Burkina : Bientôt un plan d’action national pour l’encadrement de la biodiversité
Un atelier national de validation de la stratégie et du plan d’action national de la diversité biologique se tient ce mardi 6 août 2024, au ministère en charge de l’environnement, à Ouagadougou. La suite de ces travaux de réflexion a pour vocation d’aligner la stratégie nationale au cadre mondial de la diversité biologique.
La dégradation de la diversité biologique est une réalité au Burkina Faso au regard des déplacements massifs engendrés par la crise sécuritaire. Pour relever ce défi, les acteurs ont décidé d’adopter une stratégie et un plan d’action national afin de protéger et de sauvegarder l’environnement. Au cours de cet atelier de 24 heures, les différents acteurs du secteur de l’environnement vont réfléchir sur la question.
Représentant le ministre en charge de l’environnement, Ousmane Banwar a rappelé que cet atelier national de validation est l’aboutissement d’un long processus de collaboration fructueuse entre les différentes structures et le ministère. Cela a permis, dit-il, de disponibiliser des projets de documents de stratégie et de plan d’actions pour la conservation de la diversité biologique.
Tout en saluant l’importance de la tenue de cet atelier, il a laissé entendre qu’il contribuera à apporter des solutions efficaces et durables, notamment, face aux nouveaux défis liés aux déplacements involontaires des populations avec les diverses conséquences entraînant la dégradation des écosystèmes et des habitats spécifiques de la diversité biologique.
Dans ce plan d’action qui couvre la période 2024-2029, les objectifs sont multiples, selon le porte-parole du ministre. Il s’agit, entre autres, d’assurer la conservation, la restauration et l’exploitation durable de la diversité biologique pour l’amélioration des conditions socio-économiques des populations.
« Il est bâti autour de trois axes stratégiques qui sont : la conservation de la diversité biologique ; l’utilisation et la valorisation durable de la diversité biologique et enfin la gouvernance de la diversité biologique », a-t-il cité, ajoutant que trois principaux impacts sont attendus de sa mise en œuvre. La réduction de la dégradation des ressources naturelles à travers le rehaussement du taux de couverture forestière de 22,72% en 2020 à 26,47% en 2029 ; l’augmentation de la contribution du secteur primaire à l’économie nationale qui permettra de faire passer la contribution du secteur primaire à la formation du PIB nominal de 20,40% en 2022 à 23,9% en 2029 et l’amélioration des conditions socioéconomiques des populations par la réduction de l’incidence de la pauvreté en milieu rural de 52,7% en 2021 à moins de 49% en 2029, sont entre autres les différentes attentes.
« La stratégie est assortie d’un plan d’action triennal d’un coût global de mise en œuvre estimé à 204 294 095 000 FCFA dont 122 968 302 000 FCFA sont à rechercher », a confié le représentant du ministre. A l’occasion, il a demandé l’engagement et la contribution effective de tous les acteurs pour la mobilisation des ressources financières nécessaires pour la mise œuvre optimale.
En attendant les contributions, il a salué l’accompagnement des partenaires comme le Programme des nations unies pour l’environnement (PNUE), l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ainsi que le Centre de recherche forestière internationale et le Centre international de recherche en agroforesterie (CIFOR-ICRAF) pour leurs soutiens techniques et financiers qui ont permis l’aboutissement du processus.
Dans son allocution, le secrétaire permanent du Conseil national de développement durable (CNDD), Pamoussa Ouédraogo, a indiqué que cet atelier s’inscrit dans le cadre de la convention mondiale sur la biodiversité. « Pour cet atelier, il s’agit pour nous de voir comment nous pouvons faire l’alignement de cette stratégie avec le cadre mondial », a-t-il mentionné. A l’en croire, la validation de la stratégie, permettra de mieux valoriser et conserver la diversité biologique. Durant les cinq années, près de 3 000 hectares du couvert végétal seront restaurés dans les zones dégradées. Il est prévu également dans ce plan d’action des reboisements, a-t-il conclu.
Serge Ika KI
Lefaso.net