l’eau et de l’assainissement et ses collaborateurs ont démarré la visite des infrastructures à Néliri, un village situé à une dizaine de kilomètres de Sapouy, chef-lieu de la province du Ziro, région du Centre-ouest à une centaine de kilomètres de Ouagadougou. Sur place, c’est un parc de vaccination mixte équipé d’un forage pastoral à exhaure solaire, destiné au gros et petits ruminants, qui a été réalisé dans le cadre de la mise en œuvre de l’approche « Projet de développement intégré communal pour la REDD+ (PDIC/REDD+) », expérimentée par le Projet de gestion durable des paysages communaux pour la REDD+ (PGPC/REDD+). Cette approche est mise en œuvre dans le cadre de la composante 1 du PGPC/REDD+ qui porte sur la gestion décentralisée des ressources naturelles avec pour objectif de soutenir la gestion durable des ressources naturelles en renforçant la gouvernance décentralisée des paysages, en sécurisant les zones de conservation grâce à des instruments d’investissement locaux stratégiques et en faisant la promotion de l’utilisation des pratiques agro-sylvo-pastorales durables.
Le parc de vaccination de Néliri en matériau définitif, est composé entre autres, d’un parc d’attente, de deux couloirs de contention pour petits et grands ruminants, d’un trottoir des couloirs de contention, etc. Il va bénéficier à près de 5 000 personnes dont 3 846 jeunes, 47 transhumants et 126 personnes déplacées internes.
Ce parc de vaccination mixte, de l’avis du ministre de l’environnement, permettra de résorber les problèmes de santé animale et les problèmes d’eau, contribuera à réduire les tensions entre agriculteurs et éleveurs, car l’ouvrage va réduire le parcours des animaux dans cette zone également à vocation agricole, ainsi que les tensions entre les éleveurs et les services forestiers, car les parcs de vaccination traditionnels sont faits avec une grande quantité de bois et doivent être régulièrement renouvelés. Le modèle réalisé par le PGPC/ REDD+ permet en effet d’épargner en moyenne 400 arbres par an.
Le forage pastoral en cours d’exécution, annexé au parc de vaccination, sera quant à lui composé d’un forage à gros débit (3,7m3/h) et sera équipé d’un système d’exhaure solaire, d’un château d’eau, de trois abreuvoirs, de trois puits perdus, de conduites d’adduction et de distribution d’eau, de trois robinets de puisage.
« Nous ne sommes pas venus pour réceptionner des infrastructures, nous sommes venus pour constater la mise en œuvre. Les réalisations sont en cours. Nous sommes venus pour donner un coup d’accélérateur », a indiqué le ministre.
Site de reboisement sécurisé à Guisma
Après Sapouy dans le Centre-ouest, le ministre a mis le cap sur la commune de Ipelcé dans la province du Bazèga, région du Centre-sud. Dans cette commune, c’est précisément au village de Guisma, que Roger Baro et ses collaborateurs sont allés visiter un site de reboisement sécurisé avec une clôture de l’espace de conservation (forêt villageoise). La clôture est dotée d’un portillon métallique et d’une porte métallique d’accès à deux battants. Cette clôture grillagée permettra d’accroître la vitesse de régénération des espèces présentes sur le site, notamment celles nouvellement mises en terre et celles déjà existantes. Ce sont en effet 2 000 plants composés de tamariniers, de baobabs, de caïlcédrats, d’acacia nilotica, de néré, etc. qui ont été récemment mis en terre sur un espace dégradé. À long terme, les populations vont ainsi disposer de produits forestiers non ligneux et de plantes médicinales.
Outre cette infrastructure, le ministre a aussi visité dans ce village, une pompe à motricité humaine qui a été réalisée sur un site devant abriter une pépinière villageoise qui va fournir des plants pour les reboisements.
Toutes ces infrastructures en cours de réalisation seront gérées par des comités de gestion chargés de leur entretien et de la bonne gestion des ressources générées par les activités des sites.
Le coordonnateur du projet, Jean-Bosco Sow, se dit satisfait des infrastructures et assure que d’ici la fin de l’année, les infrastructures seront réceptionnées. « Nous ne sommes pas à une étape où les travaux sont finis, mais cette visite permet à l’autorité de dire aux communes d’accélérer parce que nous avons deux ans pour mettre en œuvre un PDIC et il ne faut pas que l’argent reste. Si l’argent reste, on va le reverser, donc nous travaillons à ce qu’on finisse avant les deux ans (...). Nous apprécions déjà ce qui est fait même si on aurait souhaité que ce soit meilleur. Il y a des sites qui sont à des taux de réalisation d’à peu près 19%, on aurait souhaité que ce soit à 40% à cette date, mais il y en a aussi qui sont à plus de 60% », a-t-il laissé entendre.
Les bénéficiaires ont exprimé leur reconnaissance au PGPC/REDD+ pour les infrastructures et ont assuré qu’ils en prendront soin.
Du matériel pour une meilleure gestion du foncier dans les communes
Avant la visite terrain des infrastructures, le ministre de l’environnement a procédé à la remise de matériel des Commissions foncières villageoises et des Commissions de conciliation foncières villageoises au président de la délégation spéciale de Sapouy. Ce matériel, d’un coût global de plus de 87 millions de FCFA, composé de bureaux, de cantines, de chaises, de bloc-notes et de stylos, va permettre d’achever le processus d’opérationnalisation de ces commissions mises en place en 2023 par le PGPC/REDD+ en partenariat avec la Direction générale des collectivités territoriales et la Direction générale du foncier, de la formation et de l’organisation du monde rural, en vue de permettre à dix communes d’avoir des structures locales de gestion et de conciliation foncières.
Dioma Ourobè, président de la délégation spéciale de Sapouy a remercié le PGPC/REDD+ pour le matériel. « Merci au PGPC/REDD+ pour avoir pensé à équiper les Commissions foncières villageoises et les Commissions de conciliation foncières villageoises. Ce sont des structures qui interviennent dans la gestion foncière et il est de bon ton qu’elles soient accompagnées. Au niveau de chaque village, leur rôle est important pour permettre d’amoindrir les conflits liés au foncier », a indiqué M. Dioma.
Pour rappel, le PGPC/REDD+ est un projet cofinancé par la Banque mondiale et l’État burkinabè. Il a pour objectif de renforcer la gestion durable des paysages communaux et d’améliorer la génération de revenus dans les zones de mise en œuvre. D’un coût global de 75 milliards de FCFA, le projet ambitionne de couvrir à terme 96 communes réparties dans huit régions du pays. Mais pour l’heure, c’est une première vague de 30 communes qui est concernée par le projet. Chaque commune reçoit 200 millions de FCFA pour la mise en œuvre du projet de développement intégré communal pour la REDD+ (PDIC/REDD+), a expliqué le coordonnateur du PGPC/REDD+, Jean-Bosco Sow.
Justine Bonkoungou
Lefaso.net