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8 Mars 2012 à Dédougou : Avec les hommes pour une réduction de la mortalité maternelle

Publié le jeudi 15 mars 2012 à 02h34min

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Dédougou, région de la Boucle du Mouhoun, a accueilli la cérémonie officielle de la 155e journée internationale de la femme ce 8 mars 2012. Placé sous le thème de la « Mobilisation sociale pour la réduction de la mortalité maternelle : rôle des hommes » et présidé par madame Chantal Compaoré, Première Dame du Burkina Faso, cet événement, comme à l’accoutumée, a su reconnaître et saluer les mérites des femmes burkinabé de toutes conditions et positions sociales. L’un des axes majeurs de cette édition aura, sans doute, été l’appel fait aux hommes à une meilleure prise de conscience et à une plus grande implication dans la lutte contre la mortalité maternelle.

Au Burkina Faso, le taux de mortalité maternelle est passé de 484 à 307 pour 100 000 naissances de 1998 (EDS) à 2006 (RGPH). Ce taux reste largement au-dessus de la norme de l’Objectif 5 du Millénaire pour le développement qui établit à 101 décès pour 100 000 naissances vivantes d’ici à 2015. Alors que les pays membres des Nations unies ont fêté cette 155e journée internationale de la femme sous le thème « Autonomisation de la femme rurale », le pays des Hommes intègres a plutôt focalisé les attentions sur le thème de la « Mobilisation sociale pour la réduction de la mortalité maternelle : rôle des hommes ».

La cérémonie a été présidée par madame Chantal Compaoré, épouse du Chef de l’Etat, en présence du Premier ministre Beyon Luc Adolphe Tiao, de madame le ministre de la Promotion de la Femme, Nestorine Sangaré/Compaoré, de madame Sika Kaboré, épouse du Président de l’Assemblée nationale, du gouverneur de la Boucle du Mouhoun, Victor Dabiré, ainsi que de plusieurs autres personnalités et invités. A l’occasion, les populations de la région hôte se sont mobilisées à la hauteur de l’événement. Allocutions, décorations, défilé civil et militaire, remise de kits d’accouchement et une ambulance à la région, pose de la première pierre d’une maternité ultramoderne, et « djandjoba » ont constitué l’essentiel du rendez-vous du 8 mars 2012 à Dédougou.

L’homme, à la fois cause et solution…

La ministre de la Promotion de la Femme, dans son allocution, a confié que son département a trouvé en cette fête du 8 Mars une opportunité « de saluer les efforts de tous ceux et celles qui se sont engagés sur l’ensemble du territoire national dans la lutte pour l’égalité des sexes et l’autonomisation de la femme burkinabé ». Pour essayer au mieux d’être au rendez-vous de 2015, le Burkina Faso, à travers le ministère de la Promotion de la Femme, a choisi, pour la deuxième année consécutive d’accentuer ses efforts pour éviter aux femmes de continuer à perdre la vie en la donnant. C’est pourquoi la commémoration officielle de ce 8 Mars 2012 à Dédougou, la cité du Bankuy, a servi de tribune pour sensibiliser l’opinion nationale sur le phénomène de la mortalité maternelle, tout en menant une réflexion approfondie sur la contribution communautaire en général, celle des hommes en particulier pour une réduction significative du taux de mortalité maternelle au Burkina Faso.

Pour Nestorine Sangaré, les efforts doivent être poursuivis dans ce sens. Car malgré tous les efforts consentis, des femmes continuent de perdre la vie en voulant donner la vie. S’agissant du rôle particulier des hommes dans cette lutte, madame le ministre a rappelé d’abord que la grossesse est avant tout l’affaire de l’homme et de la femme. La responsabilité des hommes doit être d’autant plus engagée que ceux-ci, à travers leurs comportements et habitudes, restent des acteurs favorisant et/ou aggravant la mortalité maternelle (mutilations génitales féminines, mariages précoces, grossesses rapprochées, accouchements à domicile, avortements clandestins, retard dans le recours aux services de santé, coups et blessures…).

