Avec un taux de prévalence de 6,5 %, le Burkina Faso n’a certes pas la triste palme d’or de cette "vilaine" maladie. Mais il faut reconnaître que ce taux qu’on dit avoir régressé par rapport à l’évaluation de 1997 estimé à 7,17 %, reste toujours supérieur au seuil général qui est de 5 %.

C’est dire donc que la situation, si elle n’est pas alarmante, est tout de même inquiétante et demande une vigilance accrue et permanente.

Le gouvernement, pour sa part, l’a inscrit au premier plan de ses priorités avec l’élaboration d’un cadre stratégique de lutte contre le Sida 2001-2005. Un engagement politique soutenu par la création du Conseil national de lutte contre le Sida et les IST (CNLS-IST) placé sous la présidence du chef de l’Etat. De nos jours, le Sida n’est plus un sujet tabou. Comment peut-il l’être encore au moment où il fait des ravages dans tous les milieux et dans toutes les familles.

Informé, moins informé ou pas du tout, personne n’est a priori à l’abri de ce fléau dont les modes de contamination nous échappent parfois. Aussi, constatons-nous une mobilisation tous azimuts pour contrer la maladie. Confessions religieuses, secteurs coutumiers, associations de jeunes, de femmes etc. Chacun essaie d’apporter sa pierre à la lutte en ville comme en campagne, parce que le Sida existe partout.

Ceux qui étaient reservés ou avaient des positions mitigées sur le sujet, ont rejoint aujourd’hui le groupe. A l’occasion de la célébration de cette journée placée sous le thème "Vivez et laissez vivre", plusieurs de ces structures ont initié des programmes d’activités, de sensibilisation, de visites, de collecte de fonds pour les malades de Sida, des prières pour les orphelins de Sida etc. Il est même prévu une procession de dix mille (10 000) enfants à travers la ville.

Tout ceci pour témoigner notre solidarité à l’endroit de toutes ces personnes infectées et affectées. Mais au-delà des actions de sensibilisation qui ont certes une grande importance dans la lutte, il y a lieu de mettre l’accent sur les prises en charge des malades, revoir l’approvisionnement et les prix des antirétroviraux (ARV). A ce niveau, un effort reste encore à fournir en vue de soulager davantage nos malades et leurs parents qui éprouvent d’énormes difficultés à supporter les frais des traitements.

C’est au prix de tous ces efforts et engagements multiformes que nous arriverons à réduire considerablement le taux qui nous accable.s

Zakaria YEYE
sidwaya