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Mutilations génitales féminines : Le témoignage de trois femmes

Publié le vendredi 28 novembre 2003 à 09h44min

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Il s’est déroulé les 20 et 21 novembre derniers à l’hôtel Relax de Ouagadougou, un atelier d’évaluation des initiatives de lutte contre les mutilations génitales féminines (MGF) organisé par la GTZ (ONG allemande). L’atelier a regroupé une trentaine de participants venus de huit organisations. Nous vous livrons le témoignage de trois femmes.

Mme Hortense Palm, secrétaire permanente du Comité national de lutte contre la pratique de l’excision (SP/CNLPE) : La GTZ est un partenaire de choix pour le CNLPE. Elle appuie le Comité depuis plusieurs années et offre une tribune pour échanger autour des questions cruciales relatives à l’excision. Cette fois-ci, nous avons non seulement fait le bilan des actions menées avec la GTZ, mais aussi procédé à la planification pour les deux prochaines années.

Par rapport à la lutte contre l’excision, il y a eu des acquis. Il s’agit d’une part, de la démystification, de nos jours, de la question liée à l’excision. Cela n’est plus un tabou. Nous assistons d’autre part, à la collaboration des populations qui appellent sur la ligne SOS (31. 15. 71) pour dénoncer les réfracteurs et idées d’excision. A cela, s’ajoute le fait que de nos jours, les femmes victimes de séquelles d’excision acceptent se faire consulter auprès des formations sanitaires et se faire prendre en charge. Nous pouvons donc dire qu’il y a du chemin qui a été parcouru même si la lutte prend une autre forme. Au Burkina Faso, la loi réprimant la pratique de l’excision a été votée en 1996. Aussi est-elle appliquée à travers le pays. En vue donc d’éviter des problèmes, beaucoup de personnes se déplacent actuellement dans les pays voisins pour exciser leurs filles.

Le présent atelier nous a permis donc d’échanger sur les stratégies pour contourner toutes ces difficultés. Nous pouvons promettre que le phénomène sera éradiqué dans quelques années au Burkina Faso. Surtout que nous sommes soutenue dans le combat par la GTZ. Nous interpellons d’autres bonnes volontés à emboîter le pas. Car il s’agit d’une lutte pour le bien-être de nos filles et femmes.

Aminata Sanankova, participante venue du Mali : L’excision est plus développée au Mali. Elle fait partie de nos cultures. Cependant, au Nord du pays où il y a des communautés sonraï et touarègue, elle y est très peu pratiquée. Au Mali, il n’existe pas de loi qui réprime l’excision. Cependant, beaucoup de structures et ONG luttent au nom des droits humains pour l’éradiquer. Il s’agit d’une lutte de longue haleine. Nous espérons qu’avec le temps, nous arriverons à convaincre les populations sur l’inutilité de la pratique.

Blandine Traoré (Comoé) : La Comoé fait partie des provinces les plus touchées par le phénomène. Beaucoup d’efforts sont consentis mais il y a des poches où les gens continuent de pratiquer l’excision. Les formes d’excision ont diminué. Présentement, ce sont les plus jeunes filles qui sont excisées. Ce qui fait que nous rencontrons des difficultés à démanteler les récidivistes. Nous allons continuer à sensibiliser et surtout impliquer tous les leaders dans la lutte.

Aïssata BANGRE
Sidwaya

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