Ensuite, si l’irresponsabilité de certains hommes a été décriée au cours ce 8 Mars à Dédougou, Nestorine Sangaré a surtout encouragé l’effort d’une certaine catégorie d’hommes qui s’illustrent en bien dans l’accompagnement rigoureux de leurs conjointes durant leur grossesse et leur accouchement. Toute chose qui conduit inévitablement « à réduire les risques susceptibles de compromettre la vie des femmes et de leurs bébés. » De plus, les femmes ne sont pas seules victimes de la mortalité maternelle. En effet, les hommes en pâtissent également (stigmatisation liée au décès d’une femme enceinte, prise en charge difficile des enfants orphelins).
« Les femmes ne meurent pas que de maladies que nous ne pouvons pas traiter.

Elles meurent, parce que la société n’a toujours pas décidé que leurs vies méritent d’être sauvées. » Cette déclaration de l’initiateur de la Maternité sans risque, le professeur Mahmoud Fathalla, a été citée par la Première Dame du Burkina pour justifier à quel point la problématique de la mortalité maternelle reste et demeure une simple question d’indifférence humaine face à la souffrance de la femme. Chantal Compaoré a déclaré qu’ « à chaque fois qu’une femme enceinte meurt des suites de sa grossesse (…) l’homme doit se poser la question de savoir s’il a assumé pleinement ses responsabilités d’époux ou de père. »

L’étape de Dédougou salutaire !

La situation sanitaire dans la région de la Boucle du Mouhoun, à l’instar de bien d’autres localités du Burkina Faso, est peu reluisante. L’analyse de la situation sociale à Dédougou indique en effet que l’accessibilité physique de l’offre sanitaire est réduite, d’une part, en raison de l’insuffisance des infrastructures et du personnel de santé, d’autre part. La bonne nouvelle dans pareille situation est que d’ici quelques mois, cet état de fait devrait s’améliorer considérablement avec le projet de construction d’une maternité de standing moderne. Cette infrastructure ultramoderne dont la pose de la première pierre a été effectuée par la Première Dame à l’issue de la cérémonie officielle, est prévue pour comporter un bloc opératoire et une salle d’imagerie. Le joyau devra coûter au budget de l’Etat la somme de 350 000 000 F CFA.

L’approche participative et communautaire initiée par le ministère de la Promotion de la Femme à cette occasion permettra une collecte de fonds à travers la région bénéficiaire en vue de soutenir l’action gouvernementale. Cette infrastructure réalisée, il sera question de tout mettre en œuvre pour faciliter son accès au plus grand nombre. En attendant la fin des travaux, le ministère de la Santé a reçu d’un partenaire et pour la région des kits d’accouchement d’une valeur d’environ 2 000 000 F CFA, pour la prise en charge de 182 femmes dans le besoin. Une ambulance à trois roues a aussi été remise pour faciliter le transport des femmes enceintes et des malades.
Le défilé hommes et femmes a retenu également l’attention au cours de ce 8 Mars à Dédougou. En effet, des milliers d’hommes et de femmes ont montré les potentialités dont regorgent les six provinces de la région à travers un long défilé.

A cette parade se sont également jointes les filles du Prytanée militaire du Kadiogo, les femmes gendarmes, les policières, les femmes gardes de sécurité pénitentiaire. Tout juste avant le défilé, 27 personnes physiques et morales ont été décorées en raison de leur contribution efficace pour un mieux-être des femmes. Avant la cérémonie officielle, plusieurs activités dites stratégiques ont été menées aussi bien à Dédougou que dans plusieurs autres villes et villages du pays. Au nombre de celles-ci, on peut noter la marche de lancement officielle de la semaine de la femme, intervenue le 1er mars 2012 à Ouagadougou et dans les provinces de la Boucle du Mouhoun ; une course cycliste le 6 mars ; une opération don de sang le 7 mars à Dédougou ; un bilan du 8 Mars 2011, le 7 mars 2012 dans toutes les communes ; une conférence-causeries-débats, théâtres forums sur le thème du 8 mars 2012 ; la clôture de la 2ème édition des Journées cinématographiques de la femme africaine de l’image (JCFA)…

