Les femmes sont incontournables dans la question du développement durable, quand bien même la plupart d’entre elles, les femmes rurales, seraient encore marginalisées.

Pire encore, leur grand rôle dans la production des denrées alimentaires, l’approvisionnement des ménages en eau et en combustibles contribuent à la dégradation de l’environnement ; mais elles en sont aussi victimes du fait de l’ignorance et de la pauvreté.

Situation paradoxale qu’il convient de corriger. D’où l’organisation d’un séminaire, à la faveur de la tenue du Xe Sommet de la Francophonie, du 26 au 27 novembre prochain, et dont le thème est en phase avec celui du Sommet :

« La contribution et le rôle des femmes rurales africaines dans le développement durable : cas du Burkina Faso ». Le thème du Xe Sommet, rappelons-le, est « Francophonie, espace solidaire pour un développement durable ».

En organisant un atelier qui regroupe une centaine de femmes rurales du Burkina, le réseau local des femmes parlementaires de la Francophonie, avec l’appui de l’Agence intergouvernemental de la Francophonie (AIF), a jugé nécessaire et important de donner la parole aux actrices majeures du développement de l’Afrique afin qu’elles organisent leur réflexion dans l’optique de mieux comprendre les mécanismes, les enjeux et les défis du développement durable, pour mieux évaluer objectivement leur situation et revendiquer des appuis ciblés.

Ne plus marginaliser les femmes

La cérémonie d’ouverture de cette rencontre des femmes rurales à Kaya, dans la province du Sanmatenga, a connu la présence remarquée du 1er vice- président de l’Assemblée nationale, Oubkiri Marc Yao, de la présidente de la section burkinabè du Réseau des femmes parlementaires de l’APF, Viviane Compaoré, de la représentante de l’AIF, Mme Ly Madina, et du haut-commissaire du Sanmatenga, Maxime Bandaogo.

Pour Oubkiri Marc Yao, le moment est venu de donner la parole à la femme rurale africaine, pour qu’elle situe elle-même son action dans le cadre des programmes destinés à améliorer son sort aux plans politique, économique et socioculturel.

Il a donc souhaité que ce séminaire soit le point de départ d’une concertation élargie entre les femmes parlementaires et les femmes rurales de l’Afrique de l’Ouest pour lancer un programme pilote de réduction de la pauvreté féminine, que les institutions de la Francophonie pourraient aider à financer.

Pour la représentante de l’AIF, ce séminaire vient enrichir la réflexion du Xe Sommet. Mme Ly Madina a dit que pour son institution, la recherche du développement doit s’engager dans différents domaines, pour assurer aux femmes, en particulier aux femmes rurales, une pleine participation à la vie économique, sur un pied d’égalité avec les hommes, et lutter efficacement contre la pauvreté en général et sa féminisation en particulier.

Elle a terminé son propos en assurant les initiateurs de l’atelier de la disponibilité de l’AIF à soutenir la mise en œuvre d’un tel développement.

Le haut-commissaire de la province du Sanmatenga, qui a salué la tenue de cet atelier, a invité les participants(décideurs politiques, experts en développement rural associés à une délégation des femmes rurales africaines) à méditer sur cette phrase du coordonnateur du projet d’appui au développement local du Sahel, Moustapha Yacouba : « Marginalisez les femmes et vous hypothéquez le développement ».

Agnan Kayorgo
L’Observateur Paalga