« La fierté de l’homme ne doit pas se limiter seulement au fait d’avoir eu un enfant, mais aussi et surtout d’avoir aidé la femme durant la grossesse jusqu’à terme » disait Dr. Marie Claire Millogo/Sorgho, présidente du Comité national d’organisation du 8 Mars 2012. Et la ministre de la Promotion de la Femme de conclure en disant merci aux bons hommes qui donnent et qui vont donner le bon exemple dans la lutte pour la réduction de la mortalité maternelle.
Hermann GOUMBRI
Le Progrès


Huit longues et frustrantes heures d’attente pour une histoire de car !

Dur, dur de rallier Dédougou pour la vingtaine de personnes dont la majorité se composait du personnel du ministère de la Promotion de la Femme (MPF). Le moins qu’on puisse dire dans pareilles circonstances est que l’attente a été trop longue et fâcheuse. En effet, pour un départ prévu à 8 heures précises à partir du MPF, ce n’est qu’à 16 heures que cette délégation a pu finalement prendre la route pour la cité de Bankuy. Et pour cause : un problème de car. De deux choses, l’une. Soit la commission chargée du volet transport du 8 Mars 2012 n’a pas joué la rigueur de bout en bout, soit elle a tout simplement été surprise par ce qu’on appelle les impondérables de toute organisation.

De 8 h moins à presque 11 h, les quelques passagers ont attendu sans nouvelles rassurantes de départ. 11h20 : un premier car sous-traité « sap-sap » avec des transitaires se présenta. Le problème était que ce véhicule était visiblement inapproprié et sans le moindre confort, surtout pour un voyage de plus de 230 kms entre Ouagadougou et Dédougou, tronçon dont la majeure partie se trouve depuis quelque temps en aménagements (travaux de bitumage financés par le Millenium Challenge Account). N’ayant pas vraiment le choix, les passagers ont embarqué à bord du fameux car, déjà las d’attendre. Aux encablures de l’avenue Bassawarga, le chauffeur dudit car arrêta tout net le moteur, sans mot souffler à qui que ce soit, faisant naître chez les plus curieux des supputations de toutes sortes. D’aucuns pensaient qu’il était question de faire le plein de carburant, étant donné que le véhicule avait garé à environ 10 mètres d’une station d’essence.

Fausse hypothèse ! Après de longues minutes, ce qui était pris pour le départ n’en était qu’un faux puisque à leur étonnement, le car avait tout simplement rebroussé chemin, pour se retrouver à nouveau au MPF. Selon l’un de ceux qui ont fourni le véhicule, il n’était pas question, selon les négociations, d’aller où que ce soit sans réception préalable des frais de location. Pour l’un des responsables de la commission transport au MPF, il n’avait jamais été question de verser quelque frais que ce soit avant la prestation. Dans l’incapacité de s’entendre, le car fut « renvoyé » et les organisateurs durent négocier et louer en dernier ressort un autre car, cette fois-ci de meilleure qualité, malgré le problème de climatisation dont ont souffert les passagers, notamment à l’aller. 14h06 : les passagers embarquaient, un peu soulagés de pouvoir enfin aller fêter la femme à Dédougou. Mais c’était sans compter avec les désagréments d’un travail de dernière minute.

En effet, du MPF, le deuxième car a du repartir à sa base et attendre 15 heures passées pour avoir un ordre de mission. 15h22 : l’ordre de mission était acquis, mais approché à seulement quelques heures du départ, le problème de climatisation auparavant mentionné n’a pu être résolu à temps. Qu’à cela ne tienne, cette fois, c’était enfin le bon départ pour Dédougou, après qu’au moins trois personnes « dépassées » par tous ces déboires ont choisi bonnement de retourner chez elles. Ah ! 8 Mars, quand tu nous tiens ! Vivement qu’à l’édition de 2013 ces mauvais détails ne fassent plus parler d’eux.
H.G.

Le Progrès

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